Rapport Attali: c'est "naturellement" au Parlement de "décider" (Fillon)
François Fillon a déclaré mardi aux députés UMP qu'il appartiendrait "naturellement" au Parlement de "décider" de la traduction législative des propositions de la commission Attali sur la libération de la croissance, a-t-on appris de sources concordantes.
"N'ayez pas peur de prendre possession des débats. Naturellement, c'est au Parlement de décider", a lancé, selon son entourage, le Premier ministre lors de la réunion du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Au cours de cette réunion, plusieurs députés se sont élevés contre certaines des propositions de la commission Attali, à commencer par la suppression des départements.
Un peu plus tard, M. Fillon a toutefois souligné que, plus globalement, il fallait que "chacun accepte de remettre en question ses certitudes".
"Le Premier ministre a été très clair. A la question +qui arbitre ?+, il a bien dit que ce serait le Parlement", a déclaré le vice-président du groupe UMP, Jean Leonetti.
"Il a également confirmé qu'il n'y aurait pas de suppression des conseils généraux durant le quinquennat", a-t-il ajouté.
Si le président du groupe UMP, Jean-François Copé, a salué "le caractère original, innovant, audacieux et global" des 314 propositions Attali, il a souligné que les députés UMP "souhaitent être partie prenante et clairement s'engager dans ce débat avec leur force de proposition".
Dans la perspective de la loi sur la modernisation de l'économie, programmée au printemps et qui pourrait être l'occasion de traduire les propositions du rapport Attali, il a annoncé la mise en place de "quatre groupes de travail" au sein du groupe UMP chargés d'étudier ces propositions: "formation-emploi", "consommation-concurrence-entreprises", "solidarité-famille-logement" et "gouvernance".
"Le Grenelle de l'environnement a été l'exemple de ce que nous ne voulons pas. On n'a pas digéré d'en être les oubliés. Il ne faut pas que cela se reproduise avec le rapport Attali. Nous ne sommes pas dans l'optique du +tout ou rien+" mise en avant par Jacques Attali, a ajouté M. Copé.
"Il ne faut pas, à travers des commissions diverses, déposséder le Parlement. Nous sommes 100% derrière le gouvernement mais 100% pour le débat d'idées", a-t-il prévenu.
Encore plus critique, M. Leonetti a estimé qu'il serait "catastrophique que le Parlement se voie imposer un paquet global dans lequel il n'y aurait pas de droit d'inventaire" et souligné "quelques provocations très négatives", voire des propositions "inacceptables" dans le rapport Attali, comme sur la suppression des départements ou la déréglementation de certaines professions.
"Le génie est même partagé par les élus du peuple", a-t-il ironisé.