La contestation se poursuit dans les DOM La Réunion menace de se déconventionner
Alors que le décret prévoyant la baisse de 3 % du prix des médicaments dans les départements d'outre-mer (DOM) n'est toujours pas paru, la contestation se poursuit. A la Réunion, les pharmaciens déjà engagés dans une grève des gardes menacent de se déconventionner si le projet de décret n'est pas ajourné, tandis qu'aux Antilles on décidera cette semaine des actions à poursuivre.
LE PROJET de décret qui prévoit la baisse de 3 % du prix des médicaments n'en finit pas de provoquer l'aigreur des pharmaciens des DOM. Un nouveau soubresaut de cette contestation est apparu cette semaine sous la forme d'une menace exprimée par les pharmaciens réunionnais. L'intersyndicale a ainsi annoncé lundi que les officinaux de la Réunion menaçaient de mettre fin à leur conventionnement avec la Sécurité sociale à compter du 1er mars si le fameux décret n'était pas ajourné.
Cette décision fait suite à leur refus de la proposition faite vendredi dernier par le préfet de la Réunion de mettre en place un groupe de travail sur les prix des médicaments. La menace de déconventionnement serait mise en oeuvre en deux temps, détaille Mario Lechat, porte-parole de l'intersyndicale, «le 1er février, nous commencerons par transmettre les demandes de remboursement en mode “dégradé” à la caisse générale de la Sécurité sociale, ce qui l'obligera à les traiter manuellement. A partir du 1er mars, et si la caisse n'a pas concédé d'avances de trésorerie, nous nous déconventionnerons en masse». Une mesure qui, s'ajoutant aux effets de la grève des gardes toujours en vigueur à la Réunion, ne permet- trait plus aux malades de se faire rembourser.
Même ambiance en Martinique et à la Guadeloupe où la colère est encore vive concernant le projet de décret. Mais l'unanimité ne se dégage pas encore sur le choix des actions à poursuivre. «Déconventionnement, grève des gardes ou grève de la substitution, telles sont les trois pistes que nous examinerons cette semaine à l'occasion de notre assemblée générale», déclare au « Quotidien » Marc Jean, président du syndicat de la Martinique. Si l'unanimité des voix devrait logiquement se dégager sur les deux dernières actions - grève des gardes et de la substitution -, l'option du déconventionnement ne convaincra peut-être pas d'emblée.
«Pourra-t-on supporter les conséquences financières du mode “dégradé” et du déconventionnement? s'inquiète le pharmacien. Bien souvent, nos trésoreries ne nous le permettront pas.»
En attendant de régler ce difficile dilemme entre moyen de contestation et survie des entreprises, un triste constat s'impose, témoigne Marc Jean : «L'ambiance ici est à la morosité, et chacun fait déjà les comptes en terme de licenciement de ce que lui coûterait l'application de la mesure.» Une morosité qui n'entame toutefois pas la combativité et la détermination des pharmaciens domiens prêts à aller jusqu'au bout du conflit pour faire entendre leur voix.
> D. D.
Le pharmacien a t-il encore les moyens de s'opposer aux dicktats du gouvernement et de la CNAM ???