Faudrait que l'on arrête les éternels discours obsolètes, dont les buts sont évidents, sur les risques inhérents à l'installation et à la justification de sa rémunération qui en découlerait. C'est vraiment la grosse ficelle qu'on nous sert à chaque coup pour se prémunir des contradictions du discours.
D'abord, il y a encore peu, il n'existait pas ce risque. Le quorum les en prémunissait. A peu près toutes les pharmacies reprises y'a une vingtaine d'année s'en sortait. Tout le monde s'accordait à considérer (les banques les premières) que malgré un prix de cession non négligeable, le titulaire était à peu près garanti de se servir de ces années un peu maigre comme d'une espèce de retraite assurée à la vente (et avec la plus value récente, un jack pot). Alors si déjà on s'adresse à toutes pharmacies qui n'ont plus d'emprunt d'acquisition qui les plombe, le risque est nul à moins d'être extrêmement gourmand (ce qui arrive mais on va plaindre des gens qui pètent plus haut que leur c...)
Par ailleurs ceux qui sont encore en instance de remboursement sont très généralement pas partis sans biscuits. D'expérience, la plupart des jeunes installés que je connait apportait la moitié du capital exigé. La encore, les perspectives restent optimiste.
N'oublions personne et passons à ceux, les malheureux, qui galèrent avec des dettes monstrueuses sur la tête et un bilan sur le fil. Deux points préalables : un, ils sont de moins en moins nombreux à l'heure d'aujourd'hui car les gens commencent enfin à prendre conscience des limites à ne pas franchir et donc apparition de pharmacies invendables, deux, certains n'auraient-ils pas pêché également pas excès d'orgueil si ce n'est d'optimisme ?
Mais ne leur jetons pas la pierre et considérons leurs difficultés. Mais combien sont-elles en proportion ? Pour ma part, je toujours souhaité qu'elles soient plus au moins protégées (sauf si le mec roule en porche encore une fois et mène grand train) et sorties d'affaire par l'intervention des pouvoirs publics.... Mais c'est un autre sujet.
Tout cela pour dire qu'encore aujourd'hui la pharmacie reste une affaire ultra rentable pour tout ceux qui ont su amortir la dette.
Alors que j'entends des mêmes personnes que leur position est difficile, qu'ils sont assaillis de charges, d'impôts, de paperasses, qu'ils travaillent pour l'état (qui les rémunèrent), en ayant l'indécence de vous faire croire que votre position est enviable (comparez juste leur niveau de vie et leur taux de présence effective aux vôtres, on échange ?), c'est vraiment l'hôpital qui se f...bref. Stoppez là vos discours condescendants, je les connais par cœur. A vous entendre, on devrait avoir honte d'être payé.
Pour revenir au point qui nous préoccupe, je suis d'accord avec Parmentier... A partir du moment où notre travaille devient hors marchandise, nous mobilise et nous engage individuellement, il est naturellement illogique et singulier (comparé aux autres professions) de ne pas être rémunéré en son nom. Une inscription à l'ordre nous donne un mandat d'exercice individuel non ?
Non, ce serait comme d'hab de l'arnaque, du vol, je le dis, qui ne peut se tolérer que parce que nous sommes des vrais moutons. Et avec ce fossé gigantesque de respectabilité qui sépare les titulaires des adjoints, il n'y aura vraiment plus de limites à la tonte.