Ce fil est dédié aux assistants mis sur le carreau.
Où en êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous licencié ?
Avez-vous choisi la convention de reclassement pour les licenciements économiques ?
Comment vivez-vous Pôle Emploi ? Y Faites-vous des formations ?
Voulez-vous vous réorienter ou retrouver en officine ?

Parlons de nos expériences, choix et doutes !

Message édité par : mycolog / 04-07-2011 21:26

Merci d'avoir lancé ce sujet Mycolog, j'avais très envie de le faire aussi et tu m'as devancée ;-)

Voici mon cas: je suis diplômée depuis 4 ans et j'ai travaillé 3 ans et demi dans la même officine. A mon retour de congé maternité en février, on m'a proposé une rupture conventionnelle, sans explication (j'étais la seule adjointe d'un couple de pharmaciens, sans doute n'avaient-ils plus besoin de moi...). J'ai accepté car l'ambiance était très pesante et les relations extrêmement tendues.

J'ai commencé à chercher du boulot dès mars, passé deux entretiens en réponse à des petites annonces, infructueux tous les deux.

J'ai mis des annonces sur les sites des grossistes et démarché une trentaine d'officines (ma ville et 15 km à la ronde...). Pour l'instant c'est le calme plat, et les temps sont durs dans le coin pour cause de pharmacie Laf*yette.

Pôle Emploi n'apporte pas grand chose à mon avis, les pharmaciens recrutant peu par ce biais. Les agents ne sont pas très au fait des modes de recrutement et des prérogatives mêmes de la profession (bien évidemment ils ne peuvent pas tout savoir mais disons au moins préparer leurs entretiens). Preuve en est, on m'a dit "Et vous n'avez pas essayé de postuler chez S*nofi?". Ben non quoi, c'est pas mon boulot en fait! ;-)

Et je trouve un peu délicat le fait qu'ils mélangent les catégories socio-professionnelles dans leurs "ateliers". C'est pas évident d'être la seule bac +6 avec des femmes de ménage et des vendeuses de PAP, je me suis sentie gênée par rapport à elles.

Je referai le tour des pharmacies en septembre, on verra si ça reprend un peu...

Sinon j'ai postulé pour le DU "maintien à domicile" de Paris V, j'attends une réponse.
Et à côté j'ai proposé mes services pour donner des cours de pharmaco à l'IFSI de ma ville, mais ils ont l'air d'avoir déjà trop de profs ;-)

Voilà où j'en suis pour l'instant... Et toi Mycolog?

Merci à Mycolog d'avoir lancé ce sujet : il y a beaucoup à dire.Je fais partie de ces assistants mis sur le carreau.

J'ai 10 ans d'expérience et j'ai été licenciée économique suite à un redressement judiciaire. J'ai pris la CRP croyant pouvoir faire des formations. L'OPCA reverse à Pôle emploi les sommes correspondant à ton droit au DIF et les heures de DIF que tu as capitalisé sont doublées par l'état. Mais quand tu demandes à faire des formations, Pôle emploi te les refuse et les sommes reversées par l'OPCA sont en fait utilisées pour payer tes allocations chômage.
De plus, les conseillers ne connaissent rien à l'univers de la pharmacie et n'essaient même pas de se mettre au courant.Ils te proposent des postes dans l'industrie quand tu es officinal.Quant à leurs ateliers, ils n'apportent rien.

J'ai postulé partout : dépôt d'annonces sur les sites des grossistes, candidatures spontanées. Je réponds à toutes les annonces et elles sont peu nombreuses. Après un entretien, les titulaires ne daignent même pas te donner de réponse ou te donnent de fausses raisons quand c'est négatif.Quand tu laisses des CV ils en ont rien à faire, ils te contactent jamais quand ils ont besoin de quelqu'un.
Je pense qu'ils ne veulent pas embaucher quelqu'un qui a été licencié comme si on était des parias et des incompétents. Sans compter que l'employeur qui t'a licencié ne donne pas toujours de bonnes infos sur toi.

Alors que faire quand on a choisi ce métier, qu'on l'aime et qu'on ne peut l'exercer? Persister ou se contraindre à se reconvertir? Même dans les CFA ils n'ont pas besoin de profs.

Je veux toujours y croire et ne pas désespérer. Voilà où j'en suis, je me bats tous les jours pour trouver un poste...

Moi je suis diplomé depuis un an je reviens de la faculté odontologique de ma ville pour faire un dossier de reconversion...A un moment il faut avoir le courage de ses opinions et changer de voie! Puis quand tout le monde aura intégré le problème on songera peut etre à revenir.....

De mon côté, adjointe depuis 13 ans, j'ai été licenciée pour raisons économiques en décembre dernier de la pharmacie où j'étais assistante depuis 2 ans, suite à sa fermeture temporaire (recours des "confrères" suite à sa création). La pharmacie a pu réouvrir en février mais çà passe en cassation et je n'ai pas été réintégrée. La déception fut grande car le projet de création a porté toute l'équipe pendant 2 ans, une super équipe, et forcément avec beaucoup d'investissement.
Pour l'instant,je fonctionne en CDI temps partiel et quelques remplacements occasionnels + la CRP. Le licenciement m'a servi de facteur déclenchant pour me motiver à m'installer, donc mon temps libre m'occupe essentiellement à çà. Pole Emploi ne m'a pas proposé une seule formation et l'agent chargée de la CRP attend juste que je l'informe de la progression de mes recherches. J'ai trouvé par Pharméchange en mai une associée potentielle. Un dossier est d'ailleurs en cours d'étude. Nous croisons les doigts.
Ce sera ma reconversion à moi: passer du statut d'assistante à chef d'entreprise...

Merci pour ces premiers témoignages qui prouvent que la profession souffre. Nous voyons des pharmaciens dans la force de l'âge et même moins remerciés après 10 ans d'expérience ! Merci l'Ordre (entre autres).

Hulkette,
Après un congé maternité en plus ! Tes titulaires semblent valoir la peine d'être connus...
Es-tu partie de toi-même ou es-tu partie pour raisons économiques ? Ils te reprochaient de faire des enfants ?

Lucie,
Quels sont ces employeurs qui te licencient pour raison économique et qui te cassent par derrière ? Pour éviter de dire aux autres employeurs que leur situation économique n'était pas bonne ?

Pharma 63,
Je pense parfois à une reconversion mais reprendre des études après les déjà longues finies !

Alex56, de victime, tu veux devenir bourreau ! :-D

Je retiens deux choses déjà, des titulaires pas à la hauteur et qui font preuve de peu d'humanité.
Un Pôle emploi qui semble mal répondre aux aspirations particulières de la profession.

Bon courage à tous !

De mon côté, baisse de chiffre, de marge, donc proposition de mi-temps refusée donc licenciement économique. Je demande la convention de reclassement.
Ensuite j'espère soit retrouver mais dans une grande pharmacie qui ne connaît pas la crise type Lafayette, soit faire une formation en gestion qui pourrait être appréciée d'un futur employeur, soit un DU, soit une reconversion ce qui me tente le plus mais ce qui est matériellement le moins envisageable.
J'ai encore un peu de temps pour réfléchir.

Message édité par : mycolog / 05-07-2011 21:19

Message édité par : mycolog / 05-07-2011 21:22

Bonsoir, c'est avec tristesse que je lis vos témoignages. Le monde de la pharmacie ne tourne plus très rond. Des pharmaciens qui se font licenciés. Ca paraît incroyable. Quand on pense à l'investissement !!
Le chomage, les difficultés économiques de l'officine, les délocalisations de l'industrie pharmaceutique ...
Il faudrait des passerelles entre les difféents métiers de la santé. Nous avons Bac+6 et nous ne savons "que faire de la pharmacie". Des passerelles pourraient être envisagées vers les métiers d'infirmiers, kiné, sage femme, dentiste ... Nous avons une base commune sur la physio, biologie, sémiologie.
C'est un véritable gachi. C'est l'état français qui forme des Bac+6 au chomage.
Le métier de pharmacien est complètement dévalorisé.

Ben oui, il y a quand même des chiffres qui tournent et qui reviennent souvent.
25% des pharmacies au bord de la faillite.
5000 pharmacies en trop.
ça colle...
Il va y avoir du monde sur la paille.
Cela peut rapidement faire environ 10 000 pharmaciens décrochés du monde du travail.
Je pense que ce fil va connaître, hélas, un certain succès...
Mais nous rebondirons !

Message édité par : mycolog / 05-07-2011 22:58

Bonjour, je suis une adjointe chanceuse, mais je lis attentivement vos témoignages, et je souhaiterais savoir dans quelle région vous êtes (ou dépt?), et de quel type d'officine il s'agit (ou s'agissait en l'occurence...)? Je pense que ça aiderait à donner une vision plus précise de la situation. Bon courage à tous en tous cas, je suis de tout coeur avec vous.

Bonjour,
Assistante pendant 6 ans, et sans emploi depuis 1 semaine. Moi aussi, j'étais le pharmacien de confort pour un couple de titulaire avec pour conditions supplémentaires: une très petite officine rurale, plusieurs départ en retraite de généralistes, baisse d'activité.... Forcément, on écrème...
Je suis partie en rupture conventionnelle,après avoir eu la vie dure pendant 6 mois, des fois que je demissionne.
Je ne suis pas encore allée à Pole emploi. Je réponds aux annonces grossistes depuis un ptit moment dejà, rien à l'horizon, si ce n'est un tps partiel en cdi avec mercredi et samedi matin travaillé soit 12h par semaine, encore un poste de confort...
J'ai par contre suivi une réunion de pré aggrément pour devenir assistante maternelle hier, quitte à avoir un petit salaire, autant pouvoir s'occuper de ses gosses, non???
Y aussi les inscriptions au concours de professeur des ecoles qui sont ouvertes jusqu'au 12 juillet, si çà vous dit.
Suivre un DU, master, pourquoi pas. C'est pas évident de savoir tout ce qu'il existe, je regarde sur le site de chaque fac, mais c'est un travail de titan.
Bref, je suis en pleine reflexion.
Bon courage à toutes et à tous. :-kiss)

@ Mycolog: il est vrai que mon retour au boulot ne s'est pas vraiment passé comme je l'aurais souhaité...Je ne m'attendais pas à être accueillie à bras ouverts mais là c'était un peu la douche froide. Donc quand au bout d'une semaine on m'a proposé une rupture conventionnelle, j'ai accepté tout de suite. J'avais dans l'idée de démissionner (en ayant retrouvé un autre poste avant) car l'ambiance était devenue étouffante et que je me sentais carrément mise de côté. Autant dire que la rupture conventionnelle en elle-même ne présentait que des avantages, j'ai même pu partir plus rapidement que si j'avais du effectuer un préavis.

Je ne sais pas quelles sont les raisons de cette rupture côté patron. Je pense qu'il s'agit de "problèmes" financiers qui ne justifient pas forcément un licenciement économique, mais demandent de se serrer la ceinture... Quant à la maternité, je me garderai bien de tenir des propos tranchés ici, mais j'ai ma petite idée sur la question ;-)
En tout cas je sais pourquoi je suis partie et je ne le regrette pas

Ce que je constate (et qui confirme ce que j'avais vécu lors de ma recherche d'emploi à la sortie de la fac), c'est que les pharmaciens titulaires sont pour la plupart des handicapés du recrutement: on vous rappelle un mois et demi après un entretien alors qu'on vous avait dit "je vous rappelle dans la semaine", vous passez plusieurs entretiens avec la même personne qui vous fait clairement comprendre que vous êtes l'heureuse élue pour vous téléphoner une semaine après en disant qu'elle a pris quelqu'un d'autre...

Mais il y a aussi des gens sympas, comme ce pharmacien à qui j'avais déposé un CV et qui m'a rappelée pour me dire qu'unetelle cherchait (pas de bol c'est justement unetelle avec qui j'avais passé deux entretiens!).

Le métier en lui même me plait toujours autant, je suis prête à toutes les évolutions qui se présenteront, c'est plutôt la mentalité du milieu en général qui me chiffonne. L'installation ne me tente pas, et j'avoue que pour l'instant j'ai quelques réticences à postuler chez Lafay*tte. Certains d'entre vous ont-ils déjà travaillé dans ce genre de pharmacie?

@Cayote: je suis dans l'Oise, et je travaillais dans une pharmacie de village (département très rural).

Bon courage à tous et toutes, ça soulage de pouvoir discuter de tout ça :-)

à Mycolog: j'espère être un gentil bourreau ;-)!!! J'ai conscience que les préoccupations de titulaire font parfois oublier à certains des valeurs humaines. J'espère ne pas tomber dans ce piège. Ce qui me rassure c'est que les filles m'ont toujours encouragée à m'installer en me disant: "si tu t'installes, on va travailler avec toi!!!"
Après ce licenciement économique récent (+ d'autres déboires avec une autre titulaire, mais là j'avais démissionné...), j'y regarde à 2 fois les prévisionnels qu'on me propose car comme on est 2 à vouloir s'associer, il n'est pas rare de présenter le prévi avec licenciement de l'adjoint...comme si c'était normal...On fera tout pour éviter ce cas de figure.
à Cayotte, c'était une pharmacie du Morbihan, secteur touristique, créée de justesse avant la loi Bachelot, pour répondre à une augmentation avérée de la population.

Moi j ai essayé de faire un cif pour faire un MASTER , il a été refusé ... mon dossier était trop complexe pour le fongecif, ils m ont reproché d avoir fait des cdd d une demi journée ...

C'est malheureux de voir que les pharmaciens, qui ont fait 6 ans d'études difficiles, sont obligés de se reconvertir.Il existe des passerelles pour les métiers paramédicaux, mais il faut reprendre les études, avec les difficultés matérielles que cela engendre.

Je constate que les titulaires agissent de la même façon dans toutes les régions concernant le recrutement, je rejoins le témoignage de hulkette.

Je déconseille La..., les conditions de travail n'y sont pas optimales. Il n'y a qu'à rentrer dans une de ces pharmacies pour s'en rendre compte et quoi qu'ils en disent ils ne s'éclatent pas au comptoir.

A cayote : je suis dans le 31 et je crois hélas qu'on peut généraliser la situation à toute la France. Merci en tout cas pour ton soutien.

Les seules perspectives pour un adjoint sont de trouver un poste à temps très partiel, avec un emploi du temps "bouche-trou" genre les mercredis et samedis ou le soir de 17 à 20h, avec très peu de considération et surtout ne pas être enceintes les filles! Il faut arréter : quand est-ce que les titulaires auront un peu plus de confraternité envers leurs collaborateurs?
Heureusement il y a quelques titulaires qui s'intéressent aux autres et sortent de temps en temps de leur monde pour essayer d'aider les adjoints.


Malgré un écoeurement, j'ai toujours envie d'exercer mon métier et dans l'idéal ne pas être obligée de me reconvertir pour vivre. J'ai depuis mon licenciement pensé à l'éventualité de l'installation en association mais il faut trouver la bonne opportunité et le bon associé.

A Mycolog : les titulaires qui te licencient n'hésitent pas à te casser parce-qu'ils sont devenus aigris et comme tu le dis ils ont honte de dire aux autres leur situation éco alors mieux vaut se défouler sur l'adjoint.

L'ordre s'étonne de voir une fuite des diplômés mais ne parle jamais du chômage. Avant de vouloir succiter des vocations chez les étudiants avec la campagne "pharma c'est pour moi", il faudrait d'abord se donner les moyens d'offrir un emploi à tous ceux qui sont déjà diplômés et qui ne demandent qu'à exercer.

Bon courage à tous.

Avez vous lu le courrier des lecteurs de ce jour dans le Moniteur? bien résumé ...

Non, raconte S'il te plaît

tout ce que l on raconte sur site sur l emploi, le chomage que nie l Ordre,les emplois hyper précaires voire bouche trou, les salaires en baisse, les licenciements .... les titulaires futur retraités(et confreres) qui refusent de baisser les prix de cession...
la totale
l Ordre qui nous soutient pas mais qui fait tout pour augmenter le numerus clausus....et qui incite les jeunes a faire pharma pour partir direct au Pole Emploi ....
si vous pouvez lire l article ...

C'est clair ce que tu racontes c'est exactement çà!!!! En plus ce qui est marrant c'est que il y a encore de jeunes pharmaciens qui pensent qu'ils vont pouvoir s'installer sans apport en ce moment ou très prochainement avec 30 000 Euros d'apport...(on reve...), si vous regarder bien il y a beaucoup de pharmacie à vendre en ce moment, des pharmaciens d'une cinquantaine d'année,ils veulent refourguer la boutique avant que çà s'effondre completement (ce qui va arriver), mon père dentiste m'a dit qu'il y a 10-15ans dans leur professions personne n'y croyait quand on annonçait que les cabinets ne se revendraient plus et que çà allait devenir plus dure qu'avant : resultat en 2011 les cabinets ne se vendent plus et les CA ont baissé et les revenus moyen idem. Et si les Pharmaciens pensent que des financiers vont investir dans des boutiques en décroissances...je pense qu'ils se mettent un bras dans l'oeil....A bon entendeur. Sinon je trouve çà bien que les consciences s'eveillent enfin un peu, restons soudé, je pense qu'on devrait crée un syndicat de pharmacien adjoint mais après concrètement comment le réaliser?!

Quand je vous lis, je me demande si le marché de l'emploi des assistants (hormis sur L.R.T. ) est si noir dans la moitié nord de la France. Personnellement, je suis constamment sollicitée par mes anciens employeurs pour des missions de remplacement de courte ou longue durée. En France, je n'ai jamais travailler à moins de 600, et comme les employeurs ne trouvent personne, ils sont tous prêts à rembourser les frais de déplacement et d' hébergement :-)

Le probléme de ceux qui ne trouvent pas ne serait-il pas dans leur réputation, ou leur absence de mobilité ?

Vivre de missions ? Emmener sa famille dans une caravane pour aller dépanner un coup à droite un coup à gauche en parcourant la France ?
Un CDI, c'est trop demandé ?

Message édité par : mycolog / 10-07-2011 20:49