Hier, Mme S se présente avec son ordonnance: antibiotiques, sirop, paracetamol, et deux boites de spécialité à base d'ibuprofène 400 mg
J'arrive au comptoir et je vois qu'elle est allée chercher une boite de -----CAPS 400 et une boite de -----TAB 400.
Bien sur je lui explique que c'est la même chose que le générique délivré, qu'il faut respecter les doses et tout le toutim.
Elle dit :"oui, mais d'habitude quand je veux du 400, on me dit qu'il faut une ordonnance , et sur l'ordonnance, vous me donnez le générique."
Elle est repartie avec ses 4 boites, bien contente d'avoir enfin ce qu'elle voulait.


Alors, que pensez vous des FLASH, ORO, TAB, EFF, CAPS, LIB et autres qui fleurissent dans nos rayons ?

L'assistante, ça lui fait penser à la chanson "comic strip" de Gainsbourg...

le summum du ridicule, c'est quand même le Nuro...fem: de l'ibuprofène pour femmes! fallait y penser...

Personnellement je n'adhère pas à ce genre de co**eries marketing. Si j'exerçais en ville, je serais probablement obligé de référencer tout ça sous la pression des clients et de la concurrence...

Mais j'admets quand même que les formes oro sont utiles pour les gens qui les prennent au volant par exemple, et que les oro, flash, eff et compagnie agissent nettement plus vite qu'une galénique standard.

Merci pour ta participation.
Pour être plus clair dans ma demande, je vais dérivé un peu le sujet " de la galénique au marketing " en "de l'officine aux GMS ".
C'est un peu mon cheval de bataille en ce moment car j'ai l'impression que les choses s'accélèrent.
MEL a encore relancé sa chansonnette cette semaine.
Remarquez-vous d'autres signes avant-coureurs ?
Ou restez-vous confiants et sereins ?
Apportez vos arguments ou vos craintes.

mes premières constatations sur le libre service/accés sont mitigés pour ne pas dire négatives...difficile de faire un conseil qd le client à deja fait son choix...cela les irrites bcp je trouve...du genre " oai c bon je sais" ou "s'il est en libre accés pourquoi ne serait il pas en grande surface"...à mon sens on joue avec le feu et il en sera de même avec la vente sur internet....à trop banaliser le produit médicament..on donne confiance aux patients qui perdent de vue l'importance du rôle du pharmacien..conseils, explications, dépistage, prévention..mais peut être tout ça est inéluctable...sommes nous condamnés à disparaitre?ou tout du moins à nous transformer en vrp de luxe pour les produits de l'industrie pharmaceutique...

Pour moi (c'est un point de vue personnel) il va être très difficile de passer outre le fait que la grande distribution s'empare des médicaments en libre service.
C'est pas écrit dans le marbre, et rien n'est encore gagné pour l'un ou pour l'autre, il y a un "combat" à mener.

Mais le patient potentiel que je suis est partagé :
- Effectivement, pourquoi un Doll y Prann que mon pharmacien se contente de distribuer sans insister sur les conseils, ne pourrait pas être en libre service là où je fais toutes mes courses ? M'évitant un détour par la pharmacie ? D'autant que dans son argumentation il y aurait des docteurs en pharmacie, capable en théorie de m'apporter les mêmes conseils que mon officine...
- A l'inverse je suis plus partagé sur un médicament que je n'ai pas l'habitude de prendre... Je ferais plus confiance à mon petit pharmacien et sa charmante assistante !

Je ne pense pas que le problème soit abordé de la bonne façon. Certes il faut mener le combat et ne rien lâcher. Mais inutile de se battre sur SON terrain, celui du prix.

Que faire quand on "va en guerre" ? Conforter ses points forts ou améliorer ses points faibles ? Je m'interroge sur la capacité de la pharmacie en général à tirer des prix comme Mail est capable de le faire...

Mais vous avez pléthore d'avantage par rapport à lui !!! Et vos clients en ont je pense tout à fait confiance !!
- La clientèle déjà acquise, celle qui à l'habitude de venir vous voir (dur dur de changer les habitudes des français)
- les habitudes d'achat
- La connaissance de l'historique médical de ce patient
- La connaissance des médecins qui sont susceptibles de rédiger des ordonnances
- Les "petits plus" auprès de vos clients : préparation avant son passage, facilité de paiement, ...
- La complémentarité des produits, et l'avantage énorme de pouvoir proposer des compléments, ...

Je reste persuadé que même si la gde distri arrive à ses fins, les pharmaciens ont leur épingle du jeu à tirer...
Avez-vous déjà fait une étude de marché sur ce thème ? Avez-vous déjà interrogé votre clientèle pour savoir ce qu'elle pense de vous ?
Je pense que quelques simples questions pourraient permettre aux pharmaciens de se préparer et de mieux anticiper cette tendance et ce n’est pas compliqué à faire ;-)

excellente analyse personnelle.
Merci d'avoir répondu.

Message édité par : lesmicmic / 24-01-2011 18:05

A ceci prêt que le gentil Paracétamol peut flinguer quelqu'un plus sûrement que bien d'autres méchants médocs. Car pour rappel, l'argumentaire plaidant en faveur du maintien des médicaments dans le monopole se situe sur le plan de la Santé publique et non pas sur les considérations financières des uns et des autres... contrairement à celui en prônant leur sortie.

On voit où mène le fait de privilégier l'aspect économique sur celui la santé.

Et du coup, ça tombe bien, ça nous renvoie à la question posée dans le sujet initial à propos des innombrables déclinaisons de la gamme d'Ibuprofène.

Message édité par : Whoops / 24-01-2011 18:50