Quel pessimisme Gringo ... Car même si je partage ton point du vue d'ensemble, je reste plein d'optimisme sur notre avenir. (Quoique qu'avec de sérieuses angoisses lorsque je vois avec quelle vitesse ce gouvernement flingue le peu de qualité de vie qui nous restait, à nous,petit peuple ...).
Je ne suis pas opitmiste sur l'avenir de notre "branche" : qui sera saccagée de toutes façons.
Je crois à la vente des OTC en GMS à court-moyen terme, je crois à l'incapacité de nos instances dirigeantes à nous défendre, je crois plus que tout à l'égoisme mortel de certains de nos confrères (qui seront prêts à en bouffer 100 pour sauver leur peau, ou même gagner 2 sous de plus), je crois à la baisse des marges, je crois à la baisse du potentiel du
remboursable, je crois à la concurrence débridée et inégale dans le domaine de mat. méd., je crois que nos charges ne cesserons de diminuer, je crois à l'ouverture du capital, et enfin, je crois aussi que notre avenir sera plus difficile à vivre que notre passé.
Mais honnêtement, je m'y étais préparé. Et tout aussi honnêtement, crois-tu que cette décrépitude ne concerne que nous ? La vie est de plus en plus dure pour tout le monde (sauf quelques privilégiés bien placés qui boufferont tout aux dépends de nous, petit peuple). Notre sort est joint à celui de nos concitoyens. Logique et juste. Nous allons mordre la poussières avec nos congénères. Et nous seront co-responsables avec eux. C'est l'avenir que nous prépare nos dirigeants actuels. C'est leur intérêt, leurs souhaits, leurs espérances ...
leur réussite ! Et le désastre qui nous entoure me fait plus mal que celui qui nous touche : le notre n'est qu'un revers de fortune quand le leur est une catastrophe humanitaire.
Je n'y vois aucune surprise, je l'avais compris depuis quelques temps déjà :
http://www.pharmechange.com/viewtopic.php?topic=4624&forum=25&ancre=1&start=20#25462438742
http://www.pharmechange.com/viewtopic.php?topic=4970&forum=25&ancre=1&start=0#25497041825
Je reconnais que tous nos dirigeants depuis les années 1990 n'ont eu de cesse de nous enfoncer, de nous plumer, de sacrifier notre qualité de vie sur l'hotel de la croissance et la productivité. Tout est parti en vrille au fil du temps : Nature, Agriculture, Sécurité, Liberté, Fraternité, Convivialité, Douceur du temps qui passe. Nous ne sommes considérés que comme des consommateurs. Il faut que ça dépense, que ça travaille, que ça rapporte ... La messe ou les promenades en famille du dimanche ne rapportent rien à personne : on la remplace par des centres commerciaux ouverts le dimanche; les bonnes chaussures de Romans sont trop chères : on les remplace par des chinoises 4 fois moins chères (mais qui dureront 10 fois moins lontemps), le peuple est trop cultivé et réfléchit trop : on l'abêtit à grands coup de TV ou autres téléphones portables ou jeux vidéo; les gens de la compagne sont de mauvais consommateurs, la vie y est trop saine : vidont les campagnes et entassons le peuple dans les banlieues ... là ils n'auront plus qu'une issue pour continuer à vivre : consommer et sur-consommer.
De ma fenêtre de petit plouc de campagne provinciale (où TV, consoles, journaux n'ont plus leur place (sauf exceptions)), le monde est fou. Mes poules ne comprennent plus rien des nouvelles qu'elles écoutent sur
France-info. Entre les OGM qu'on veut leur faire bouffer et les clones qu'elles vont devenir, toute chose nauturelle basique vient se perdre ... Mont chat hallucine devant les JT (il a la TV, lui !) quand il voit la vitesse à laquelle le temps défile et la quantité de stress qu'on impose aux gens ...
Tous nos dirigeants, oui. Mais celui-là va plus vite que les autres. Nous n'auront pas le temps de l'adaptation. Et rien en compensation, pas comme au temps de la "gauche", qui nous prenait d'une main ce qu'elle nous donnait de l'autre. Là rien : on nous prend mais nous ne recevront rien. Ni nous, ni les autres.
Bref, dans un monde où notre travail de proximité, de confiance, d'intelligence n'existe plus, nous ne pouvons avoir une place. Question d'adaptation :
le monde qu'on nous construit n'est pas fait pour nous. Car nous ne sommes que de petits commerçants spécialisés dans un dommaine (la Santé) qui devient un marché comme un autre. Nous ne pesons rien face aux Gros qui veulent
notre marché. Nous nous feront mangé tout cru : c'est inéxorable.
Malgré tout, on ne peut pas vivre sans espoir. Alors moi j'en ai plein, j'en suis rempli. Raz la gueule, de l'espoir. A revendre.
Je ne cèderai pas aux chants des sirènes ("
vendre plus d'OTC si libre-service"), je ne cèderai pas à la peur inventée par les "marchands de rêves" qui te procurent des cauchemards ("
ceux qui resteront à l'ancien temps perdront le marché"). Je vivrai de la confiance que j'aurai su respecter (et donc conserver) de mes clients et de mon Equipe. S'il ne reste qu'un survivant de l'ancien temps : je serai celui-là (malgré mes 33 ans!). Mes clients continueront à venri chez moi, comme on vient dans un musée. Leurs enfants et leurs petit-enfants aussi. Un musée vivant, un oasis de "vrai vie" dans une vie crasseuse et pourrie. L'un des seul endroit où l'on continue de vous respecter, de vous écoutez, de vous satisfaire. Où le prix n'importera pas : car ce sera toujours meilleur marché qu'ailleurs, pour ce qu'on y trouve.
Je serai le roseau dans une forêt de chênes. Et je souhaite que nous soyons nombreux. Whoops m'accompagnera longtemps, j'en suis certain. Jusqu'au bout, peut-être. Nous tiendrons. Toi Gringo, je te souhaite de vendre, rapidement. Te n'es déjà plus adapté à notre monde. Profite. Profites du dernier "
voyant vert". Pofite avant le choc, l'impact. Laisse ta place à un
survivant. Il y en a plein. Laisse ta place, par pitié : ses rêves sont tellement plus précieux que tes certitudes.
Un pharmacien plein d'espoir, qui commence une longue lutte pour tenter de préserver un minimum d'
humanité autour de lui,
Poussin
"Pour se faire des ennemis, il n'est pas nécessaire de déclencher la guerre, il suffit de dire ce que l'on pense"
Martin Luther King