Je comprends pas très bien ce sondage.
Déjà, à qui s'adresse-t-on ? A tous les pharmaciens, toutes activités confondues ? Est-ce que la proportion par catégorie a été respectée comparée à la réalité ? Je vois mal concilier le résultat d'un sondage fait aux titulaires avec le même demandé aux adjoints tant leurs situations sont différentes, voire divergentes.
Par ailleurs même si les réponses peuvent converger, cela ne sera certainement pas pour les mêmes arguments.
Quant à la réponse "J'y réfléchirais à deux fois" majoritaire, je vois pas très bien ce qu'elle exprime : une insatisfaction ? de l'ironie ? un vrai désenchantement ?
J'ignore en fait ce que prouve ce résultat et chez qui ?
Bon, comme dirait l'autre, je vais faire semblant de comprendre. Les adjoints sont désappointés ? Soit.
Je pense d'une part, que tous pharmaciens confondus, on a pas vraiment choisi ce métier par passion en connaissance de cause. Qui peut rêver de vendre des boîboîtes à des mémères (c'est pas du mépris, c'est parce que ça rythme le propos) et de faire de la saisi toute la journée, debout derrière un comptoir à regarder l'heure tourner, et recommencer ça quarante fois par jour pendant trente ans. Et en écartant toutes les contrariétés qui sont légions dans le job.
Soyons honnêtes. On a pas fait médecine parce que des ont-dits complètement faux déclarait que c'était dur, bouché et sans avenir, et parce que, comme je l'ai lu plus haut, le contact avec la "viande" n'est pas toujours supportée par tout le monde (cependant peu de généraliste y sont en contact aujourd'hui.).
Autre raison de notre choix (par défaut ?) invoqué et que j'avoue. Au moins, on sort avec un diplôme plutôt que de s'enterrer dans les méandres de la fac dont les débouchées prêtaient à caution.
Enfin, c'est un bon diplôme, cela nous ouvrira les portes.
Et je pense que c'est sur ce dernier argument, qu'on s'est fait piéger et que le système nous a trahi. Car si ce métier valait qq chose il y a trente ans et permettait à tous les diplômés pas trop neuneu de s'installer ou de se recycler, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Autant l'avidité mercantile est en train de tuer définitivement l'intérêt et le respect de notre profession, autant par un cynisme débridé elle a transformé les sortants de l'université en zombis à bas prix, corvéables et soumis, après leur avoir menti (au moins pas omission) sur la destiné (prétendue grandiose) qui leur était dévolue. Et là, le malaise qui s'en suit est tel que le terme de scandale n'est pas galvaudé.
Il ne tient qu'à nous de rompre cette manipulation : si nous sommes condamnés pour la grande majorité à faire de cette position bâtarde d'adjoint non plus un situation transitoire mais définitive, il nous faudra nous battre pour en inventer un métier respectable, utile et attractif.
La société est totalement demandeuse, car les besoins dans la maitrise du système, tant au niveau comptable que technique sont forts lorsque l'on voit tous les dérapages d'aujourd'hui, issus de la désorganisation, du consumérisme, de l'individualisme des professionnels et du manque d'éducation de la société civile...
Hélas pour que les verrous sautent, il faudra j'en ai peur s'attendre à une dure confrontation avec des habitudes conservatrices et "équitophobes" de nos oligarques qui ne nous représentent plus depuis longtemps.
Tout ça pour dire qu'en l'état, le résultat de nos études est réellement en-deça de toute espérance légitime et non, je ne les referais évidement pas.
Par contre, le potentiel qu'elles pourraient développer est immense parce qu'il existe un véritable boulevard d'inactivité et d'inertie tellement nous nous sommes compromis et affirmés comme marchands (voleurs ?) dont les autres compétences sont occultées (et très peu sollicitées), et parce qu'une société bien gérée ne demanderait qu'à nous employer pour notre plus grand intérêt respectif.
Dans ce cas avant d'y réfléchir à deux fois j'aurai plutôt souhaité voir comment ça va évoluer.
C'était l'édito d'OliHulk. :=!
Message édité par : olihulk / 15-02-2010 14:43
