Sebastine, je trouve ta réponse cohérente et argumentée, beaucoup moins de mauvaise foi que chez certains, c'est constructif au moins, ça fait plaisir !
Citation : sebastine
Merci pour ces corrections, je souhaiterais préciser quelques points :
L'Ordre : Le problème n'est pas de dire qu'il y a des bons et des malhonnêtes (comme partout) mais de voir comment l'organisation traite le cas de ceux qui à un comportement déviant et c'est ce qui pose problème avec l'histoire du Trésorier qui continue d'exercer un poste clé, malgré sa condamnation; mais aussi avec certains jugements de la chambre de discipline donnant lieu à des peines insignifiantes eu égard aux infractions constatées
Concernant Mme Adenot personne ne remet en cause son engagement, mais concrètement vouloir permettre l'indépendance des pharmaciens salariés 70 ans après la création de l'Ordre c'est un peu tard (et encore à supposer que cela ce fasse).
Je ne reviendrai pas sur les campagnes échecs qui on été perçues comme des insultes (elles sous entendaient qu'un adjoint n'était pas indépendant donc pas digne de son titre de pharmacien donc pas à même d'exercer son métier correctement)
Pour le trésorier de l'ordre, je suis d'accord sur le fond avec toi mais c'est le droit français qui est comme ça : il a fait appel et l'appel suspend la condamnation, il est donc présumé innocent aux yeux de la loi. A partir de là, si lui ne veut pas démissionner, je ne vois pas ce que l'ordre peut faire : virer un "innocent" aux yeux de la loi, ça pourrait se retourner contre l'ordre en cas d'action en justice. Le même problème se retrouve dans toutes les instituons, ce n'est pas propre à l'ordre des pharmaciens.
L'indépendance des adjoints, c'est un dossier complexe quand même : quand tu vois que même un collaborateur libéral dentiste ou infirmer n'est pas indépendant (choix du labo imposé par le titulaire, sélection des patients par le titulaire, matériel décidé par le titulaire...), tu te doutes bien que ce n'est pas un sujet facile. Parce que celui qui paye et qui est responsable de l'économie de l'entreprise, c'est le titulaire, donc difficile de laisser une indépendance totale à quelqu'un quand c'est toi qui paye les pots cassés en cas de problème. Tu proposes quoi toi pour rendre les adjoints complètement indépendants ? Moi je ne vois pas de solution miracle...
Citation : sebastine
Je ne vois pas en quoi limiter le nombre de pharmaciens par un numerus clausus serait une garanti permettant de ne pas manquer de pharmaciens, dans ce cas autant ne pas limiter le nombre de diplômés.
Obligatoire de limiter le nombre de diplômé, car les facs, les hôpitaux (pour l'externat) et les officines (pour les stages) ont une capacité d'accueil maximale qui ne peut pas être dépassée. De plus la formation coûte cher (10 000€ par an et par étudiant). L'Etat (qui décide du NC je rappelle) n'a aucun intérêt à former trop de pharmacien, puisque c'est lui qui paye. Au contraire des école privée, qui elles font plus de bénéfices en prenant plus de monde.
Citation : sebastine
Par contre, précariser les pharmaciens avec du chômage et des temps partiels imposés ne me semble pas cohérent avec un exercice pharmaceutique de qualité.
Comme je l'ai déjà dit plus haut, la plupart des adjoints ne sont pas carriéristes, beaucoup d'adjoints (notamment les femmes, et on a un métier très féminin) choisissent volontairement les temps partiels pour avoir plus de temps libre. On voit la différence par rapport aux jeunes ingénieurs qui sont prêts à traverser la France entière pour prendre un poste qui leur convient, et qui peuvent faire facilement 15h supplémentaires non rémunérées par semaine pour montrer leur bonne volonté. Très peu ont cette mentalité en pharma d'officine. C'est un choix de vie et non une contrainte.
Citation : sebastine
D’ ailleurs l'Ordre n'ose même plus publier le nombre d'adjoint à temps partiel et puis on ne risque pas de manquer de pharmaciens avec plus de 4000 chômeurs.
Et bien c'est ça le paradoxe, on manque de pharmaciens dans certaines zones, c'est criant. Pourquoi ? Tout simplement parce que un nombre important d'adjoints préfèrent galérer dans une zone attractive, plutôt que de partir bosser dans une zone peu attractive. Diminuer le NC va augmenter le problème. Surtout quand on sait que 2 pharmaciens sur 3 sont proches de la retraite.
Si demain on avait un système de répartition comme les profs, où c'est l'éducation nationale qui t'impose ta région et ton lieu de travail, on aurait 0% de chômage. Il faut bien comprendre qu'on a pas trop de pharmaciens, mais une mauvaise répartition sur le territoire. Il y a des titulaires sur ce forum qui pourront confirmer qu'ils ne trouvent pas d'adjoints.
Citation : sebastine
Il semblerai également logique de permettre la libre installation si on supprime la limitation sur le nombre de diplômés comme le souhaite l'Europe.
Si tu permets la libre installation, tu vas retrouver le même problème que chez les adjoints : entassement dans les grandes agglos, désert dans les campagnes. Et ça ce n'est pas tolérable pour un métier de proximité.
Citation : sebastine
Autre point je ne trouve pas judicieux de comparer le taux de chômage de la population génerale avec celui des pharmaciens car ils n'ont pas passé un concours éliminant les 2/3 des prétendants.
Bah notre taux de chômage est similaire à celui d'autres cadres supérieurs salariés : ingénieurs 5,5%, vétérinaires adjoints 10%, commerciaux 7%... On est dans la moyenne des cadres, voir même en dessous.
Citation : sebastine
Pour finir, ce qui est réellement inquiétant ce sont les évolutions :
disparition de 500 officines en 5 ans avec sur la même période le nombre de pharmaciens au chômage qui à doublé,une taux d'évaporation des diplômés qui passe de 10 % à 26 % en 10 ans ect...
Ces évolutions suivent tout simplement les évolutions de l'économie française : quand l'économie générale plonge, la pharmacie plonge aussi (mais moins vite, alors que les titulaires sont en moyenne de piètres chefs d'entreprises...)