https://www.lepoint.fr/societe/les-pharmacies-ces-proies-tres-tentantes-pour-les-investisseurs-12-10-2025-2600775_23.php
Article "Le Point", par Erwan Seznec, publié le 12/10/2025 à 11h00.

Le Point publie un article à charge contre les pharmaciens titulaires : selon le journaliste, ceux-ci seraient corrompus, dépourvus d’indépendance professionnelle et soumis à la pression d’actionnaires externes.

L’article affirme en effet qu’un non-pharmacien pourrait détenir jusqu’à 25 % des parts d’une officine dans le cadre d’une SEL (le journaliste sait-il seulement ce qu’est une SEL ?). Il prétend également que ces actionnaires, censés être silencieux, imposeraient leurs décisions aux pharmaciens titulaires, les poussant à vendre des produits de parapharmacie dangereux et hors de prix.

Le texte sous-entend que le fonctionnement des officines reposerait sur la tromperie : incitation à l’achat, prix abusifs gonflés pour rémunérer des actionnaires, mensonges aux patients… Le tout présenté comme un univers opaque, saturé de montages financiers douteux.

Or, il suffit d’une rapide recherche Google “qui peut posséder du capital dans une pharmacie” pour découvrir qu’en France, un non-pharmacien ne peut détenir aucune part du capital d’une officine, pas même 1 %. Tout le monde en 2025 a accès à legifrance, gratuitement et en quelques clics.
En quelques clics, on trouve également des informations fiables sur le rôle des groupements et coopératives, qui auraient pu constituer une base d’analyse sérieuse pour un véritable travail d’enquête.

Cet article, truffé d’erreurs factuelles contraires à la réglementation, témoigne donc d’un manque flagrant de rigueur journalistique.

Pourtant, les sujets d’investigation sur la pharmacie ne manquent pas : l’émergence des déserts pharmaceutiques, la fermeture progressive des officines rurales faute de repreneurs, la mise en œuvre complexe des nouvelles missions, les disparités entre titulaires et adjoints, les débats politiques autour des remises génériques ou encore la refonte de la rémunération du pharmacien.

Je peine donc à comprendre le véritable objectif de cet article : informer, ou simplement faire du bruit ? Tirer sur l'ambulance ? Influencer l'opinion publique dans un but précis ?

Qu'en pensez vous ?

Par ailleurs, l'angle de la financiarisation et des investisseurs en pharmacie aurait pu être un bon sujet, s'il avait été correctement mené.