Citation : diogene75
En lisant vos réponses, je constate qu'il y a une très grande majorité de résignés. La question que je me pose est de savoir si se battre pour conserver le monopole, ce n'est pas se tromper de guerre. Jouer 70 en 14 ou 14 en 39.
Au fond, le vrai débat qu'il faudrait engager, c'est : quelle sera la place de la pharmacie dans la Cité et dans le système de santé en France dans 10 ou 20 ans et comment lui donner les moyens économiques de le jouer ? Les français sont très attachés à leur pharmacie, comme ils le sont à d'autres institutions (comme La Poste) qui jouent un rôle très important dans leur ville et dans leur vie. La question mérite d'être posée et traitée sérieusement.
je ressorts une vieille discussion de 2008 :
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parmentier
Posté : 06-04-2008 11:01
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Depuis longtemps, la compétence pharmaceutique (liée au diplôme) s'est effacée devant l'officine en tant que fond de commerce. Les discours des instances sont le plus souvent centrés sur le réseau et l'officine et non sur la compétence des pharmaciens d'officine. Par contre, les médecins parlent de leur activité médicale, pas de leurs cabinets médicaux... Un pharmacien de chez MEL est à priori aussi compétent qu'un pharmacien d'officine pour vendre des médicaments car il a la même formation et les mêmes compétences: il ne faut pas l'oublier. Le fait d'être propriétaire d'une officine ne signifie pas forcément être supercompétent.
Défendre avant tout et en premier l'officine, et non le pharmacien qui y exerce, est au final très réducteur et dangereux à terme, mais aussi très révélateur de la profession qui s'enferme dans la défense d'un fond de commerce qui devient la justification et le but ultime d'une activité professionnelle alors qu'elle ne devrait en être que l'outil au service de l'activité. Ainsi l'ordre parle de l'officine en tant que poste avancé de santé publique, pas du diplôme de pharmacien et de la compétence qui lui est associée. Cette confusion finira sur le long terme par se payer cher pour l'activité du pharmacien d'officine.
Historiquement, le numerus à l'installation avait pour but de favoriser un exercice serein de la profession en évitant toute concurrence sauvage et effrenée compromettant cet exercice serein. Le corollaire de ce numerus était bien logiquement l'exercice personnel et l'interdiction de posséder plusieurs officines qui par définition ne permet pas d'exercice personnel. Les SEL ont fait voler en éclats cette logique sans faire de bruit. A quand la remise en cause par conséquent du numerus (sauvé pour l'instant par les problèmes démographiques des médecins et le lobbying tres puissant de nos chers titulaires séniors)? Défendront-ils toujours autant le numerus au nom de la santé publique quand il servira les intérêts des chaines de pharmacie, voir de MEL? Enfin, last but not least, il y a un point commun saisissant entre MEL et les pharmaciens titulaires: ils ont tous des professions soumises de fait à un numerus clausus et ils bénéficient donc tous d'une rente de situation liée à ce numerus clausus qui les a considérablement renforcés ces dernieres années (la loi raffarin a mis beaucoup de GMS en position de monopole local tandis que le numerus renforcé des pharmacies a contribué à la spéculation et à la survalorisation des fonds. Alors, qui va remporter la bataille entre ces 2 groupes protégés (GMS d'uin coté et pharmaciens titulaires de l'autre)?
Profil
ElGringo
Posté : 06-04-2008 12:05
Baisse il commence déjà a y avoir, excepté pour des pharmacies prémptées par des investisseurs, mais elles ne sont pas nombreuses, bon emplacement et bon CA dans bonne zone de chalandise.
La différence entre petit CA et gros CA restera et même sera accentuée.
Par contre, les médecins exercent elur art dans différentes structures, hospitalières ou non, privées ou publiques, dispensaires, cabinets privés ... Ils restent la pière angulaire de leur art, ce n'est pas la structure dans laquelle ils travaillent qui les caractérise.
Pour le pharmacien, c'est totalement différent du fait de sa spécificité de commerçant, qu'il rejète à corps et à cris, mais qui est bien réelle de part son immatriculation au registre du commerce !
Alors après, la spécificité de ceci et de celà certes, mais il n'en demeure pas moins qu'il ne perçoit pas d'honoraires, si ce n'est pour ses gardes.
S'ajoute le problème de démographie que personne ne soulève à l'encontre des pharmaciens qui n'ont pas vraiment diminué leur numérus clausus à l'époque, qui l'augmentent actuellement et qui de plus possède toujours la possibilité en officine de déléguer à des préparateurs une partie de leur tâches.
Ou comment ne vraiment pas se rendre indispensable !
El Gringo
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finalement des visionnaires ces deux là
il faut davantage se concentrer sur l'avenir du pharmacien plutot que sur l'avenir de l'officine.
n'en deplaise a l'ordre des pharmacien (cf la campagne "il ne suffit pas d'etre docteur en pharmacie pour vendre des médicaments")
Mettons davantage en avant le role et la compétence du pharmacien