Automédication : 400 millions d’euros d’économies possibles, selon l’AFIPA
lequotidiendumedecin.fr 05/06/2012
L’association professionnelle représentant les industriels des médicaments d’automédication
(AFIPA), a présenté ce mardi une étude (1) sur l’intérêt économique du délistage (ou
« switch ») de certaines molécules relevant d’indications et de pathologies adaptées à
l’automédication.
L’AFIPA défend l’idée que certains délistages, c’est-à-dire le passage d’une prescription
médicale obligatoire à une prescription facultative, permettraient à l’assurance-maladie de
faire des économies sur la consultation et sur le remboursement du médicament prescrit par le
médecin.
Selon l’association, 34 indications et 114 médicaments sont éligibles à l’automédication et
permettraient l’économie de 398,4 millions d’euros. En tête, les traitements du reflux gastrooesophagien
pourraient procurer 94,8 millions d’euros. La rhinite allergique (88,7 millions
d’euros) et la migraine (25,5 millions d’euros) sont les deux autres pathologies ciblées par
l’AFIPA.
« Certaines molécules concernant un plus grand nombre de pathologies (infections urinaires
de la femme, infections gynécologiques, constipation) peuvent être délistées, à condition que
le diagnostic une fois posé, le patient soit bien éduqué à l’automédication et le rôle de conseil
du pharmacien reconnu et renforcé », précise le Pr Alain Baumelou, néphrologue à la Pitié-
Salpêtrière.
En France, seuls le Minoxidil et le Pantoprazole ont été délistés ces deux dernières années.
L’automédication représente 6,4 % du marché des médicaments, soit deux milliards d’euros,
contre une moyenne de 10,4 % en Europe.
›ANNE BAYLE-INIGUEZ
(1) Etude réalisée par Celtipharm du 15 décembre 2011 au 30 mars 2012 à partir d’une liste
de 82 indications et pathologies élaborée en 2008 par l’Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé (ANSM, ex-AFSSAPS).
Les Commentaires | 1 commentaires
« Aux USA les pharmacies sont organisées en drugstores (Rite Aid, Duane Read ou Target
etc.) ouverts 24h/24 et 7j/7. L’automédication prend une part importante de ce marché du
médicament (+ de 60%). Il n’y a pas plus d’accident médicamenteux qu’ailleurs. Par contre
les médicaments selon prescription sont délivrés par un pharmacien diplômé au comprimé
près. Ce système en France est inconcevable bloqué par le lobby des officines de quartier et
pourtant… Dans ces mêmes officines les médicaments sont délivrés la plupart du temps par
des non-pharmaciens voire par de simples vendeuses en parapharmacie. Si le nombre
d’accident reste limité c’est grâce avant tout à la vigilance des patients eux-mêmes. En
s’alignant sur le système américain, il y aurait certainement là de nombreuses économies à
réaliser en terme des finances de santé publique. » Le 06/06/2012 à 12h02 - Profession :
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