Bonsoir,
sauf erreur nous n avons pas le droit de délivrer les médicaments sur presentation d un duplicata. Une ordonnance envoyée par un médecin sur la boite mail d un patient et imprimée par ce même patient n étant pas un original, nous avons le droit de préparer mais pas de délivrer. Une ordonnance envoyée par un médecin après une téléconsultation et donc téléchargée par le patient peut elle être délivrée ? Sur l ordonnance, pas de QR code qui garantisse qu elle n ait pas été déjà délivrée... Par contre, sur l ordonnance il est bien écrit que c est issu d une téléconsultation, elle est signée électroniquement... Le patient ne peut en aucun cas comprendre que je ne lui délivre pas les médicaments. D autant qu une simple recherche sur internet, et on trouve écrit noir sur blanc que l ordonnance est à télécharger sur son ordinateur, qu on l imprime et qu on peut la présenter dans n importe quelle pharmacie qui l acceptera comme une ordonnance classique. Alors moi derrière mon comptoir, je suis en face d une personne qui a besoin de son traitement et je lui dis que je ne peux pas lui délivrer ?
Suis pas sûre que ça passe toujours bien...
Que dit exactement la loi sur ce sujet ? Quelqu'un a une réponse ?
Je précise que je travaille dans une officine de campagne où l on peut consulter facilement un médecin tous les matins sans rendez vous. Je suis donc peu exposée contrairement peut être à vous...
Merci pour le débat d idées !

On est en 2021 est le principe de l'ordonnance papier avec impression au dos est juste une abération

Tu soulèves le gros problème des ordonnances envoyées par mail, a moins de généraliser le DP pour tous et refuser le tiers payant pour les non CV on a aucune preuve qu'un patient ne fasse pas le tour des officines

D'un point de vue pragmatique tu fais un peu du zèle, tu refuses la délivrance et ensuite ? La personne ira juste ailleurs ou on a autre ne se genera pas pour délivrer

Actuellement le laxisme, le mépris des règles c'est récompensé en officine. Le pharmacien consciencieux de la validité des ordonnances sera financièrement lésé (voir même sa réputation) tandis que le conciliant/celui qui ferme les yeux prendra du bénef

C’est une telle aberration le papier…. La falsification est tellement simple, un petit rajout de mention ALD, allez hop, c’est indétectable et pas moins fiable qu’un e-mail de médecin. Vivement la demat.

Il y a des médicaments dont on sait qu'ils sont potentiellement détournés, pour ceux-là au moins le coup de fil au prescripteur pour vérification s'impose...

Ça fait longtemps que les médecins ne prennent plus le temps de répondre quand on les appelle...

Et quand le numéro du médecin n'est pas falsifié sur l'ordo...

Le coup de fil au prescripteur n’a aucun intérêt. Il a bien envoyé l’ordo par mail et c’est bien là le problème. Le patient peut très bien avoir imprimer l’ordonnance 10 fois et se la faire délivrer dans 10 pharmacies différentes.
Il faudrait que ce prescripteur envoie l’ordonnance par messagerie sécurisée si possible directement à la pharmacie et non pas au patient ! La délivrance est vraiment délicate dans ce cas de figure ....

Le coup de fil au prescripteur a bcp d'intérêt ; tu passes d'une ordo potentiellement falsifiée à une ordo légitime. C'est déjà bcp !!
Après si le patient veut l'utiliser plusieurs fois, c'est à la Sécu de faire son travail. Toi tu réclames la carte vitale mais pas d'obligation pour le patient de la présenter.
Mais quand je vois le nombre d'ordos de l'hôpital faites à l'ordi ; un patient mal intentionné falsifie ce qu'il veut. Donc le problème est loin d'être circonscrit aux ordos envoyées par email. Et pour aller encore plus loin, quand tu fais le point sur les mentions obligatoires d'une ordo et le % d'ordo qui ne respecte pas ces règles mais qu'on délivre quand même (rien que "nom + prénom" ça pose problème, très régulièrement seulement M ou Me XX...)

Merci pour vos idées, mais de ce que je comprends, vous faites comme vous pouvez, comme vous jugez bon de le faire parce que nous avons des contraintes éthiques, déontologiques, mais aussi financières.
Je n ai que quelques prescriptions de ce type dans l année, peu de concurrence, et un médecin à côté qui est disponible; le patient ne peut donc pas me dire qu il ne peut pas avoir de consultation. Ce n est sûrement pas votre cas, et ça change tout, c est beaucoup plus facile pour moi de refuser !
Maintenant, nous vivons dans un état de droit, les règles sont les mêmes pour tout le monde. Actuellement, la loi n est pas en phase avec le fonctionnement en évolution de la société, je pense que le problème est là.
Qui doit on interpeller : les syndicats , l ordre ? Moi toute seule dans ma petite officine, qui va m écouter ?

La prescription électronique est sensée remédier à ça. Elle arrive bientôt et sera rapidement obligatoire, mais on peut supposer que les médecins traîneront les pieds...

Message édité par : syncmaster / 10-06-2021 17:47

Il y a quand même une shortlist de médicaments dont on peut se méfier et je pense quand même qu'on "sent" assez bien les coups foireux.

Les ordonnances papier n'offrent strictement aucune garantie supplémentaire par rapport à l'électronique. Un patient équipé d'une bonne photocopieuse couleur peut te sortir 10 ordonnances aussi propre que l'original qu'il ira présenté dans 10 pharmacies différentes.

Si on devait refuser toutes les ordonnances qui ne sont pas 100% legit point de vue réglementation je pense qu'on frôlerait 50% de perte.

Dans la pratique, on fait comme on peut.
D'une manière générale, en-dehors de quelques molécules "craignos" (stups, codéine, tramadol,BDZ , hypnotiques...) on délivre quand c'est une ordo récente (moins de 2-3 jours).
Sinon, coup de fil au prescripteur pour trouver une autre solution.
Je précise qu'on a déjà eu des ordos hospitalières par mail pour de la Rita_line et que ça n'avait pas l'air de déranger les prescripteurs (le Covid a bon dos).

Le problème se pose sérieusement quand il s’agit de molécules craignons justement (anxiolytiques, tramadol et compagnie). S’il s’agit d’une pilule ou d’antibio pas de problème ...

C’est vraiment le moyen âge cette ordonnance papier. Pour les falsifications, il faut vraiment être un neuneu pour ne pas y arriver. J’ai eu un champion du monde un jour le mec me présente une ordonnance d’un faux médecin qui aurait eu son cabinet à 50m de la pharma…

Je ne crois pas qu’il y aie d’autres secteurs dont le cœur de l’activité tourne encore autour d’un bout de papier.

J’ai eu une ordonnance de squenan moi un jour...

Ce bout de papier est peut-être encore du moyen âge n’empêche que la réglementation est très claire : délivrance au vu de l’original de l’ordonnance point barre. En cas de problème ( surdosage, TS, overdose) tu es complètement responsable. C’est comme ça.

Comment peux-tu être responsable alors que le scan ne peut pas prouver que tu as délivré ou non sur l'original ?

Le médecin (s'il existe) niera avoir rédigé l'ordonnance.

Oui mais le patient sera responsable d'avoir falsifié l'ordo.
Si l'ordo est bien falsifiée, je ne vois pas ce qu'on risquerait. Nous ne sommes pas là pour enquêter sur chaque ordo.

Si tu tues quelqu’un par ta delivrance tu es responsable pénalement avec ton diplôme, ordo falsifiée ou pas.
C’est a ça que servent nos salaires démentiels.