Il y a des (grands) coins où l'on peut constater un accord tacite entre grossistes pour ne pas venir empiéter méchamment sur les plates-bandes de l'autre lors d'un rachat d'officine. Ainsi, on ne surenchérit pas sur l'offre de l'autre, ça fait des économies et chacun est à peu près sûr de se garder son petit parc d'officines, tout va pour le mieux.
La preuve par l'exemple : une pharmacie appartenait depuis de nombreux propriétaires à un même répartiteur. Se trouve un repreneur qui connaît la directrice de l'établissement concurrent, directrice qui en plus de ça a besoin d'augmenter son CA pour conserver tous ses moyens. Elle lui fait une belle offre. Vient le tour du répartiteur "propriétaire", qui avance une offre plus que banale. A la fin de l'entrevue, l'acquéreur révèle la proposition adverse, face à laquelle il ne fait pas le poids.
Le lendemain, coup de téléphone de la directrice concurrente à l'acquéreur, qui raconte que l'autre lui a téléphoné pour l'enguirlander sévèrement (vous imaginez comme ça peut paraître étonnant).
Quelques temps après, au cours d'une dernière et vaine tentative pour se récupérer, le grossiste "propriétaire" explique, après l'évocation de son coup de fil, qu'on ne peut pas se tirer dans les pattes, sinon on ne fera plus de marge et que si c'est comme ça, il va attaquer l'autre grossiste sur une prochaine reprise.
Edifiant ?
Il se passe exactement la même chose pour la reprise éventuelle des officines... la vraie reprise.
Message édité par : Whoops / 06-06-2008 16:09