Pour recentrer le sujet sur le chômage des adjoints, l'employée du Pôle Emploi que j'ai rencontrée en décembre dernier m'a confirmé qu'elle voyait beaucoup de pharmaciens depuis quelques mois alors qu'elle n'en avait jamais vu au cours de ses premières années d'exercice.

A propos du chomage des adjoints, vous m'avez interpellé et je me suis posé des questions.. Une remise, en cause, quoi.. ça fait toujours du bien, preuve d'intelligence... Je pensais qu'il n'y avait pas de chomage chez les adjoints quel naif... Un oui-oui des titulaires, certains ce sont mème permis, oui, oui de me traiter de la sorte, donc cet apres midi, j'en viens aux faits votre honneur... Un peu de patience, le mari de ma préparatrice licencié par HEULIEZ était convoqué au pole Emploi, donc je lui ai demandé s'il pouvait se renseigner si des pharmaciens étaient au chomage... Et là, presque convaincu par les arguments de certains, je tombe des nues: NON, ça n'existe pas du moins en Vendée.. Et la dame, Nicole de son prénom, lui a rit au nez... Donc désormais, je ne sais plus quoi penser.. Fantasmes de certains, mauvaise situation géographique, pas envie de travailler pour d'autres?? Toujours pas de réponses.. Merci de m'eclairer pauvre oui-oui des titulaires...

Si c'est Nicole de Pôle emploi ta référence, cela va être dur de discuter avec toi sur ce sujet!
Pharmacien adjoint remplaçant à Nantes,10 ans d'expèrience.Tous les interlocuteurs de Pôle emploi m'ont confirmé l'augmentation des pharmaciens demandeurs d'emploi.
Tous les titulaires des officines de loire atlantique que je connais savent que c'est très difficile pour nous.
Bonne nuit et bonjour à Nicole!

Entre temps, je me suis renseigné dans le Sud pour connaitre la situation (tu sais bien qu'un pharmacien est un scientifique)... Ben, pareil... Alors que conclure, j'attends les chiffres nationaux, on pourra faire des stats.. Et surtout, arréter la spéculation...

C'est pas la peine de créer des pseudos tous loutes les 15minutes pour me répondre... Vous avez l'impression d'etre plus nombreux... :-P

Pfffffff, tu est tellement dans le déni de réalité que ça devient de la caricature...
Regarde les recherches d'emploie en Champagne-Ardennes sur le site de l'OCP et tu verras des adjoints qui élargissent à 2 ou 3 départements leurs prospections... et ils ne trouvent pas !
Tu fais comment quand ta ptite femme bosse en Champagne Ardennes pour aller bosser en Vendée ? Tu lui dis de se sacrifier pour toi et de plaquer son job ?
Tu espères faire disparaitre ce problème en le niant ou du moins en détournant le regard ?

welcome back D. ;-)

Message édité par : bob / 15-01-2010 10:07

Je viens de passer moi aussi chez pole-emploi ce matin (pour un recrutement)
voici les résultats :
Requête : france toutes régions sauf dom-tom
Code rome : pharmacien (sans restrictions)

retour de la requête : 120 CV pour la france...après un tri et élimination des chimistes, chef de produit, directeur commercial B to B, chercheurs, animateurs réseau santé, ingenieur de recherche, commercial...
il restait 30 CV (pharmacien industriel, pharmaciens hospitaliter et PUI et 11 officinaux pur)

Les 11 officinaux ont été contacté sans trop d'espoir car 8 d'entre eux ne souhaitent que des remplacements ou CDD de courte durée.


Conclusion : Mon cas isolé peut à lui seul absorber 33% des pharmaciens réellement demandeur d'emploi au niveau national

Recentrons-nous sur le sujet:l'avenir de l'adjoint.
Je pense que l'adjoint n'a qu'un avenir précaire:ceux qui ont la chance d'avoir un CDI peuvent se faire licenciés du jour au lendemain par un ou plutôt 2 acheteurs de l'officine où il exerce(c'est ce que proposent régulièrement les agences quand on n'a pas assez d'apport)
Pour les autres, il faut faire pas mal de km(j'en fais 140 aller retour) pour trouver des petits remplacements pendant les vacances scolaires des titulaires ou mieux le mercredi et le samedi pour que mme la titulaire puisse profiter de ses chers petits.En bref un adjoint doit être célibataire et sans enfants car il fera cela toute sa vie.Et tout cela pour gagner nettement moins que toutes les autres professions médicales!
J'oubliais, il peut s'installer s'il le souhaite mais il doit amener 200 voir 250000 euros pour une petite affaire,ce qu'il ne peut évidemment pas apporter car ses revenus ne lui permettent pas.
L'adjoint n'a tout simplement aucun avenir sans aide financière importante de sa famille!

Il me semblait que jusqu'à présent, les pharmaciens passaient plutôt par les grossistes et les agences intérim pour trouver un emploi et très peu par le Pôle Emploi.
C E R P Rouen ces jours ci :
6 offres dont 3 pour les pharamciens
163 demandes de préparateurs et de pharmaciens, pour un secteur seulement de la France, ce qui projetté sur la France entière donnera beuacoup plus que les 11 demandes officines du Pôle Emploi sur toute la France que tu viens de recenser.

Le fait d'être en recherche d'emploi, c'est comme la misère, ce n'est pas au grand jour, personne ne s'en vente. D'ailleurs, c'est comme les titulaires qui se plantent et qui ne touchent même pas le SMIC, qui sont en redressement, qui sont obligés de revendre et n'ont plus d'apport pour rebondir, qui ont une officine qui ne trouve plus preneur et auront une retraite de misère sans ce capital escompté, on ne les voit pas, on ne les entend pas, même anonymement sur ce forum, ils ne viennent pas parler de leur situation !

Message édité par : ElGringo / 15-01-2010 10:13

Les statistiques de l'ANPE ne reflètent pas la situation actuelle de l'emploi.
Beaucoup de pharmaciens ont actuellement un emploi pour ne pas se retrouver au chomage, mais leur emploi ne convient pas à leur situation personnelle (temps partiel imposé, emploi éloigné...) car il faut bien travailler pour gagner sa vie.

Quand tu démissionnes suite à un déménagement ou parce ton titulaire qui a repris la pharmacie où tu travaillais depuis plusieurs années, te mènes la vie impossible et te dénigres sur tout ce que tu fais (c'est du vécu ! peut être lui coute tu trop cher avec ton coeff 550 pour 8 ans d'expérience, il préférera certainement un jeune diplomé à 400 450 sans prime d'ancienneté à qu'il pourra demander nombre d'heure supplémentaire sans plainte: c'est aussi du vécu ça - Au début de ma carrière j'ai fait beaucoup de sacrifice pour peu de remerciement : aprés, avec ton expérience, lorsque tu en sais plus sur la nature humaire tu prends un peu plus de recul et apprends à dire "NON") : tu quittes ton travail et derrière tu n'as pas droit au chomage (sauf si tu prouves qu'il s'agit de harcèlement moral, mais là on est dans une autre démarche avec bien d'autres soucis). Tu prends le premier travail qui se présente car tu n'as pas papa/maman pour payer ton crédit immo qui tombe tous les mois.
Et force est de constater que les offres ne sont pas légions : j'ai consulté le site de l'ANPE : sur tout le 91 il y avait en tout et pour tout 2 offres il y a quelques mois lorsque j'ai changé de pharmacie, et aucune n'était à temps plein ou en CDI.
Alors j'aurais du acheter ma maison dans le 77 si je comprends bien...

De plus comme le souligne ElGringo, rares sont les titulaires qui s'adressent à l'ANPE. Je ne sais pas, ca ne doit pas être ancré dans les mentalités (puisque le chomage est une utopie dans notre profession, ils ne doivent même pas y penser).
Il suffit de jeter un oeil sur les petites annonces OCP pour voir que le marché est tout autre : sur le site tu as des annonces de gens qui cherchent réellement du travail et qui n'ont pas le droit au chomage....

Effectivement EL gringo tu mets là le doigt sur le réel problème des jeunes pharmaciens : Ceux qui ont franchi le pas et se sont planté.
Ceux qui ne exigent que des CDD ou des remplacements et refuse le CDI à temps plein font penser à ma fille qui n'a jamais faim à table sauf pour les frites et le dessert...

Exact El gringo,les pharmaciens demandeurs d'emploi ne mettent leurs annonces uniquement quand Pôle emploi les sollicite car ils savent très bien qu'aucun pharmacien n'ira regarder le site.
Tu touches un point sensible,le fait d'être pharmacien demandeur d'emploi est vécu comme un véritable echec,6 ans d'études voir 7 pour en arriver là surtout quand tes amis qui ont un niveau d'études souvent bien infèrieur au nôtre et qu'ils ont une vie bien stable avec un poste tranquille et des horaires confortables.
Les pharmaciens installés qui ont échoués, c'est encore pire,comment s'expliquer,les gens qui t'entourent ne comprennent pas!
Nantillais

On ne peut pas mettre en face le nombre de demande et d' offre....

Sur alliance santé journée du 13/01/2010 un demandeur a publié 42 demandes de remplacement ( 2 par régions !!!!) pour une seule personne, coté officine ça ne se fait pas 1 offre = 1 annonce

Un simple coup d'oeil sur les sites des grossistes permet en effet de se faire une idée du marché de l'emploi. Le déséquilibre entre les offres et les demandes est flagrant. Et s'il est possible que certains titulaires ne trouvent pas d'adjoint, c'est bien dommage, mais cela semble surtout bien marginal, car les offres de CDI temps plein sont quasi inexistantes sur les sites des grossistes. Et si certains titulaires ne trouvent pas d'adjoints pour une matinée une semaine sur deux, je laisse chacun libre de s'offusquer de ce qu'il veut...

En attendant, quand je vois qu'en posant des annonces pour des remplas sur tout ce qui se trouve à l'Ouest d'une ligne Rouen-Pau, je n'ai bossé que 7 jours en novembre-décembre, quand j'écoute le témoignage des collègues des officines où j'ai fait des remplas (Bretagne, Pays de Loire, Haute et Basse Normandie) et celui des employés Pôle Emploi que je rencontre, le verdict est sans appel.
Alors oui, c'est vrai, j'ai refusé des CDI à 400 ou 500km de chez moi. Ma femme a un cabinet de kiné dans un secteur isolé et j'ai un fils. Vous en penserez ce que vous voudrez.

N'y aurait-il pas un responsable syndical qui pourrait prendre le sujet à bras le corps pour nous donner des chiffres résultant d'une étude fiable ? J'ai eu le responsable national FO officine au téléphone en septembre dernier. Il m'a dit que la question était brûlante. Vous en êtes où, chez F.O. ?

Damien, on risque d'avoir des chiffres du style 5 000 demandeurs selon les syndicats 50 selon la police....

Message édité par : pharmacool / 15-01-2010 11:09

Y'en a qui ne manque pas de motivation.... :b

On est bien d'accord. Il suffit de voir ce qui se passe sur ce forum. MAis quand je parle d'une étude fiable, je ne parle pas des résultats pré-digérés par les uns et les autres, mais des chiffres bruts à analyser soi-même.

Prends les annonces pharméchange

- 29 demandes publiée gratuitement (desquelles il faut supprimer les doublons et les remplacements purs, et demandes de CDD )

- 10 offres payantes desquelles il faut supprimer les remplacements et CDD.

Il faut avouer que vis à vis du nombre de pharméchagistes l'échantillon est tellement petit que non extrapolable

Message édité par : pharmacool / 15-01-2010 11:12

De toutes façons, il ne peut qu'y avoir de plus en plus de chômage et/ou de temps partiel subi :
- diminution du nombre d'officines à titulaire unique et sans adjoint --> diminution du nombre de titulaires susceptibles d'être remplacés. S'y ajoutent les difficultés financières croissantes d'un certain nombre de ces petites officines qui font qu'un certain nombre de confrères renoncent à prendre des congés.
- augmentation parallèle du nombre de remplaçants : 2993 en 2009 contre 2533 en 2004 (Il est à noter qu'un chômeur, dans notre profession, s'appelle un remplaçant à l'agenda gruyère)
- du côté des adjoints : le CA par pharmacien est passé de 980 000€ en 2004 à 1 270 000€ en 2009, soit une augmentation de 30%, tandis que le CA des officines n'augmentait que de 17%. Cela représente à terme une suppression de plusieurs milliers de postes.
- l'augmentation de la durée de cotisation retraite fera qu'il y aura 42 classes d'âge sur le marché au lieu de 40. Quand on regarde la pyramide des âges de la profession, cela signifie au minimum 4000 pharmaciens d'officine de plus sur le marché sans avoir besoin de les former. L'évolution du numerus clausus ne prend pas en compte cette donnée.
- lors d'un regroupement d'officines, on doit conserver le nombre de pharmaciens pendant 5 ans. Ensuite, on fait ce qu'on veut. Or, chaque officine dispose d'un pharmacien pour une tranche de CA/pharmacien incomplète. Cela fait donc, en moyenne, 1/2 pharmacien "de trop" par officine et laisse la porte ouverte à des licenciements ou à des non-remplacements en cas de regroupement.
- Face à cette situation, les départs en retraite ? L'analyse de la pyramide des âges de la profession est sans appel : ils ne suffiront pas à résorber le problème. Le numerus clausus ? Décidé par le gouvernement après consultation de l'Ordre dont les cotisations et l'importance sont proportionnelles à son nombre d'inscrits. Eventuellement après avis des Universités qui se battent pour avoir le plus d'étudiants possible et des syndicats de la profession, tous syndicats patronaux.

Alors oui, il est sain que les adjoints, profession par nature éparpillée, s'organisent s'ils souhaitent que leurs intérêts soient un minimum pris en compte dans les orientations prises par la profession. Les titulaires sont largement syndiqués et c'est sain dans une profession. Mais les adjoints, où sont-ils ?