Bonjour,
J'ai décidé de classer ce topic dans "vers le futur" car il concerne en partie l'évolution de la profession.

Je suis assez dérangé par l'emploi du mot "client" face aux patients par de nombreux pharmaciens (souvent de l'ancienne génération, c'est vrai).
Pour moi on utilise le mot client à l'échelle de la pharmacie, qui est une structure commerciale. Exemple : "la pharmacie fait 300 clients par jour" devant le banquier, l'expert comptable ou les laboratoires (et encore, selon le contexte, moi ça me dérange qu'on parle de "client" pour des anticancéreux oraux).

Mais pour le pharmacien lui-même, le professionnel de santé en plein exercice, la personne en face de lui est un patient. Il doit s'adresser à elle comme patient, et lors de ses prises de parole publiques utiliser le vocabulaire adéquat (c'est à dire éviter de parler de clientèle).

Si les pharmaciens eux-mêmes utilisent le mot "client" face aux patients, je vois mal comment on peut s'imposer comme professionnels de santé et proposer des nouvelles missions.
Les gens se voient comme on se présente, si on a une posture d'épicier, un vocabulaire d'épicier et qu'on parle aux patients comme s'ils étaient à l'épicerie, ils nous verront comme des épiciers.

J'attire ici tout particulièrement l'attention des titulaires qui doivent montrer l'exemple au reste de leur équipe.

Notre profession est sabotée par certains professionnels eux-mêmes, c'est désolant. Moi j'ai pas fait 6 ans d'études pour être le tiroir caisse de service.

Je suis adjoint. Nous restons perçus et sommes des commerçants aussi...du fait de notre mode de rémunération... donc difficile de dire patient pour moi, je me sens malhonnête de le dire.
Cela dit, évidemment que je préférerai être un professionnel de santé comme les autres, plutôt payé à l'acte qu'à la boite.
Le moniteur des pharmaciens titre en mars "Les pharmaciens adjoints pourraient-ils devenir des collaborateurs libéraux ?"
Les kinés n'ont pas vraiment sorti leur épingle du jeu en passant à ce statut... Je n'arrive pas à voir cela d'un bon œil... quelqu'un pour m'éclairer ?

Citation : Pouf
Je suis adjoint. Nous restons perçus et sommes des commerçants aussi...du fait de notre mode de rémunération... donc difficile de dire patient pour moi, je me sens malhonnête de le dire.
Cela dit, évidemment que je préférerai être un professionnel de santé comme les autres, plutôt payé à l'acte qu'à la boite.
Le moniteur des pharmaciens titre en mars "Les pharmaciens adjoints pourraient-ils devenir des collaborateurs libéraux ?"
Les kinés n'ont pas vraiment sorti leur épingle du jeu en passant à ce statut... Je n'arrive pas à voir cela d'un bon œil... quelqu'un pour m'éclairer ?

Dans les recommandations officielles, on nous demande d'utiliser le mot "patient" en tant que pharmacien. On est, comme les autres professionnels de santé, soumis au code de santé publique.
Les pharmaciens devraient s'y conformer au moins devant la dite patientèle.
On est pas payés à la boite, aujourd'hui la renta sur les médicaments en eux-mêmes est très peu importante. On a des honoraires, comme les autres professionnels de santé.
Le contrôle d'ordonnance est un acte en soi.
Vacciner, prescrire, conseiller aussi.

J'entends la dimension commerciale de l'entreprise, mais elle doit pas s'exposer devant les gens. Pour moi appeler un malade "client" c'est irrespectueux pour la personne en face qui souffre et pour la profession. C'est douloureux pour les oreilles de beaucoup de monde.

Le "client" on le garde pour le banquier et les commerciaux. Et pourquoi pas pour la parapharmacie.

Pour les autres professionnels de santé libéraux c'est la même chose : le dentiste est payé à l'acte, le médecin au nombre de personnes qu'il accueille chaque jour, le kiné au nombre de prestation qu'il produit.

La définition du Larousse : Personne soumise à un examen médical, suivant un traitement ou subissant une intervention chirurgicale.

Nos clients sont donc des patients avant de franchir la porte de l’officine. La question est peut être plutôt alors de dire « mon patient » ou « le patient ». Perso je suis pas fan du possessif, comme de dire « mon avocat » ou « mon comptable ». La chose dont je suis sûr c’est que mes clients sont des patients. De là à dire que ce sont « mes » patients, je trouve ça un peu ridicule. L’ado qui vient m’acheter des capotes n’est pas mon patient. Celui qui est en déplacement et qui vient se dépanner d’une boîte de son traitement n’est pas « mon » patient.

Mais ce que je veux dire surtout : si tu dis « mes patients » alors que tu as des têtes de gondole avec des fleurs de Bach, personne ne sera dupe, ni ton équipe, ni tes clients. Si tu dis « mes clients » mais que tu fais que du 2.1, et que tu es technique et donnes de bons conseils, personne ne te le reprochera. L’appellation patient/client c’est pas ça qui fera que ta clientèle/patientèle te prendra pour un épicier.

Citation : Ledude
La définition du Larousse : Personne soumise à un examen médical, suivant un traitement ou subissant une intervention chirurgicale.

Nos clients sont donc des patients avant de franchir la porte de l’officine. La question est peut être plutôt alors de dire « mon patient » ou « le patient ». Perso je suis pas fan du possessif, comme de dire « mon avocat » ou « mon comptable ». La chose dont je suis sûr c’est que mes clients sont des patients. De là à dire que ce sont « mes » patients, je trouve ça un peu ridicule. L’ado qui vient m’acheter des capotes n’est pas mon patient. Celui qui est en déplacement et qui vient se dépanner d’une boîte de son traitement n’est pas « mon » patient.

Mais ce que je veux dire surtout : si tu dis « mes patients » alors que tu as des têtes de gondole avec des fleurs de Bach, personne ne sera dupe, ni ton équipe, ni tes clients. Si tu dis « mes clients » mais que tu fais que du 2.1, et que tu es technique et donnes de bons conseils, personne ne te le reprochera. L’appellation patient/client c’est pas ça qui fera que ta clientèle/patientèle te prendra pour un épicier.

Pour une personne qui vient chercher ses médicaments sur une ordonnance, il y a un vrai acte qui contribue au soin. C'est un patient.

Pour le reste je suis d'accord, surtout pour les fleurs de Bach.

Oui je suis entièrement d'accord avec la responsabilité de professionnel de santé que nous portons vis à vis de ceux qui viennent nous confier leur santé.
Peut-être comme dit Ledude que "le patient" plutôt "mon patient " pour mettre la bonne distance.
Le tout dans un commerce particulier.

Perso je ne parle que de "patient". Mais je pense que ce débat est anecdotique. On se valorise avec ses conseils, son accompagnement...
Si tu fais de la merde au comptoir, tu peux toujours parler de "patients", ça ne fera pas grande chose.
Quant aux nouvelles missions citées dans le post initial, je les vomis. On baisse notre rému de manière continue et on nous file du boulot supplémentaire payé au lance-pierre pour nous contenter. Nous sommes vraiment les esclaves de la sécu...