Dépêche AFP - 03/12/2007
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Plusieurs pays occidentaux ont critiqué lundi le déroulement des élections législatives en Russie, l'Allemagne dénonçant même un scrutin ni libre ni démocratique.
Les élections législatives de dimanche ont donné un majorité écrasante au parti Russie Unie emmené par le président Vladimir Poutine. Mais les partis d'opposition et des observateurs des élections ont continué de rapporter des fraudes et dénoncé des bourrages d'urnes, des entraves aux observateurs et des votes multiples.
"Il ne peut y avoir de doute: si l'on prend en compte nos critères et nos normes, ce n'étaient pas des élections libres, équitables et démocratiques", a déclaré un porte-parole du gouvernement allemand, Thomas Steg.
"Ce résultat n'est pas surprenant", a-t-il dit, au vu des "considérables limitations" apportées aux droits des partis d'opposition et des militants des droits de l'homme, à la liberté d'opinion et de presse". M. Steg a demandé que les plaintes déposées donnent lieu à des enquêtes "transparentes".
"La Russie n'était pas une démocratie et n'est pas une démocratie", a-t-il ajouté, citant la chancelière Angela Merkel.
Le président français Nicolas Sarkozy a appelé M. Poutine pour le "féliciter" a dit une source proche du président français qui a refusé de caractériser le ton des flicitations, alors que le Kremlin, avait dit qu'il l'avait "chaleureusement félicité".
La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères avait dit plus tôt dans la journée que France avait "souhaité que toute la lumière puisse être faite par les autorités russes sur ces allégations" de fraude.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos, président en exercice de l'OSCE, tout en reconnaissant la "victoire écrasante" de M. Poutine a souhaité que l'élection présidentielle russe du 2 mars 2008, soit "plus transparente" que les législatives de dimanche.
Les trois pays baltes, la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie, anciennes républiques soviétiques, ont également dénoncé le manque de démocratie dans le scrutin.
De son côté, le chef de la diplomatie norvégienne Jonas Gahr Stoere, a souhaité que "la Russie prenne au sérieux" les remarques critiques des observateurs sur le déroulement de ces élections.
Le nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk a exprimé sa préoccupation face "à des informations selon lesquelles les élections ne se sont pas déroulées partout selon les normes démocratiques telles qu'on les conçoit dans l'Union européenne".
La ministre des Affaires étrangères autrichienne Ursula Plassnik s'est inquiétée du risque d'une "glaciation démocratique" en Russie. "Au vu du soutien incontestable du président Poutine dans la population russe, on aurait été en droit d'attendre plus de confiance et de souplesse vis à vis de l'opposition", a-t-elle déclaré.
Le gouvernement britannique s'est également dit "inquiet quant aux allégations d'irrégularités électorales qui, si elles étaient avérées, suggèreraient que les élections russes n'étaient ni libres ni honnêtes".
Aux Etats-Unis en revanche, la Maison Blanche a fait savoir que le président George W. Bush n'avait pas l'intention d'appeler son homologue russe pour le féliciter. Dès dimanche, la présidence américaine avait demandé aux autorités russes d'enquêter sur les allégations de fraude.
Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, en visite à Tirana, a appelé la Russie à "clarifier" les résultats des législatives, à la suite des allégations d'irrégularité.
Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a fait part de "son inquiétude sur la conduite des élections, en particulier en matière de liberté d'expression et liberté de rassemblement", selon un porte-parole."
Poussin
"Pour se faire des ennemis, il n'est pas nécessaire de déclencher la guerre, il suffit de dire ce que l'on pense"
Martin Luther King