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Pharmaciens et préparateurs en pharmacie deux métiers#6949

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Ma question s'adresse aux pharmaciens.

Selon vous quelles sont la juste place et les perspectives du préparateur en pharmacie dans nos officines?

Responsabilité, compétence, évolution de ce métier, évolution nécessaire de la formation, etc.

Quelles sont les tâches que vous estimez de la seule compétence des pharmaciens, celles qui peuvent être déléguées aux préparateurs en pharmacie?

Que pensez-vous du contrôle effectif?

Merci aux préparateurs de ne pas intervenir dans ce sujet. Vous aurez un droit de réponse.

NicoM NicoMicon_post
bonjour,

J'avais déjà envoyé un post sur l'évolution du métier de préparateur mais c'était il y a un petit bout de temps...

Il me semble que la situation actuelle ne convient ni aux pharmaciens adjoints ni aux préparateurs : les uns peuvent avoir l'impression d'avoir fait de longues études pour faire (quasiment) le même boulot que ceux qui ont une formation plus courte, les autres sont barrés dans d'éventuelles perspectives d'évolution de carrière et ont l'impression d'être moins payés pour faire (quasiment) le même boulot que les pharmaciens.
C'est pourquoi changer le statut et les fonctions du préparateur implique de changer aussi le statut et les fonctions du pharmacien adjoint.

Je sais que beaucoup n'apprécie pas ce qui suit mais je pense que la dispensation des médicaments auprès des patients ne doît être assurée que par des pharmaciens... L'évolution doit donc se faire vers une répartition claire des tâches (non exhaustive):

1- pour le pharmacien : analyser l'ordonnance, émettre une opinion pharmaceutique écrite, rédiger un plan de prise, donner les conseils adaptés, superviser le suivi, assurer la dispenstion de médicaments conseils pour les petites pathologies...

2- pour le préparateur : assurer les renouvellements de longue durée, la vente de produits non-médicamenteux, explication de l'utilisation du petit appareillage, préparation de piluliers/semainiers, bien-sûr réalistion des préparations...

Si la formation des préparateurs évolue ( vers un BTS ou un Diplôme d'Etat de préparateur en pharmacie bac +3...) avec des connaissances plus approfondies en nutrition et en dermocosmétique, ils pourront devenir de véritable conseillers-vendeurs dans ces domaines. Et pourquoi pas prendre une autre appellation (assistant pharmaceutique ?) car les préparations ne sont plus qu'une infime partie de la pratique officinale...

Message édité par : NicoM / 03-10-2008 14:39

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Merci NicoM pour ta contribution.

Mais j'imagine que tu n'es pas le seul à avoir un point de vue sur ce sujet.
david34 david34icon_post
pour ce qui concerne les piluliers je ne suis pas d'accord dans les conventions signées avec les maisons de retraite il est inscrit noir sur blanc que se sont les pharmaciens qui doivent préparer les piluliers or du moins chez nous les piluliers sont fait par des preparatrices et ne sont pas controlés par des pharmaciens il faudrait que les choses soient respectées et qu'il y ait des controles aussi en pharmacie comme en maison de retraite

:#
ElGringo ElGringoicon_post
Tiens, tiens, moi qui pensais que les doses à administrer l'était par les infimières, voire ....
Des préparateurs ou des préparatrices ne seraient pas aptes à faire de même ?
Ne serait-ce pas simplement le fait que scellée la dose à administrer requière une expertise, mais que craqués du blister les dits comprimés et autres peros en sont exempts ?
A ce propos, NicoM propose :, "pour le pharmacien : analyser l'ordonnance, émettre une opinion pharmaceutique écrite".
Certes, mais juridiquement parlant, ne faudrait-il pas mieux faire comme les médecins, et refuser de poser le diagnostic par écrit ? Pourquoi se mettre une contrainte supplémentaire sur le dos ?
El Gringo


Message édité par : ElGringo / 06-10-2008 11:34

cpvxo cpvxoicon_post
bac +2 me parer le minimum pour un préparateur.....la pharmacologie évolue de manière trop rapide et pointue...je le voie tous les jours au comptoir.je suis responsable de 8 préparateurs tous très compétents et extrêmement professionnel,et très franchement ils connaissent leurs métiers et leurs limites.
Manager Managericon_post
Je vous remercie de participer à cette réflexion. Je suis moi aussi convaincu que le métier de préparateur ne peut pas évoluer sans réfléchir à la fonction de pharmacien adjoint.

Il y a trop de flou actuellement. Des responsabilités croisées, une espèce d'hypocrisie qui fait que temporairement ça arrange tout le monde de laisser penser qu'il n'y a que des pharmaciens dans les officines. Malheureusement au final ça détériore la fonction de pharmacien adjoint et nuit à l'évolution du métier de préparateur ce qui aboutit à un nivellement par le bas.

Donc Mesdames, Messieurs les pharmaciens, quel préparateur souhaitez-vous à vos cotés? Sachant que, pratiquement, toutes les ordonnances délivrées par des pharmaciens, soit 70 à 80% de l'activité d'une officine moyenne, c'est de l'utopie.

Par ailleurs, comment voyez vous la responsabilité de chacun en cas d'erreur?
Syberg Sybergicon_post
Le pharmacien, titulaire ou adjoint, est et doit rester responsable de la délivrance des médicaments.

Le préparateur participe à la délivrance mais en cas de problème c'est le pharmacien le responsable. C'est à lui de gérer/former/motiver son équipe pour que tout se passe bien.
NicoM NicoMicon_post
Citation : Manager 

Donc Mesdames, Messieurs les pharmaciens, quel préparateur souhaitez-vous à vos cotés? Sachant que, pratiquement, toutes les ordonnances délivrées par des pharmaciens, soit 70 à 80% de l'activité d'une officine moyenne, c'est de l'utopie.



Je ne pense pas que ce soit de l'utopie... Il suffit de réorganiser le travail dans l'officine.

Imaginerait-on que l'assisstant dentaire fasse le boulot du dentiste, que l'infirmière fasse le boulot du médecin ou que le clerc de notaire fasse le boulot du notaire (pour prendre un exemple non médical).
En officine, on a trop longtemps confondu le rôle du responsable (le pharmacien) avec le rôle de l'auxiliaire (le préparateur).
Délivrer des médicaments est un acte médical et tous ceux qui l'ont oublié font le jeu de MEL.

Pour autant, cela ne signifie pas que le préparateur doit être cantonné à des tâches ingrates et sans intérêt. Au contraire, si le pharmacien se reconcentre sur ce qui fait le coeur de son métier , la dispensation médicamenteuse, le préparateur peut alors non seulement l'aider (par la préparation des semainiers, le renouvellement des ordonnances de plus de trois mois, etc...) mais aussi balayer des activités connexes (vente de cosmétiques à caractère médical, vente de compléments alimentaires à carctère médical, etc...).

Il ne me semble pas que le problème soit "comment remettre le préparateur à une place de subalterne" mais plutôt comment faire que le préparateur ait un rôle réellement complémentaire de celui du pharmacien tout en permettant au pharmacien de revenir à sa vraie place.


Manager Managericon_post
Pour éclairer vos positions, pourriez-vous nous indiquez tous les deux dans quel type d'officine vous travaillez, si vous êtes titulaires ou adjoint.

Sachant que pour Syberg je connais la réponse. ;-)
NicoM NicoMicon_post
Citation : Manager 

Pour éclairer vos positions, pourriez-vous nous indiquez tous les deux dans quel type d'officine vous travaillez, si vous êtes titulaires ou adjoint.



Je prends mes fonctions d'interne en biologie médicale au mois de novembre (donc pas beucoup d'intérêt direct à une évolution de l'officine dans un sens ou dans l'autre). En attendant je bosse dans une officine de taille moyenne (deux associés, un adjoint, deux préparatrices une apprentie et moi)en périphérie d'une grande ville.
Syberg Sybergicon_post
Je suis titulaire d'une pharmacie de campagne où je travaille seul (avec une apprentie).

Mais je fais partie d'un groupement dynamique et je vois de prêt le travail de confrères exerçant dans des structures trés diverses.

Manager Managericon_post
100% des ordonnances délivrées par 100% de pharmaciens : je persiste à penser que par rapport à ce que je vis tous les jours et tout ce que j'ai vécu en 35 ans de carrière c'est de l'utopie.

Dans une officine moyenne, c'est à dire comprise entre 1 et 2K€ de CA, il y a un titulaire et un adjoint et plus ou moins de préparateurs.

Très certainement on peut organiser les choses pour qu'un plus grand nombre d'ordonnances soient visées par un pharmacien. Mais, d'une part toutes les ordonnances ne le justifient pas, d'autre part est-ce vraiment souhaités par l'ensemble des pharmaciens.

Depuis 1947, n'en déplaise aux plus jeunes, le préparateur a été un fidèle collaborateur du pharmacien, je n'ai pas de statistiques mais je pense avec un haut niveau de sécurité. Je suis le premier convaincu et en particulier depuis que le cursus s'est raccourci, que le contenu de la formation n'est pas suffisant, mais il serait tout à fait injuste de nous reléguer à des tâches complètement subalternes.

Lorsque le médecin s'adresse à une infirmière, il fait son boulot de médecin mais la respecte pour son haut niveau de dévouement et de compétence, merci de faire la même chose avec nous.
Syberg Sybergicon_post
Citation : Syberg 

Le pharmacien, titulaire ou adjoint, est et doit rester responsable de la délivrance des médicaments.

Le préparateur participe à la délivrance mais en cas de problème c'est le pharmacien le responsable. C'est à lui de gérer/former/motiver son équipe pour que tout se passe bien.
 


Je vais préciser mon idée. Je maintiens, que pour moi, le pharmacien doit rester LE responsable de la délivrance. Je suis bien d'accord que ce n'est techniquement pas possible qu'un pharmacien soit derrière chaque ordonnance. Mais cela ne doit pas changer les responsabilités. C'est à eux de gérer leurs équipes de préparateurs pour que toutes les délivrances se fassent correctement. C'est à eux d'établir des procédures en fonction de leur officine pour que les préparateurs soient parfaitement formés pour délivrer seul une boite de paracétamol, pour gérer les interactions basiques, etc, mais également pour prévenir et demander l'aide d'un pharmacien à chaque fois que cela est nécessaire et plutôt plus que nécessaire que l'inverse.

Un pharmacien qui envoie chier un préparateur qui lui demande un renseignement ou de l'aide pour une ordonnance ou pour un patient ne fait pas son boulot correctement.
Manager Managericon_post
OK Sylvain je comprends mais il reste que le code de la santé publique nous attribue une responsabilité pénale.

Article L4241-2

"Les préparateurs en pharmacie sont seuls autorisés à seconder le titulaire de l'officine et les pharmaciens qui l'assistent dans la préparation et la délivrance au public des médicaments destinés à la médecine humaine et à la médecine vétérinaire. Ils assument leurs tâches sous la responsabilité et le contrôle effectif d'un pharmacien. Leur responsabilité pénale demeure engagée."

Alors quitte à avoir une responsabilité pénale, j'aimerai autant voir évoluer mon statut.

Je ne dis d'ailleurs pas que le responsable de la délivrance ne doit pas rester le pharmacien. Je dis que déléguer une partie de la délivrance avec des critères précis, avec une responsabilité personnelle précise ou une absence de responsabilité totale en cas de contrôle effectif d'un pharmacien serait de nature à faire évoluer le métier de préparateur sans pour autant priver le pharmacien de son rôle personnel.

Que veut dire seconder si on n'a aucune autonomie.
Syberg Sybergicon_post
Vous devriez être autonome dans un cadre défini par le pharmacien.

Dans ce que je décris, si le préparateur fait une connerie et qu'il s'avère qu'il n'a pas respecté les consignes du pharmacien il doit assumer cette responsabilité.

Mais si le cadre, donc la capacité des pharmaciens à manager leurs équipes, n'est pas bon c'est la cata pour vous. On se retrouve à quelque chose prêt dans la situation actuelle, une réalité qui n'a rien à voir avec la législation. Personnellement je suis pour clarifier les choses mais je ne pense pas que cela change grand chose. Les pharmacies bien gérées le resteront et les autres...

La situation ressemble à celle des infirmières à l'hopital qui pratiquent des actes normalement réservés aux médecins, de même que des aides-soignantes font le boulot des infirmières...
Manager Managericon_post
Non pas le pharmacien, le code de la santé publique doit prévoir le cadre de notre exercice. Ensuite notre formation pourra tenir compte de ce nouveau cadre.

Aujourd'hui nous faisons bien souvent des choses que le code ne nous autorise pas à faire tout en nous en attribuant une responsabilité hypocritement.

Les infirmières ont un cadre d'exercice beaucoup plus large que le notre.

Je considère qu'actuellement nous n'avons aucun statut professionnel légal. La délivrance sous contrôle effectif...autant ne pas délivrer au moins nous ne serons pas responsable de ce qui a été vérifié par un autre.

Avant ou pendant arrive une seconde question qui d'ailleurs est la première, c'est quoi la valeur ajoutée d'un pharmacien, quel rôle précis pour le pharmacien adjoint (je pense que pour le titulaire, personne ne lève le doigt). Parce qu'aujourd'hui je ne suis pas sur que le rôle du pharmacien adjoint ne soit un rôle particulier dans de nombreuses officines.

C'est de ça que je trouverais intéressant que nous parlions. Pas de nivellement par le bas SVP.
Syberg Sybergicon_post
Tout est hypocrisie.

D'un point de vue santé publique il n'y a pas de différence entre un pharmacien titulaire et un adjoint. Dans les pharmacies où les employés ont l'impression que pharmaciens adjoints et préparateurs font le même boulot c'est soit que le titulaire n'est pas capable d'utiliser pleinement la formation de son adjoint, soit qu'il exploite ses préparateurs.

C'est au titulaire en temps que chef d'entreprise de manager son équipe correctement.

Pour en revenir au préparateur, il n'y a rien à niveller par le bas. Tu le dis toi même, vous n'avez aucun statut légal correspondant au besoin actuel de la pharmacie d'officine.

Ce que je trouverai bien c'est quelque chose du genre: Délivrance sous le controle et la responsabilité du/des pharmacien/s présent dans l'officine.

Ca correspond plus à la pratique. Ca rappelle la présence obligatoire d'un pharmacien dans l'officine. Le pharmacien présent est responsable, donc Le titulaire et/ou l'adjoint. La mise en responsabilité du pharmacien n'empêche en rien celle du préparateur c'est à la justice de faire son boulot ensuite au cas par cas.

Pour rappel les adjoints comme les préparateurs ont tout interêt à contacter l'ordre et l'inspection de la pharmacie en cas de soucis. C'est le seul moyen pour eux de se déresponsabiliser de pratiques frauduleuses, car qui ne dit mot, consent.

(PS: pour les infirmières je peux te garantir que dans certains hopitaux elles sortent du cadre légale de leur exercice tous les jours)
ElGringo ElGringoicon_post
Citation : Syberg 
Dans les pharmacies où les employés ont l'impression que pharmaciens adjoints et préparateurs font le même boulot c'est soit que le titulaire n'est pas capable d'utiliser pleinement la formation de son adjoint, soit qu'il exploite ses préparateurs.


Quand un préparateur fait les mêmes taches qu'un pharmacien adjoint, c'est qu'il est exploité ? :#
El Gringo
Syberg Sybergicon_post
Oui, si un salarié payé pour un travail fait en réalité le travail d'un salarié qui est censé être payé plus c'est de l'exploitation.

Mais si tu relis ma phrase il y a deux options. La deuxième c'est que le pharmacien adjoint ne fait pas le travail pour lequel il est payé parceque son patron ne le lui permet pas.
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