Tu as raison, Aricy : c'est pareil dans d'autres domaines. Le jeune agriculteur qui n'a pas un rond ne pourra jamais se mettre à son compte. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, on a fait une révolution pour que les propriétaires de la terre soient ceux qui la cultivent et non ceux qui jouissaient d'un privilège acquis à la naissance. Cette révolution, on la commémore chaque année et on interdit même désormais de siffler l'hymne national lors des rencontres sportives. En revanche, plus personne ne s'offusque de ce que l'héritage financier ait supplanté celui du sang bleu; que le jeune agriculteur, ingénieur ou pharmacien doive se contenter de rester salarié toute sa vie faute d'avoir eu la perspicacité de naître au bon endroit et au bon moment. La société de l'image poussée à son paroxysme, où l'on sacralise un concept en le dépouillant de son contenu.

Alors oui, Aricy, il nous reste le management, pour que chacun, comme dans le meilleur des mondes d'Aldous Huxley (qui n'est effectivement peut-être pas si mauvais que cela si on évalue un modèle de société à la proprtion de mécontents qu'il génère), se sente bien à sa place sans avoir la moindre envie d'en essayer une autre.

Tu as tout à fait raison Damien je suis d'ailleurs tres sensible aux valeurs d'egalité et de démocratie. C'est un point de mon intervention que je n'ai pas discuté et tu fais bien de le souligner.
S'il y a tant d'opposition entre ces deux acteurs de l'officine c'est bien parce que l'ascension ne se fait pas par la méritocratie mais par des considerations financieres qui n'ont plus rien a voir avec la compétence des uns et des autres. Et je t'entends completement sur ce point!

Je voulais par mon intervention souligner autre chose, ou est passé la notion d'equipe, on parle bien d'equipe officinale. Par équipe j'entends des individus qui travaillent en bon intelligence. Si les titulaires avaient su le faire, su valoriser leurs adjoints, ces problemes seraient moins nombreux.
Et pour la question de l'acces à la propriété (acquisition de son affaire), l'adjoint reste un homme et l'on comprend qu'il veuille sa part et pour cela je suis tout à fait disposé, je dirais meme que je te rejoindrai dans ce combat, de changer les choses, faire evoluer les pratiques et favoriser l'insertion des jeunes. N'oublie pas que j'en suis un, encore à la fac certes mais qui reve aussi d'installation un jour!

Mais il faut je pense que la question du management prenne plus de poids dans la gestion quotidienne de l'officine (sans precher pour ma paroisse!)

Je viens lire les commentaires, dont certains sont relativement anciens (plus d’un mois).

Cela fait un certain temps ... que j’exerce comme « adjoint» en officine. Il faut reconnaître que ce métier n’est pas très réjouissant. Malgré l’intitulé de la fonction, nous ne sommes que des employés comme les autres. Notre seule particularité est d’être, les employés les plus serviables … à nous les fermetures tardives, les heures sup non payées, les gardes (non payées mais récupérées) … Les salaires des adjoints sont les plus bas du marché, comparés à des professions exigeant le même nombre d’années d’études… ne parlons pas du niveau de responsabilité … Un interne (encore étudiant), gagne à l’hôpital, plus qu’un pharmacien adjoint. Un médecin remplaçant, gagne en moins de 10 jours le salaire d’un pharmacien adjoint. Il est vrai qu’en étant titulaire on peut espérer gagner en moyenne 5 fois notre salaire d’adjoint !

Pas étonnant, que plusieurs jeunes adjoints iront chez MEL, ou autre hyper, quand ils proposent des salaires et avantages beaucoup plus conséquents que ceux qu’on offrent en officine). Moi-même, j’ai failli passer à la grande distribution, en voyant des offres avec des salaires de plus 4000 euros Net (le salaire normal d’un cadre moyen en entreprise) sans exiger qu’une simple expérience en officine. Un adjoint en officine, ne peut espérer gagner tant même à la fin de sa carrière …

Nous avons beau parler de confraternité, solidarité … comme le dicte notre code … il faut admettre que les adjoints, ne sont pas en général, traités comme des confrères par les titulaires…

Je veux bien comprendre, qu’un titulaire prend un risque en achetant une officine. Cependant après quelques années (le crédit largement payé et la pharmacie est un capital en bonus), il continue à payer son adjoint de plus de 5 ans d’expériences moins de 2500 euro (coeff 500), tout en encaissant lui-même plus de 10 000 euro !

Les chiffres sont très éloquents : le salaire moyen des adjoints est de l’ordre de 2600 net, celui des titulaires plus de 11 000 euro net !

Mais 2500 euro, c’est moins que salaire d’un ouvrier qualifié du bâtiment !

Quel cadre (fonction publique ou dans le privé), gagne après cinq ans d’expérience moins de 2500 euro net ?

Exerçant de surcroît, une fonction à haute responsabilité !

Voilà la triste réalité du métier de pharmacien adjoint …

Je pense que beaucoup d’adjoints iront vers les nouvelles structures qui verront le jour … effectuer des études très longues pour gagner moins qu’un BTS bâtiment … tout en risquant plus de 80 fois par jours de passer au pénal (chaque dispensation présente un risque … ) !

Je pense que la convention collective doit être révisée. Je pense que la valeur du point a été fixée dans le temps où la fonction d’adjoint n’était qu’une étape passagère dans la vie d’un pharmacien (en attendant l’installation). C’est pour cela que les salaires étaient bas, en attendant de gagner BEAUCOUP plus. En regardant la pyramide d’age (des titulaires et des adjoints), on remarque que la majorité la majorité des titulaires ont plus de 50 ans et la moyenne d’age des adjoints a aussi augmenté (ce qui signifie que cela devient une carrière)…
Comme métier d’adjoint n’est plus une étape de passage, il faut qu’il soit payé à sa juste valeur (le salaire d’un cadre de technicité et responsabilité équivalente) …


Qui empêchera les pharmaciens adjoints de crier :

MEL nous voilà !

Ce n’est pour des titulaires, qui les payent mal, qu’ils se bâteront !

Je pense que pour faire échouer les projets de la grande distribution et autres projets qui mettront à mal l’officine, il faut avant tout empêcher les pharmaciens à y aller en leur offrant de meilleurs conditions en officine (même pour un salaire 20 % inférieur je resterais en officine : je préfère par solidarité avec des confrères (naïvement), être payé 2500 euro en officine que 3000 par MEL … cependant, à partir de 3000 je commencerais à être « pragmatique » (vu que mon confrère patron encaisse 15 000 en moins de 10 heures hebdomadaires et ne me donne que 2500 pour mes 39 heures, plus les gardes, plus les fermetures et autres extra, plus ma responsabilité civile et pénale des actes de 3 employés 30 heures par semaines ..) !

Quant aux preparateurs, dont certains malgré un bac + 2 (voir 3), sont payés au SMIC en officine, ils auont chez MEL, plus de consideration (ils sont avec les pharmaciens l'alibi santé) et de responsabilité (encadrement des équipes de caissieres, rayonnistes, estethiciennes ...) et surtout un meilleur salaire (ils seront des cadres ...).

Tout cela donne à reflaichir ...

Relativisons les salaires quand meme, ma femme , bac +5 ( licence + IUFM) , gagne bien moins que moi, avec le meme niveau d'experience, et en fin de carriere gagnera toujours moins que moi à mes débuts... Alors oui les vacances, mais oui un boulot que je ne me souhaiterais pas ...
Par moment, les "6 ans d'etudes" semble nous monter un peu le bourrichon...
Partout, et dans tout domaine, et ça a bien été dit, il y a des personnes commandés par des chef de meme qualification, parfois meme moins... Idem pour l'experience, voir parfois la competence dans l'exercice ...
Il ne s'agit pas de s'en contenter, mais faut pas se prendre pour une exception culturelle, et croire qu'en agitant bravement nos etudes, et ce salaire , la vox populi va solidairement s'elever contre ce scandale...

Maintenant , aller vers MEL, c'est une question d'argent... C'est vendre son diplome au plus offrant, en l'espece c'est tout aussi "moche" que vouloir revendre sa pharmacie au plus offrant...
Si votre ego ne sait se satisfaire d'un rang d'adjoint, economiser, chercher... Et installez vous... Si c'etait si impossible que ça, je pense qu'il n'y aurait plus aucune installation, alors que des opportunités il en existe.... Ah ça, evidemment, pas une gigantesque pharmacie en plein centre de Paris qui tournera toute seule... Mais bon les exemples ne manquent pas sur le forum de jeunes installés (d'ailleurs, j'aimerais bien avoir des nouvelles de bragard), et ne manque pas autour de moi... Frere, collegue de promo, collegue de travail, confreres d'une pharmacie proche... Jeune et installés... Comment diable ... tous suicidaire , tous riche ou fils de ?

Ma lecture du moment,
http://www.projets-officine.com/

Les salaires des pharmaciens pour des metiers plutot intellectuels sont
quand meme corrects.
Si vous regardez d 'autres branches par exemple dans le droit,il n est pas rare
de proposer à un juriste bac +5 un salaire proche du smic.
Et les jeunes avocats,au statut de collaborateur liberal commencent à 2000 euros brut par mois(apres faut payer toutes les charges,reste plus ou moins
1400 euros net),bien sur ils peuvent participer aux permanences pénales et
augmenter leur remuneration mais aussi leur temps de travail....

VOUS PASSEZ QUAND MËME UN CONCOURS AVEC NUMERUS CLAUSUS !!!!! ET DANS UNE BRANCHE QUI QUAND MEME SE PORTE PLUTOT BIEN, ET FAIT DES BENEFICES.
LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES POINTE QUAND MEME LA DIFFERENCE IMPORTANTE ENTRE LA REMUNERATION ENTRE LES ADJOINTS ET LES TITUALIRES.
Et dans l education nationale il ya aussi beaucoup d avantages, et le salaire augmente correctement avec l ancienneté !!!