LA STRATEGIE DE LECLERC EST ENTIEREMENT LOGIQUE
Il essaye de vendre des produits otc (5 a 15 % du CA d'une officine..c'est peu et beaucoup..) disponible sans ordonnances...le malade qui en est muni.. passera donc obligatoirement chez nous..que vous le vouliez ou non Michel Edouard!!!...et la veille mamie arthritique n'aura ni la force, ni l'envie d'aller acheter son doliprane chez vous...pour gagner 20 cts...certes la jeune maman active viendra peut être le samedi refaire à prix cassé sa pharmacie familiale...mais les gouttes de celestène ou le flacon de clamoxyl "de réserve" ne seront pas disponible chez vous.
Leclerc différencie les malades qui consultent et ceux qui s’adressent au pharmacien pour ne pas consulter, le conseil gratuit prôné par le pharmacien, non rémunéré par les caisses de sécu et les produits non remboursés qui vont avec. L’on revient là plus globalement à l’orientation principale qui a été de privilégier la pharmacie et les boites, plutôt que le pharmacien et ses actes. La clientèle visée n’est pas la même, et l’acte d’impulsion pour ces achats de prévoyance aussi est primordial, vous le savez, produit vu produit vendu, même dans les officines.
Il essaye de provoquer ce changement par la voie législative, la plus longue, la plus difficile, la plus complexe...il aurait été préferable pour lui de racheter d'abord un réseau même petit...et de prouver qu'il avait des couilles dans le caleçon...que lui le grand épicier fils a papa pouvait monter un sérieux réseau de distribution du médicament.....Malheureusement plusieurs raison l'on dissuadé de faire cela :
- les pharmacies sont chères a acheter
- le cout de fonctionnement est énorme par rapport aux autres rayons du magasin surtout question personnel (bac+6=cadres...)
- le corset réglementaire entourant le pharmacien et son capital est difficile a détricoter
Le rachat de fonds pour constituer un réseau est un autre chantier, il prendra forme dès l’ouverture du capital aux fonds externes à la profession. Il a d’ailleurs bien compris l’intérêt de dissocier les malades sous traitement médical, et les autres ayant des besoins de para et d’OTC. De plus, ses parapharmacies existent déjà dans ses hyper et l’achat de fonds de pharmacie présent dans la galerie est une chose indépendante.
La vente de médicament présente plusieurs caractéristiques très particulière :
- L ' impulsion d'achat d(un médicament n'obéit pas une logique commerciale mais a un problème venant de ton corps...l 'achat d'un médicament n'est jamais un "achat plaisir"..Si t'achètes tes médicaments en supermarché...l' état d esprit quand tu rentreras dans le supermarché sera pas le meme ...le montant de ton caddie non plus...j'ai moins envie d'acheter a bouffer quand j'ai une indigestion...moins envie de comparer le prix des camescopes si j'ai la migraine..
- Le comportement d'achat n'est pas ou peu guidé par la publicité...
Alors pourquoi les produits avec publicité se vendent tout seul et sont en tête des demandes et des produits vendus. Après recommandation et utilisation, chacun connait les « remèdes » qu’il peut utiliser en première intention. Ce n’est certes pas un achat plaisir, mais un achat raisonné tout comme pour un paquet de lessive pris dans un rayon de GMS.
Les laboratoires qui fabriquent des médicaments sont réticents a vendre a la grande distribution :
- question d'image surtout...produit discount a prix discount.. efficacité et sécurité a l'avenant...lol
- question de qualité du produit...donc pas question de supprimer ou de modifier la composition pour en faire un produit "premier prix" a plus forte rentabilité...l'acheteur de Leclerc ne peut donc pas faire pression sur le commercial du labo......
Les laboratoires de parapharmacies vendent déjà à la GMS et ne se sont pas fait prié pour. Les fortes réticences ont été effacées en changeant la marque que le consommateur va mémoriser. Les laboratoires d’OTC feront de même, car c’est plus simple de vendre à MEL qu’à 23 000 officines.
Si l'épicier Leclerc arrive a surmonter ces nombreux obstacle...alors la voie lui est ouverte..a mon avis il aura beaucoup de mal...vu que dans l'otc y a que du pognon a perdre...avant d'en gagner...on remarque le silence assourdissant de Auchan, Carrefour, Casino...
Il s’agit de croissance externe, donc certes cela demande un investissement, mais rassures toi, il y a tout à gagner et d’autant plus facilement qu’en face la concurrence des officines est émiettée. Quand aux autres enseignes ce ne sont pas des indépendants précurseurs, mais de grands groupes dont les choix stratégiques sont plus longs à valider, et le sont d’ailleurs sur les bases que leur fournit le pionnier MEL.
Comme ca fait plusieurs fois que Leclerc s'attaque a nous je pense que ce type sur le plan personnel est frustré de ne pas être pharmacien!!...d'ailleurs il déteste cette caste quand il dit que Bachelot est pharmacienne et qu'elle défend sa caste..
Un peu prétentieux (non ?) de penser que ceux qui ne sont pas pharmaciens sont frustrés de ne pas l’être. Il s’agit avant tout de compléter l’offre produit de la GMS. Cette volonté est globale et passe aussi inévitablement par le médicament. Le fait de s’en prendre aux officinaux est un moyen, pas un but, le but c’est d’intégrer dans la GMS d’une manière comme d’une autre ce segment de la pharmacie et de la para pharmacie qui représente en France tout de même plus de 30 milliards d’Euros de Chiffes d’Affaires.
Ton propos étant intéressant et dense, j’ai opté pour cette présentation en incluant ma réponse à ton texte, cela me paraissant plus lisible et cela étant plus simple aussi pour moi à construire.
El Gringo