Voila, je suis tombé sur cette article du magazine alternative santé que je trouve intéressant, qui propose des solutions pour palier au déficit grandissant de la sécu...
Tout n'est peut être pas bon à prendre mais je trouve qu'il y a de l'idée... Certains cherchent des solutions en tout cas ! :#
"Le déficit de la Sécurité sociale (régime général) va s'aggraver en 2015, nous dit-on dans tous les médias. Partout, à la télé, dans les journaux, tout le monde commente l'ineffable à coups de milliards manquants par-ci, de milliards en moins par-là. On cause, pêle-mêle, maladie, vieillesse, famille… On jongle avec des masses financières tellement énormes, tellement abstraites qu'on ne sait plus de quoi on parle.
Et on prend des mesures qui s'empilent d'année en année. Cette année, on taille dans la politique familiale… Et on va voir ce qu'on va voir avec "la rationalisation des dépenses hospitalières", la "baisse des prix des médicaments", etc. etc. Toutes mesures "sans précédent"… et, comme d'habitude, sans effet.
Faute de données à "taille humaine", ce débat de pure macro-économie tourne sur lui-même. Ceux qui voudraient comprendre et agir en citoyens bien informés n'ont qu'à aller voir ailleurs ! Je vais donc tâcher de faire ce que d'autres médias devraient faire, rendre accessible un problème qui nous touche tous.
Tout le monde sait combien perd la Sécu (nous y serons de notre poche pour 15 milliards d'euros, dont 10 milliards sur les dépenses de santé), mais qui sait combien il dépense, lui-même, pour sa santé ? Qui sait combien il coûte au système et comment il pourrait coûter moins ?
On se dit que la réponse est facile à trouver. Cherchez vous verrez… il faut fouiner longuement dans de laborieux rapports publics, ces infos sont délivrées de manière parcellaire et leur présentation ou leur mode de calcul diffèrent (c'est le cas entre les Comptes nationaux de la santé et les Chiffres-clés de la Sécurité sociale mis en avant par le ministère des Finances) si bien qu'on se perd facilement. Pourquoi communiquer simplement quand on peut faire compliqué ?
Voyons donc les choses par le petit bout de la lorgnette.
D'abord une simple division. En 2014 la Sécu aura dépensé à la louche 180 milliards d'euros en soins et biens médicaux. Avec 60 millions de Français bénéficiaires du système, cela veut dire que la Sécu a dépensé environ 3 000 euros par Français.
Gardons en tête cette somme : 3 000 euros. En 2013 la Sécu perdait de l'argent (7,7 milliards d'euros pour la branche maladie). Donc 5% des 180 milliards. Cela signifie qu'on ne devrait pas dépenser 3 000 euros pour que le système de santé retrouve l'équilibre. Disons que cette "enveloppe de soins" ne doit donc pas dépasser les 2 800 euros. C'est le chiffre-clé, le seul qui devrait nous intéresser.
A la lecture de ce montant chacun peut se situer et savoir d'emblée s'il participe au fameux déficit, s'il est "dans les clous" ou au mieux s'il est économe. Et si vous ne parvenez pas à trancher, allez voir sur votre compte Ameli sur Internet à la rubrique "Mon relevé annuel" : ici le calcul de la Sécu est clair !
Rapporté à chaque bénéficiaire, le déficit représente en réalité 170 euros de trop, une économie en théorie facile à faire même pour les plus malades (qui coûtent en général bien plus que 2 800 € par an), et ce sans qu'il soit nécessaire de réformer quoi que ce soit. Pour info, ces 170 € ce n'est même pas le prix d'une IRM… Et je ne parle pas des médicaments que le Français moyen (sont exclus les lecteurs avertis que vous êtes) jette ou oublie dans le placard de sa salle de bains.
Donc, on peut parfaitement imaginer que si des millions de Français faisaient chacun un geste d'économie, la Sécu tiendrait la route. Mais croire que c'est possible par le seul volontarisme est une idée folle dans un pays où la conscience citoyenne s'applique à tout ou presque, mais pas à la santé. Affaire de droits, d'acquis, et très secondairement de devoirs. Soyons citoyens, oui, pour le tri sélectif des ordures, pour notre santé non ! J'exagère à peine…
Pourtant, un nombre croissant de Français se soignent autrement, de façon consciente et responsable.
Ceux-là (vous sans doute) se situent bien en-deçà de la moyenne des dépenses nationales car ils soignent prioritairement leur santé (plutôt que d'attendre la maladie) et prennent autant soin de leur esprit que de leur physique.
Ceux-là participent déjà à boucher le trou de la Sécu. Consulter un naturopathe, se soigner par les plantes, coûte cher aujourd'hui compte tenu du non-remboursement. En se soignant majoritairement de cette façon on cotise à fonds perdus à la Sécu… ou on la renfloue... question de point de vue.
Si la Sécu voulait vraiment en finir avec son sempiternel "trou", elle s'appuierait logiquement sur ces alliés objectifs qu'elle persistent à traiter en ennemis !
Mais revenons à la base, à ces 2 800 € de dépenses de soins annuelles que l'on ne peut raisonnablement pas dépasser. Comment favoriser un comportement responsable du citoyen ?
Les idées ne manquent pas, plus savantes les unes que les autres, mais j'en retiens une, celle pour laquelle milite le Dr Arteil, chirurgien dentiste énergéticien et fervent défenseur des médecines complémentaires, sur la base d'une proposition émise par le syndicat FO il y a déjà longtemps.
Il s'agirait de responsabiliser le bénéficiaire de la Sécu et de le rendre autonome.
Comment ? En lui attribuant un budget de dépenses annuelles plafonné et reconductible d'année en année, et en reconnaissant, en contrepartie, sa liberté de choix thérapeutique en remboursant toutes les médecines complémentaires à sa disposition.
La personne sait ce dont elle dispose, libre à elle d'en faire le meilleur usage et de se soigner comme bon lui semble.
Ce système pourrait s'appliquer à toute personne qui ne rentre pas dans un dispositif de soutien. Les personnes en longue maladie ou bénéficiaires de la CMU resteraient entièrement couvertes et ne verraient aucun changement. Pour qu'il en soit ainsi, les 2 800 € seraient amputés d'environ 1 300 €. Resteraient alors 1 500 € à dépenser à sa guise.
Ce montant de 1 500 € pourrait d'ailleurs facilement être rehaussé jusqu'à 2 000 ou 2 500 € avec la mise à contribution des mutuelles de santé qui seraient amenées elles-aussi à intervenir autrement.
Chaque bénéficiaire aurait, disons une enveloppe de 2 000 € par an qu'il utiliserait comme un "capital santé" :
Jusqu'à ce plafond de 2 000 € toutes ses dépenses de santé seraient prises en charge à 100% : consultations, soins, examens, etc. Au bénéficiaire d'arbitrer chaque année sur les dépenses exceptionnelles selon ses besoins (dentisterie, optique : on ne change pas de lunettes ou ne fait pas un bridge tous les ans !).
Il serait libre de choisir son thérapeute avec une prise en charge totale des actes : généraliste, spécialiste, ostéopathe, homéopathe, naturopathe, MTC, Ayurvéda, magnétiseur...
Idem pour les médicaments voire d'autres remèdes et compléments alimentaires dont on sait qu'ils sont consommés à 90% par les patients des médecines douces (contre 60% en allopathie).
En cas de dépassement du plafond, son enveloppe serait réduite d'autant l'année suivante (et inversement augmentée d'autant en cas de sous-utilisation).
Ses arrêts-maladie ne seraient plus pris en charge par le système d'indemnités journalières en dessous de 8 jours.
Dans ce système la Sécu, qui continue à percevoir ses recettes normalement, n'intervient que pour des remboursements de base à travers un système comptable simplifié et allégé (elle gère une enveloppe à partir de factures), y compris sur les arrêts maladie de courte durée fréquents et lourds à gérer (comptabilité, indemnisation, contrôles).
L'économie de gestion est évidente pour la Sécu (qui pourrait réorganiser son effectif vers la médecine de prévention, par exemple) tandis que l'incitation à l'économie est réelle pour le patient qui devra gérer son "capital santé" comme il gère sa voiture ou sa maison, en responsable.
En matière de médicaments par exemple chacun ferait bien plus attention sachant qu'il le "paye" de sa poche. Même chose pour les Urgences que l'on éviterait alors si le coude du gosse est râpé (50% des urgences actuelles n'en étant pas). Sans parler du congé maladie pris pour l'ouverture de la pêche…
La France pourrait ainsi économiser des dizaines de milliards d'euros et en finir avec le trou de la Sécu.
Le bénéficiaire serait entièrement autonome, libre de se soigner, avec un budget personnalisé. Il irait sûrement plus volontiers vers d'autres approches thérapeutiques.
À ceux qui décèlent des failles dans ce raisonnement, je réponds par avance que :
Bien sûr ce dispositif demanderait un redéploiement partiel des moyens et un temps d'adaptation. Sans doute 2 à 4 ans, 5 ans peut-être pour que le système bascule entièrement.
Bien sûr, aussi, rien de tout cela ne serait possible sans la mise en place d'un système de prise en charge à inventer pour ce qui relève des grandes urgences, des accidents ou des maladies non chroniques entraînant des soins coûteux. Mais pourquoi pas ? Au regard de l'économie réalisée, cette couverture exceptionnelle resterait mineure.
Et le système de solidarité serait préservé.
Même s'il n'est pas bon d'avoir des idées dans ce pays, celle-ci a le mérite d'être simple et envisageable. Il ne s'agit pas de tout casser, seulement d'aménager. Et sans révolutionner un système louable, on révolutionnerait ainsi les mentalités et notre vision de la santé.
À cette idée on pourra encore objecter des milliards de choses, mais comme personne ne s'en inspirera, disons que tant que l'on ne l'essaiera pas…"