Bonjour à tous

Je vois mon comptable en octobre pour discuter de ce que je dois faire.
Mais j essaye d anticiper toutes les situations avant...

Je ne maîtrise pas encore bien la gestion de la pharmacie.
En reprenant l officine, mon couple a explosé et le nouveau mode de vie gestion a decompensé mon tdah que j arrivais à compenser avant.
Ce qui fait que je ne suis pas hyper efficace et toujours épuisée 😅
Mais le moral est bon.

3 ans que j ai repris cette officine à moins d un million de ca
J ai remontée le chiffre, j avais depassé le million (alors que je suis dans un centre bourg difficile d accès). Le médecin parti à la retraite est compensé par un médecin en temps partiel.
Je maintiens le ca à 900000.

Nous sommes 3, moi et 2 preparatrices.
Ca roulait bien mais avec les réformes je crains de devoir me séparer d au moins une préparatrice...avant la remise à 25%.

Impatiente, j ai interrogé gépété. Je suis consciente qu il faille prendre ses dires avec des pincettes et j attends mon rdv comptable mais il m a fait flippé...

Je n ai pourtant pas de charges trop élevé
Un loyer à 1100e (je comptais transferer donc pas acheter les murs. J ai gelé le projet...) et un prêt de 1400e que j arrête dans 8 ans.
J avais acheté cette pharmacie 150000e avec 7000e d apport.

Mais ses simulations m inquietent.
En gros, il faudrait que je sois seule pour que la pharmacie soit rentable si je veux garder un salaire décent.

Si je veux garder une preparatrice, je vais devoir relever le ca à 1,2M...
Je ne vois pas comment.

Je suis consciente que vous ne pouvez pas trop m aider, mais quelqu un aurait peut être un avis...

Je vous remercie d avance.

Bonjour,

Je comprends votre angoisse et vos peurs. Déjà, l’affaire n’est pas encore faite : même si le pronostic peut sembler mauvais, il reste la mobilisation du 18 septembre (je suis peut-être un peu trop optimiste, mais l’espoir fait vivre).

Bravo pour votre parcours : reprendre une pharmacie en centre-bourg difficile d'accès, à moins d’1 M€, la redresser au-delà du million, et maintenir un CA autour de 900 k€ malgré le départ du médecin, c’est une vraie performance. J’imagine que cela ne peut aller qu’en s’améliorant, avec une progression régulière.

Avec un prix d’achat de 150 000 € et un apport de 7 000 €, vous avez fait une bonne affaire, et vous avez bien mené votre barque jusque-là. Concernant le crédit, il vous reste 8 ans : la fin est proche, même si aujourd’hui cela vous paraît interminable. Il me semble que la période la plus risquée pour une officine se situe justement dans les 2 à 3 premières années suivant la reprise. Vous avez déjà dépassé ce cap.

Vous pouvez avoir davantage confiance en vos capacités de cheffe d’entreprise : jusqu’à présent, vous avez bien géré.

Vous avez raison d’attendre votre rendez-vous avec votre comptable, car lui seul pourra vous apporter des chiffres précis et adaptés à votre situation (charges sociales, marges, trésorerie, etc.). Mais d’ici là, quelques points de réflexion :

- Attention aux “simulations catastrophes” : elles reposent souvent sur des hypothèses alarmistes, parfois exagérées par rapport à la réalité. On annonce la fin de l’officine et l’effondrement du modèle depuis plus de 50 ans, pourtant les pharmaciens sont toujours là et la majorité s’en sort bien. Je suis persuadé qu’une solution émergera. Les officines et les pharmaciens s'adaptent à chaque réforme/refonte.
- Votre officine génère déjà un bon niveau d’activité, avec des charges fixes contenues. Vous n’êtes pas dans une situation de vulnérabilité immédiate.
- Il serait prématuré de prendre une décision définitive comme vous séparer d’une préparatrice sans connaître l’évolution réelle des choses.
- Il est possible de perdre un peu de revenus dans une période de transition, ça ne veut pas dire que ce sera durable ou définitif. Souvent, c'est juste une passade, ensuite la situation s'améliore et ça remonte. D'autant plus quand vous êtes encore en train de rembourser votre prêt.
- Dans votre contexte rural, vous avez des leviers d’optimisation : téléconsultations, gardes, horaires élargis, développement des missions de pharmacie clinique (entretiens, vaccination, TROD, prescription d’antibiotiques, et toutes celles qui arrivent prochainement). Je suis convaincu de l’avenir de ce modèle : les pharmacies rurales sont essentielles et ont un fort potentiel de développement.

Pour le transfert : attendez de voir la suite, peut-être qu'en discutant avec votre municipalité (beaucoup de maires veulent garder leur pharmacien de commune) vous trouverez des arrangements. Peut-être que vous trouverez une occasion dans quelques années. En effet là, tout de suite, c'est peut-être pas le bon moment vu qu'on est en période d'incertitude. Mais dans 1, 2 ans... vous verrez bien !

Vous n’êtes pas seule à traverser ces questionnements, et vous avez déjà montré que vous aviez les qualités nécessaires pour réussir. Ne gardez pas vos inquiétudes pour vous : n’hésitez pas à en discuter avec vos confrères, même en dehors de votre voisinage immédiat (parce qu'on sait que des fois c'est compliqué avec un "concurrent"), que ce soit dans votre département ou au sein d’une CPTS/une CPTS voisine.

Concernant votre vie privée :
- Prenez soin de vous, c'est important
- Les chefs d'entreprise aussi ont besoin d'une coupure parfois
- Ne regardez pas trop les infos, ça monte à la tête
- J'ai autour de moi plusieurs témoignages de couples qui ont explosé suite à la reprise d'une officine, je pense que c'est le cas pour beaucoup de chefs d'entreprise (surtout chez les femmes, malheureusement), encore une fois tout est temporaire, peut-être que ça vous permettra de rencontrer quelqu'un de plus compatible avec votre nouveau mode de vie dans quelques temps

Et ce serait intéressant de nous dire vos taux moyens de remises actuellement, à combien vous estimez la perte, l'état de la tréso, si vous faites partie d'un groupement/coopérative ou si vous êtes totalement en solo (ça m'étonnerait)... après votre RDV chez l'expert comptable.

Si vous êtes en groupement déjà, vous avez des partenaires pour tenter de trouver des solutions collectives.