Avec les départs en retraite des « babyboomers » vers 2012-2013, la démographie pharmaceutique va devenir problématique.....Pour rester à l'équilibre et préserver le maillage, environ 6 000 pharmacien seraient nécessaires.... Or, le numerus clausus en 1re année est fixé depuis 3 ans à 3 090 étudiants.
Jusqu'à présent, la revente des fonds constituait la principale source de revenus à la retraite. Elle devient souvent plus difficile que par le passé. La solution de l'investissement dans une autre officine pourrait être une piste à creuser.En 2009, la profession, afin de prévenir les difficultés, a constitué un régime de capitalisation personnel indépendant de la démographie et obligatoire pour tous les officinaux. Il permet à tous les officinaux de bénéficier de 2 000 euros au titre de la retraite de libéral, plus éventuellement 1 000 euros de retraite de salarié si le titulaire a travaillé avant son installation.
La démographie pharmaceutique est formelle : on va manquer de pharmaciens et il sera difficile de remplacer les officinaux qui partiront à la retraite. « Les baby-boomers, rappelle Jean-Charles Tellier, président de la section A de l'Ordre, s'en iront vers 2012-2013.
Dans le même temps, l'application de la loi HPST augmentera les besoins. » Les statistiques montrent qu'entre 2009 et 2014, 5 000 pharmaciens partiront en retraite, il faudrait donc au moins 5 000 pharmaciens pour racheter ces fonds, voire plus dans la mesure où une pharmacie de 2 millions d'euros de CA est souvent reprise par deux pharmaciens. Il faudrait alors 6 000 pharmaciens pour rester à l'équilibre.
Or, les difficultés de la profession font que nombre d'adjoints et étudiants ne manifestent pas l'ambition de s'installer. Sans oublier le numerus clausus plafonné à 3 090 depuis 3 ans. Les responsables de la profession se demandent où trouver les confrères pour racheter les officines qui seront en vente. Et cela fera baisser le prix des officines !
L'investissement dans une autre officine est une piste à creuser. Les nouvelles générations d'étudiants ne suffiront pas à remplacer les départs à la retraite.
pour sa retraite, l'officinal compte beaucoup sur la récupération du capital investi... Or le nombre de confrères qui ne peuvent vendre leur pharmacie est en augmentation (120 en 2009) et d'autres ne la vendent pas au prix escompté....
Un problème que Jean-Charles Tellier relativise : « Certes, la revente peut être difficile pour les officines précaires, mais la vraie question est celle de la viabilité de l'entreprise, conditionnée par la proximité d'un prescripteur, mais aussi le facteur d'implication personnelle. » Comme entrepreneur, l'officinal a des choix d'entreprise à faire, sur le référencement, et des choix managériaux.
Investir dans une pharmacie - Pour Bernard Lagneau, président de la Caisse d'assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP), la démographie est la question centrale et le pilier de la construction des régimes par répartition : « On comptera un actif pour un retraité en 2020. Il n'est pas possible que l'actif paie la retraite du retraité, il faudrait donc que l'État lève un impôt pour financer la retraite des pharmaciens (comme il le fait pour le régime général). Ce qui a amené la CAVP à construire un régime de retraite par capitalisation provisionné par les pharmaciens » (voir interview ci-contre).
De son côté, Jean-Charles Tellier juge « étonnante une situation où on doit tout miser sur la vente du fonds pour avoir une retraite correcte » et où « il est interdit au pharmacien d'investir dans ce qui a été son métier ». Un officinal peut garder ses parts dans sa SEL, mais non investir de l'argent dans une pharmacie : « C'est une chose qu'il faudrait autoriser. La profession devrait réfléchir à cette question. »
source impact pharma