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jeune diplomé déjà en reconverison#13218

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mimi59 mimi59icon_post
Bonjour à tous,

Après avoir parcouru les posts sur les reconversions et les débats qui y ont lieu, je tenais à apporter mon témoignage, et recevoir éventuellement quelques conseils concernant ma reconversion.

Je suis jeune diplômé (en juin), j'ai toujours travaillé pendant mes études. Après le boum des CDD estivaux, je suis confonté à la précarité de ce métier: un voire deux jours de travail par semaine ou des CDD de quelques jours, niveau d'expérience élevée exigé pour salaire au rabais etc... les conditions de travail ne sont pas faciles avec des pressions sur la vente, des transgessions des régles pour ne pas perdre les clients, des clients mécontents qui refusent de payer un centime ou qui refusent les génériques, l'impossibilté de faire son métier correctement car les clients ne veulent rien enttendre, il faut que ça aille vite, c'est tout ... Les quelques clients contents que je leur ai été utile ne suffisent pas à compenser le ras le bol.
Plus je travaille (quand je trouve quelque chose à me mettre sous la dent), plus je suis démotivé par ce métier (pourtant rien ne transparait et mes titualaires ont toujours été très contents de moi).

Et là, bingo je reçois un courrier de l'Ordre qui dit vouloir mener une enquète sur le thème "l 'ouverture à la jeunesse" . On est même invité à un coktail pour en discuter. Le courrier mentionne la "désaffection pendant les études et dès les premières années d'exercice" et le "non accès à la profession pour plus d'un quart des jeunes diplômés".

Donc voilà, pour ceux qui n'y croyaient pas encore, l'Ordre le reconnaît lui même : le métier est devenu précaire et non attrayant pour les jeunes. Et on est nombreux jeunes diplomés à regretter amèrement notre choix d'études.

Alors, personnellement, je ne souhaite plus travailler directement au contact du public et je cherche vers la pharmacovigilance, l'industrie (mais en option officine j'ai peu d'espoir), la recherche clinique (ai je des chances sans formation commplémentaire ?).

Alors si vous voulez réagir au courier de l'Odre et si vous avez des témoignages ou des pistes de reconversion, des conseils pour les formations etc... je suis preneur !

Merci

(désolé pour la faute de frappe dans le titre, je n'arrive pas à l'éditer)

Message édité par : mimi59 / 26-09-2013 20:14



Message édité par : mimi59 / 26-09-2013 20:15

eternity eternityicon_post
J'ai fait officine pendant très longtemps ça fait un an que je me suis reconvertie en pharmacovigilance.
Je te conseille de passer un master industrie en province, tu as l'avantage de t'etre rendu compte tot que l'officine et toi, ça n'allait pas coller donc tu as plein de perspectives, reste à faire le bon choix de réorientation. hélas plus restreinte pour les officinaux (on se demande bien pouquoi :-)).
Bon courage.
pharma-espoir pharma-espoiricon_post
Pour moi il y a aussi une raison pas souvent citée mais qui a pourtant une importance prépondérante dans la désaffection pour la pratique de la pharmacie (d'officine ou autre spé) : la polyvalence de nos études.

Un Dr en pharmacie à de solides compétences en biologie humaine, biologie animale, biologie végétale, chimie, physique... Aucun autre diplôme du supérieur n'est plis complet que le notre sur le plan scientifique.

Si il y a donc tant de reconversions hors de la pharmacie, c'est pas spécialement parce que le métier attire moins ses diplômés que dans d'autres branches, mais c'est aussi en grande partie parce qu'on peut se permettre une reconversion. Un jeune dentiste ou un jeune ingénieur spécialisé n'ont pas ce luxe. Même un médecin n'est pas aussi complet, ses études étant centrés dès le début sur la clinique.

C'est un peu le même principe que les internes qui changent beaucoup plus souvent de spé depuis qu'ils ont un droit de remord. Si les internes actuels changent plus souvent, c'est pas parce qu'ils ont plus envie que les anciens, c'est parce qu'ils en ont la possibilité.

PS pour Eternity : Bah si tu considères qu'un diplôme de pharmacien offre des possibilités de reconversion restreintes, alors je me demande quel diplôme t'aurait plus satisfait niveau choix de carrière.

Message édité par : pharma-espoir / 27-09-2013 00:14

Aristote Aristoteicon_post
Permet moi de te féliciter pour ton post. Tout ce que tu dis est vrai.

si j'etais toi, je referai medecine....tu as moins de 30 ans..tu me parait intelligente et sensée...et surtout tu a parfaitement analysé et compris que officine c'était mort !

L'Ordre des pharmaciens dit leur d'aller se faire voir....car on fait pas du neuf avec du vieux....virez moi tout ces gugusses et que ça saute...

Et surtout : NON TU N ET PAS FOLLE OU DEMEURE c'est juste eux qui sont idiots...

Cordialement.




pharma-espoir pharma-espoiricon_post
Et toi tu es un troll Aristote. Tantôt étudiant en médecine, tantôt médecin de campagne, tantôt vendeurs de maisons. Qu'est ce que les modos attendent pour te virer une bonne fois pour toute ?
eternity eternityicon_post
Citation : pharma-espoir 

PS pour Eternity : Bah si tu considères qu'un diplôme de pharmacien offre des possibilités de reconversion restreintes, alors je me demande quel diplôme t'aurait plus satisfait niveau choix de carrière.

Message édité par : pharma-espoir / 27-09-2013 00:14

 


Tu sais en quittant officine, j'ai étudié toutes les possibilités, et quand tu dis que tu as fait officine, tu as plein de portes qui se ferment en industrie "par principe", ils ne cherchent meme pas à savoir si tu peux t'intégrer au milieu.
Donc le choix de l'option officine est très pénalisante surtout pour les masters où on te claque la porte au nez car il n'y a déjà pas de place pour ceux qui font industrie.

On se prend de sacrées réflexions idiotes du fait de ton option officine, il ne faut pas se voiler la face.
syncmaster syncmastericon_post
Citation : mimi59 
les conditions de travail ne sont pas faciles avec des pressions sur la vente, des transgessions des régles pour ne pas perdre les clients, des clients mécontents qui refusent de payer un centime ou qui refusent les génériques, l'impossibilté de faire son métier correctement car les clients ne veulent rien enttendre, il faut que ça aille vite, c'est tout ... Les quelques clients contents que je leur ai été utile ne suffisent pas à compenser le ras le bol.


Perso j'ai résolu le problème de la clientèle en allant travailler à la campagne (tout en habitant à la ville): les gens ont le temps, sont nettement plus agréables et détendus, et ne discutent pas les 20 centimes de différence avec le casseur de prix d'à-côté.

La précarité et la baisse des salaires étant conjoncturelles je te conseille de ne pas totalement couper les ponts avec le monde de l'officine, par exemple en allant faire des remplacements de temps en temps, ce qui te permettra d'y revenir plus facilement si tu changes d'avis d'ici quelques années.
bellot belloticon_post
Je comprends le désarroi de tous les jeunes diplômés l'avenir n'est pas rose et pour tous les pharmaciens adjoints ou remplaçants
Je suis diplômé depuis 20 ans maintenant et appartiens à la nouvelle classe des pharmaciens intermittents de la section D.
J'ai été assistant durant 15 ans installé durant 3 ans et pratique des remplacements ou CDD depuis 2 années.
Je vais passer par la case pôle emploi lundi soir car il n'y a plus d'offre en cette rentrée.
deux pharmacies disparaissent chaque semaines donc autant de diplômes , les officines de CA> 1,5 M€ sont reprises en association donc les postes d'adjoints ou de remplaçants n'ont plus lieu d'être. Nombreux titulaires de plus de 55 ans qui ont vendu leur officine restent dans le milieu professionnel et remplacent à droite à gauche, étant très souples à employer ils sont en plus très connus dans le maillage local...
Je ne sais pas si le Papyboom et donc tous les départs en retraite permettront l'entrée massives de jeunes diplômés.
La reconversion moi j'en rêve chaque soir en me couchant afin de limiter le stress lorsque l'on travaille avec une visibilité au mieux à 1 mois.
J'ai bientôt 46 ans je suis las aussi de cette profession mais je ne sais rien faire d'autre malheureusement. Cependant vue l'évolution il faudra bien penser à une reconversion même s'il faut quitter le milieu médical.
Si vous connaissez des pharmaciens qui ont réussi à prendre un virage à 180 degrés ou si vous avez des idées je suis prêt à tout entendre!
merci

bellot
Aristote Aristoteicon_post
merci pour ton temoignage Bellot.

Oui j'en connais qui ont pris des virages a 180°

Mais tu as raison de ne pas te voiler la face.C'est long difficile et couteux mais quel pied d'etre libéré de poids d'un avenir glauque !

courage....garde la motiv':)

mimi59 mimi59icon_post
Merci à tous pour vos messages.

Je pense personnellement que vous avez tous raison et que finalement vos témoignages se complètent bien. Ces dernières semaines, j'ai passé tout mon temps libre à prospecter (en plus de ma recherche active d'emploi) chez tous les pharmaciens que je connais (aussi bien ceux avec de l'expérience que les jeunes diplômés) pour m'aider à prendre une décision et je constate que :

- un certain nombre de pharmaciens avec de l'expérience comme Bellot en sont réduits au statut de pharmaciens intérimaires avec un avenir bien incertain. Ils sont en concurence directe avec les anciens "vieux" titulaires qui font des remplacements pour complèter leurs revenus ou pour éviter l'ennui (paroles véridiques d'un anicen titulaire avec qui j'ai discuté). Ils sont aussi en concurrence avec les jeunes diplômés moins chers (mais qui sont les derniers embauchés qaund le poste à pourvoir est à forte responsabilité tel que le remplacement de titulaire sur une période plus ou moins longue).

- J'ai aussi discuté avec d'autres adjoints en poste avec + ou - 35 heures. Plusieurs d'entre eux (et notamment mon maître de stage de 6) souhaitent changer de métier et considèrent que leur travail n'est pas valorisant. Ils ont surtout (d'après mon humble avis) l'air de regretter de ne pas avoir les moyens de s'installer.

- Mon titulaire actuel est complètement désabusé. Il n'a pas eu les moyens de partir en vacances cet été, et il devait embaucher un adjoint en plus à temps partiel. Il est revenu sur sa décision suite à une baisse du CA depuis deux ans (à part la délivrance des ordo, il ne vend pratiquement plus de para ou de produits à grosse marge à cause de la concurrence d'une parapharmacie de grande suface à 20 km). Pourtant il est à la campagne, mais les gens se déplacent dans cette grande surface pour faire leurs courses alimentaires et en profitent pour acheter le reste.

- Mes anciens collègues viennent de reprendre la pharmacie où ils bossent (gros chiffre d'affaire) en association. Ils étaient 3 adjoints. Le 3e est parti à la retraite et ne sera pas remplacé.

De mon côté, mon contrat est bientôt terminé, et pour l'instant je n'ai RIEN trouvé en officine à part un contrat en cdd de 2 mois de 13 heures par semaine que je n'accepterai pas car les jours sont dispachés dans la semaine, je n'ai pas trouvé de CDD complémentaire, le taux horaire faible ne me permettra pas de couvir mes frais et ça peut me faire passer à côté d'un contrat de plus d'heures.

Il y a peu d'annonces et j'envoie mon CV partout sans réponse positive (j'ai postulé à une annonce temps plein il y a deux semaines pour novembre, je n'ai pas de réponse, et quand j'appelle, on me dit qu'on va m'envoyer un mail pour un rendez-vous, et bien j'attends toujours le rendez-vous, je pense qu'ils doivent crouler sous les CV). Déjà pour le contrat que j'ai actuellemnt, on était 5 postulants (pour moins d'un mi temps).

Il n'y a qu'à regarder sur un site comme l'OCP le nombre de demandeurs d'emplois par rapport aux offres disponibles.
Dans ces conditions peu favorables, et notre formation de qualité étant pluridisciplinaire comme le souligne pharma-espoir, on est nombreux à vouloir changer de voie.

Alors de mon côté, non seulement le métier ne me plaît pas, mais en plus le manque de travail me motive fortement pour me réorienter.

Malheureusement, j'ai dû retourner vivre chez mes parents et je n'ai pas les moyens de faire un master ni de reprendre des études de médecine (métier qui ne me plaît pas de toute façon). De quoi vais je vivre, mes parents ne peuvent pas payer et j'ai déjà un crédit étudiant à rembourser.
A moins que je trouve un travail le samedi et le dimanche (à mac do ou autre). Etant du nord pas de calais, j'ai vu que le Sudes de Lille 1 propose des formations courtes et payantes dans plusiuers domaines (autour de 600 euros pour une formation en bioinformatique ou marketing par exemple). Il me reste assez d'économie pour m'en payer une. Je réfléchie à ça.

Donc étant un peu désespéré il faut bien l'avouer, j'ai postulé à une annonce de grande surface (je suis prêt à passer du côté obscur, surtout que leur proposition de formation en management m'intéresse, et n'ayant aucune obligation familiale, je me contrefiche de bosser le soir). J'ai aussi postulé à une annonce de pharmacien commercial sans grand espoir. Dans l'industrie, je n'ai rein trouvé pour le moment, il me manque des compétence et surtout le niveau d'expéreince exigé est de 3 ans, même chose pour devenir ARC. Par contre, j'ai trouvé une offre de stage pour être chez de produit junior, ça m'intéresse beaucoup, mais je ne pense pas qu'on puisse faire un stage sans être scolarisé ?

Si vous avez des suggestions, je suis preneur. Et pour ceux qui se sont réorientés, comment faites vous pour sourvenir financièrement à vos besoins ?

D'avance merci.
PharmaFC PharmaFCicon_post
ton témoignage trés poignant nous touche mimi car il symbolise le désarroi de tout une génération de pharmaciens sacrifiés, a qui l'on a laissé faire 6 ans d'études pour au final ne leur proposer qu'n avenir sombre et incertain...il suffit de faire un tour sur les forums etudiants pour se rendre compte de la grave crise qui touche la filière officinale...même l'ordre semble prendre toute l'ampleur du pb avec la désafection d'un nombre toujours plus important de diplômés....la grave crise qui touche l'officine avec la réduction des marges et du CA des officines impacte aussi l'avenir de ses salariés dont les pharmaciens adjoints en premier lieu....le reseau de 22 000 pharmacies est aussi fragilisé par le taux d'endettement des pharmaciens propriétaires qui se sont surendettés pour acquérir des officines surévaluées, profitant de la fameuse "rente de situation ", d'un quota de licence fixe qui est responsable de ces prix de ventes déraisonnable...additionne le taux d'endettement des officine et les mesures de réduction des dépenses de santé et tu as la cause des difficultés des officines....les plus fragiles, les plus petites, les plus surendettés, les plus mal placées ont été 500 à faire faillite en 5 ans...100 par an....contre 15 par an avant 2007.....10 fois plus....
le reseau officinal a batie son succés et sa prospérité sur la croissance des dépenses de santé...jusqu'a ces dernieres années les taux de croissance des CA etaient exponentiel et proportionnel avec le vieillisement de la population...mais depuis la prise en compte par les pouvoirs public du risque de faillite de l'etat lui même, les reformes se succendent et la tendance s'est inversée...les dépenses de santés sont et seront controlées, diminuées, encadrées.....ce qui amène à une réduction du CA des officines pour la 1ere fois depuis 70 ans en 2013...
de nouveaux modèles doivent être trouvés, le reseau doit se restructurer, la taille des officines doit fortement augmenter, pour mutualiser les charges et faire face aux nouvelles mesures de restrictions budgetaires, de nouveaux services doivent être mis en place afin de trouver de nouveaux leviers de croissance.....certains groupement l'ont bien compris et milite pour la fin de la pharmacie "d'avant" (Giphar par ex..)...



Aristote Aristoteicon_post
http://www.youtube.com/watch?v=Mkzw7Wop9pU

Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps
Tu t'demandes à qui ça sert, tout les regles un peu truquées
Du jeu qu'on veux t'faire jouer les yeux bandés....



pharma-espoir pharma-espoiricon_post
Comme d'hab, la grosse erreur est de croire que l'herbe est plus verte ailleurs. La crise et l'avenir incertain, c'est partout. Vous pensez que les ingés bac+5 avec 2 ans de prépa dans les gencives, ça leur fait plaisir de démarrer à un poste de technicien non-cadre ? Bah non ! Mais c'est comme ça, la conjoncture actuelle fait que c'est difficile pour tout le monde.
mimi59 mimi59icon_post
à pharma-espoir : ça n'est pas que je crois que l'herbe est plus verte ailleurs, c'est la crise pour tout le monde et tous les secteurs, je le vois bien autour de moi. Mais je crois surtout qu'ailleurs, il y a de l'herbe à bouffer tout court.
Ce qui m'a poussé à ouvrir cette discussion, c'est justement les discours du "tout va bien, quand on veut on trouver du travail, on en trouve". J'ai été chamboulé un certain temps quand je me suis aperçu que moi, je galérais. Et puis, je me suis intéressée à ce qui ce passait chez mes petits camarades de promo puis les "anciens" diplômés, et là ce fut la douche froide.

J'ai accepté des postes payés au minimum, ça ne me pose pas de problème à partir du moment que je TRAVILLE. Mais là même pour le minimum syndical, je ne trouve rien (à part un cdd de 13h/semaine, ce que je citais plus haut). On est trop nombreux à se jeter sur la seule petite annonce qui surgit (en tous cas dans ma région).

Mes amis de lycée igénieurs (ou même ceux de la fac qui ont fait indus) n'ont pas peur de dire que ça n'est pas facile de trouver un poste, quils doivent faire leur preuve et qu'ils ont une obligation de résultat s'ils veulent évoluer dans leur entreprise.

Je ne comprends pas pourquoi pour l'officine, c'est un sujet tabou et pourquoi les doyens des fac de pharma continuent à raconter qu'il n'y a pas de chômage et montrent des diagrammes statistiques truqués. Ils ralent même pour augmenter le NC ! Ce qui me pose le plus de problème dans cette histore, c'est l'omerta qui s'est installé.
pharma-espoir pharma-espoiricon_post
Tout simplement parce que contrairement à la majorité des professions, on a un numérus clausus d'entrée dans les études qui assure une bonne compatibilité entre offre et demande. Le pharmacien d'officine, comme le généraliste, l'infirmier, le kiné, ou le dentiste, est un praticien de proximité. C'est à lui de se bouger les fesses pour aller là ou la population a besoin de lui et non l'inverse.

Or la France est un pays rural dans l'âme, et depuis une dizaine d'année on observe une migration du centre ville vers les zones péri-urbaines. Les professionnels de santé n'ont pas su suivre les mouvements. Le pharmacien qui ne trouve pas de boulot à Montpellier ne me fera jamais pleurer quand je vois que des titulaires ne peuvent pas partir en vacances du côté de chez moi parce que pas un pharmacien ne répond à leurs offres depuis plusieurs années. Idem pour la sage-femme qui pleure parce que personne ne veut d'elle dans les grands CHU pendant que des maternités locales ferment faute de personnel. Idem pour le dentiste qui fait faillite à Paris alors qu'il y a des des départements entiers en pénurie.

Les doyens demandent l'augmentation du NC pour régler les problèmes de pénurie à la campagne. Sauf que ça ne réglera rien : on aura toujours personne à la campagne, et encore plus de chômage en ville. La seule solution serait d'obliger les adjoints à aller travailler dans les zones en pénurie comme pour les profs. Et de faire pareil pour les autres professionnels de santé.
pharmaceutic pharmaceuticicon_post
Il y a des coefficient 600 nourri, loge, blanchi dans certaines zones..
pharmaco
mimi59 mimi59icon_post
J'ai travaillé à la campagne, je suis issu d'une famille d'agriculteurs. ça ne me pose aucun problème de bosser à la campagne bien au contraire.
Mais je ne traverserai pas la France pour aller m'installer seul dans un trou perdu, je n'ai sûrement pas la flamme qui vous anime.

Ce que je veux simplement faire comprendre, c'est que si on arrêtait de mentir aux étudiants et qu'on leur disait que dans leur région, c'est bouché et qu'il faudra penser à rejoindre une région sinistrée, il y en a beaucoup qui ferait demi-tour.

De mon côté, j'ai morflé pendant 6 ans, j'ai vécu dans 9 mètres² à la limite de l'insalubrité (vive le crous) dans un quartier pourri et dangereux, j'ai tout sacrifié à mes études (pas de vacances depuis des années, job d'été, je n'ai jamais participé aux fêtes étudiantes faute de moyen etc..). C'est sans doute aussi pour ça que je suis aussi déçu aujourd'hui. Alors revivre ça pour ensuite déménager dans un tr** où je ne connais personne (et en général assez éloigné de toute comodité) et pour n'avoir aucune autre perspective de carrière que celle de pharmacien adjoint au moins pour les 20 ans à venir (vous l'aurez compris je suis de condition modeste), je dirais non de suite.

Je préfère de loin gagner moins bien ma vie mais pouvoir rester à proximité de mes proches (et quand je dis proximité, je pense dans les 200 à 300 km).

Et je ne peux pas comprendre que l'on veuille imposer aux médecins de s'installer dans des régions sinistrées. Leurs études sont suffissamment difficiles comme ça, ils ont le droit de choisir leur vie. Et quand on est pas issu de la campagne, c'est un changement très difficile à vivre. De plus, par chez moi, vous avez intéret à savoir parler le patois local pour parvenir à comprendre les clients, et je pense que ça doit être la même chose ailleurs.

bellot belloticon_post
Je te comprends Mimi mais il faut aller chercher le travail là où il se trouve tu n'as pas le choix si tu veux bosser et garder un pied dans le milieu qui évolue rapidement.
Comme toi je suis du Nord Pas de Calais et il m'est arrivé d'aller faire un remplacement d'une semaine dans le massif central pour 6 jours coef 550 sans frais de déplacement négociable car on me logeait et quel logement je ne te dis pas sale mais c'est la réalité, cet été centre bretagne Bled perdu où il n'y avait rien à faire mais bon 4000 euros net grâce aux heures supplémentaires... Vie familiale explosée comme beaucoup de personnes...je ne sais plus où me poser pour loger car je ne sais jamais où je vais atterrir pour le travail mais je n'ai pas le choix c'est la vie de bohème ou rien. Je m'enregistre chez pôle emploi demain pour être en règle et pouvoir toucher les allocations si malheureusement rien ne se présente mais je file sur le Finistère la semaine prochaine car j'aime ce coin j'y étais installé et je distribue ma carte de visite dans toutes les pharmacies d'un secteur géographique dans l'espoir d'accrocher un CDD ou un remplacement. Cela demande beaucoup d'énergie, génère du stress... je ne suis pas de nature baroudeur et ai du mal à vivre la solitude d'un exil même s'il ne dure que quelques semaines. C'est la réalité mais si je veux manger...
Je ne pourrai plus continuer cela des années mais en attendant une éclaircie je m'adapte à la situation du moment. Cependant comme toi je rêve toujours d'une reconversion...
Enfin il y a du bon: je rencontre des gens attachants et intéressants partout où je passe et c'est enrichissant.
Je te souhaite encore bon courage et ne désespère pas ça finira par se décoincer et tu as tout l'avenir devant toi dans la pharmacie ou dans une autre voie car tu es jeune et peux encore faire le choix d'une réorientation car je te sens déjà désabusé par ce métier.
Si j'ai un tuyau dans le secteur je te le ferai savoir en MP
A+
Bellot
bellot
pharma-espoir pharma-espoiricon_post
Je suis d'accord qu'il faudrait être un peu moins bisounours à la fac, et à faire comprendre aux étudiants qu'il existe des difficultés. Beaucoup feraient demi-tour ? Pour faire quoi ? Dans le contexte actuel, un diplôme qui te permette d'exiger ton lieu de travail, ton salaire, tes conditions, ça n'existe pas.

Dans ta situation, sans moyens et avec un désir d'évoluer, pourquoi tu n'as pas choisi l'industrie ? où l'internat ? Dans les labos, les salaires de départ sont plutôt bons et montent vite (plus que pour la grande majorité des ingénieurs).

Et même en officine, on a moyen de s'installer avec peu d'apport, soit avec une petite officine, soit en s'associant à des investisseurs comme jyt (Tu peux lui envoyer un MP, il t'expliquera mieux que moi). Et quand tu t'installes tu capitalises, c'est pas rien quand même.
PharmaFC PharmaFCicon_post
mimi tu penses bien que si l'on présentait la réalité de pharmacien adjoint ainsi que la réalité des difficultés à l'installation (même si internet contribue à eclairer les consciences) plus personne ne s'inscrirait en pharma....le systéme et toute l'économie officinale repose sur une nécéssité impérative....il faut absolument des pharmaciens salariés en nombre suffisant pour pouvoir leur imposer des conditions de travail précaires et mal rémunérées....il faut aussi maintenir une demande supérieur à l'offre pour l'acquisition des fonds et permettre aux prix de cessions de se maintenir à la hausse....une fois que tu as compris ça ....tu comprends mieux l'absence de considération pour les jeunes pharmaciens, l'absence d'intégration des nouvelles générations par les plus anciennes.......
des pharmaciens diplômés toujours plus nombreux pour maintenir des prix de ventes des officines élevés......
des pharmaciens diplômés toujours plus nombreux pour leur imposer des temps partiels, des cdd, des contrats précaires et des salaires le plus bas possible....
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