J'ai mal lu ou il ne précise pas le bénéficiaire de la rémunération ?
Enfin bref... Pour revenir aux interrogations de notre ami qui est dans le Flew.
J'estime et cela va surprendre un paquet de personnes, crois-moi, que je fais ce qu'il y a de mieux dans le métier singulier d'adjoint. J'ai un emploi du temps de rêve, je suis un des mieux payés de mes confrères. J'ai pas de boss sur le dos, je suis respecté de la clientèle et du corps médical, voire, j'ose le croire, apprécié. Je peux dire tout ce que je veux sans pression commercial (je me gêne pas pour dire que tel ou tel produit, c'est du pipo )et je privilégie mes rapports avec les gens au domaine strictement médical.
Par ailleurs, je sais pas, je dois être sympa, j'arrive à bosser à de tarifs intéressants ailleurs dans une bonne ambiance sympa.
Pourtant, je regrette tous les jours mon diplôme en me mordant les c... de pas avoir fait médecine (par raison) ou géologie (par passion).
Pourquoi :
1. la précarité de ma situation : la pharmacie est en vente et je vais dégager. Je suis pas naïf, ailleurs ça risque fort d'être bc moins cool.
2. L'absence d'avenir : qui en découle. Je peux pas m'installer, le contexte actuel est délétère, je vois de plus en plus de collègues qui acceptent n'importe quoi, pas d'échappatoire, je ne peux que sauter d'une officine à une autre en perdant le bénéfice de la précédente.
3. L'humiliation quotidienne de mes pairs. On obtient le respect de la clientèle, des médecins mais pas de nos patrons. C'est insupportable de sentir leur mépris plus ou moins voilé qui pour s'en défendre vous sorte les éternels inepties éculés du genre "vous n'avez qu'à vous installer !"
4. Par expérience et témoignage de situation où l'adjoint a des horaires de merdes, doit fermer sa gueule le plus possible sur les ordonnances ( surtout ne pas contrarier la prescription ), est tenu de vendre des cochonneries même si on sait pertinemment que ça vaut rien et que c'est même dangereux, n'a pas de légitimité dans l'équipe (seul l'ancienneté compte que tu sois vendeur ou préparateur) encore moins d'autorité, est debout toute la journée à des rythmes d'enfer et parfois se fait sermonner comme un gosse pour des conneries.
5. L'ennuie et la routine, quoique tu fasses, tu y échapperas pas.
6. Mais le pire, c'est le déni constant. Le titulaire te vois au mieux comme une menace, au pire comme un vendeur qui coûte trop cher. Nos instances, l'ordre, le ministère , syndicats, les différentes administrations de la santé ne te nomment pratiquement pas et ne t'impliquent en rien (on est quand même 50 %, bientôt plus). L'équipe officinal t'attend souvent au tournant et rares sont les fois où ils te considèrent. Les gens comprennent rien à ce que vous êtes : pour eux le pharmacien est le patron et roule en grosse berline, et rien de ce que vous pourrez dire leur fera vraiment changé d'idée. Bref, tu es un truc bâtard que tu es le seul à nommer en te prenant en pleine poire et constamment les malentendus qui vont avec.
7 PS : quand je dis bien payé, je vis dans le quartier populaire de la ville pas dans une résidence balnéaire.
Certes c'est mon ressenti personnel mais bizarrement le peu de collègues que je fréquentes n'ont pas l'air plus ravis, crois-moi. Leur grand tort hélas, c'est que pour sortir de là, il sont prêts à toutes les aventures pour s'installer ; mais la réalité les rattrape toujours (avant la connerie au mieux, et malheureusement parfois après, et là badaboum !)
Si tu trouves ça toujours passionnant, c'est, que mon ami, tu es few .