CHIFFRES-CLES DE LA CRISE FINANCIERE

Le Nikkei, le grand journal économique japonais, publie dans son numéro hebdomadaire en anglais du 6 octobre, quelques chiffres éclairants sur la crise mondiale.

Fin août, d’après ses diverses sources, la valeur totale de la capitalisation boursière mondiale était tombée de 63 trillions (son pic en Octobre 2007) à 49 trillions.

Rappelons que le PIB américain est de l’ordre de 12 trillions et que le PIB mondial était de l’ordre de 48 trillions en 2006.

Fin septembre, cette chute s’était aggravée à 21 trillions, soit environ un tiers du total de la capitalisation mondiale.

Et la chute s’est aggravée dramatiquement début octobre.

Les chutes de capitalisation boursière fin septembre par rapport à octobre 2007 étaient de 61,5% en Chine, 46,3% en Russie, 42,5% à Hong-Kong. La France et le Japon étaient plutôt épargnés avec des chutes de 32,4% et 32,7%.

On mesure l’importance des banques américaines d’investissement dans la crise et les conséquences d’un dépôt de bilan si l’on réalise que, d’après Nomura, le grand broker japonais,

les capitaux sous contrôle des 5 plus grandes banques d’investissement américaines comme Golden Sachs étaient passés de 10% du PNB américain dans les années 1990 à 30% en 2007.

Il est clair que cette crise trouve son point de départ dans les excès du crédit hypothécaire aux USA, amplifiés par la transformation incontrôlée en titres de créances aux risques mal évalués et sans aucun traçage de ces actifs rendant quasiment impossible de savoir quels actifs bancaires sont sains.

Mais ce phénomène a été amplifié par le développement effréné de la spéculation à la marge. La spéculation est absolument indispensable au bon fonctionnement des échanges commerciaux internationaux et a permis de réduire considérablement les coûts payés par les entreprises pour se couvrir contre les variations de cours, dont les risques de change.

Mais comme tout bien, l’excès, entraîné par la réduction des marges et le maintien de taux d’intérêts bas, a conduit à une bulle qui est en train de se dégonfler, les chutes des titres entraînant la nécessité pour beaucoup de fonds comme les « hedge funds » de liquider leurs positions à tout prix et donc une accélération des baisses.

Et si les mesures qui viennent d’être prises pour garantir la solvabilité des systèmes bancaires vont vraisemblablement maintenir la confiance des déposants et relancer les crédits interbancaires, il n’est pas sûr qu’elles arrêtent la chute du soufflet spéculatif.

Message édité par : ElGringo / 15-10-2008 11:11

Le cours du baril a continué sa dégringolade, tombant sous le seuil de 72 dollars à Londres mercredi matin, pour la première fois depuis 13 mois, alors que les craintes sur la demande pétrolière s'intensifient face à une dégradation de l'économie mondiale.

Le cours du baril échangé à Londres a plongé jusqu'à 71,93 dollars vers 11H10 GMT, un prix qui n'avait plus été atteint depuis le 31 août 2007.

En l'espace de 3 mois et demi, les prix du pétrole ont été divisés par deux: ils s'étaient envolés à 147,50 dollars le baril le 11 juillet.

Et à la pompe .... ;-)

La récession économique est là et la déflation menace, a estimé le socialiste Laurent Fabius dimanche sur Radio J, reprochant au président Nicolas Sarkozy d'avoir pris des mesures bancaires mais pas économiques et sociales.

"On est déjà dans la récession et on risque la déflation", a estimé l'ancien Premier ministre et ministre de l'Economie. Or "sur le plan bancaire, on a pris des initiatives, mais sur le plan économique et social, rien", a-t-il ajouté.

Sacré Laurent, sur que c'est plus facile de faire le point sans ambages quand on a plus le fauteuil !

La croissance mondiale sera considérablement réduite pendant l'année 2009", a déclaré dimanche la ministre française de l'Economie Christine Lagarde soulignant toutefois l'impossibilité de prévoir la "durée" et la "profondeur" de la crise.

"Il faut faire très, très attention aux prévisions et aux durées du moment de très fort ralentissement de l'économie mondiale", a-t-elle averti interrogée par la radio Europe 1.

"Ca peut durer une partie de l'année, toute l'année, ça peut durer plus longtemps. Bien avisé celui qui sait exactement ce que çà durera et à quelle profondeur çà ira", a ajouté la ministre précisant: "je me garderai bien de prévisions à long terme".

Si C.L. nous dit que ça peut durer au delà de fin 2009 !!! Alors ... :-(

La Réserve fédérale américaine devrait procéder mercredi à une baisse marquée de ses taux d'intérêt, à la suite de la chute des marchés boursiers et des changes dans les économies des pays développés et dans celles des émergents en Asie et Amérique latine.

Baisse de 50 à 75 points attendus pour la FED, et pour la BCE ? :-?

PS : une baisse de 75 pts mettrait le taux à 0.75% !!!!! ;-)

Cela ressemble de plus en plus à la crise bancaire et financière du début 90 au Japon qui fût le départ de 10 années de recession ...

Message édité par : ElGringo / 26-10-2008 20:48

Hello El Gringo
Personnellement je suis un peu perdue : j'ai beaucoup de mal à comprendre tout ça, et j'ai lu avec attention ce que tu as écrit....et toujours pas bien compris ! :# :paf

Pourrais-tu nous traduire ton analyse en termes concrets pour le quotidien de "simples" citoyens, un peu inquiets mais surtout ignorants de tous ces termes boursiers et de leur signification pour l'avenir.

merci :-D

IL faut juste comprendre que la baisse des taux à un niveau proche de 0 (comme ce fut le cas au japon) n'est pas forcément une bonne solution à long terme. Et qu' aprés il n'y a plus de marges de manoeuvres.

La Bourse de Tokyo a terminé la séance de lundi sur un nouveau plongeon de 6,36%,

l'indice Nikkei atteignant son plus bas niveau en 26 ans à cause d'une dégringolade spectaculaire des valeurs bancaires et de l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro.

L'indice Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, a chuté de 486,18 points (-6,36%) à 7.162,90 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 7 octobre 1982,

soit bien avant la bulle spéculative boursière et immobilière de la fin des années 1980 au Japon.

Comme écrivait la maitresse de toto sur son dernier bulletin : " A touché le fond, mais creuse encore"

La fin de plus d'une décade de spéculation, et pour ce qui concerne la pharmacie d'officine me direz vous ?

Je rappelle aux plus jeune, qu'avant que les banques ne s'imissent sur le marché officina,l dans les années 70,

les ventes de fonds se faisaient avec un crédit vendeur (le cédant fait crédit au repreneur) du prix du fonds généralement sur 4 ans !

Imaginez, sans concours bancaire, le niveau de valorisation des fonds pour qu'ils soient payés par la rentabilité dégagée sur 4 années d'exercice ! :-P

Selon les Notaires de France, le nombre de transactions immobilières (neuf et ancien) devrait chuter de 25 % en 2008 (de 870.000 ventes en 2007 à 650.000). Dans le neuf, le recul est supérieur à 33 %.

Coté prix, les prix dans l'ancien ont continué de grimper de 3,6 % pour les appartements et de 4,3 % pour les maisons, de juillet 2007 à juin 2008, affirment les Notaires.

Paris est une situation exceptionnelle avec une hausse de 10,1 % à Paris pour les appartements.

En province, la plus forte variation de prix sur un an est enregistrée à Nice avec une hausse de 7,2 % pour les appartements et de 10,5 % pour les maisons.

Remplacez immobilier par fonds d'officine et c'est à si méprendre la même chose ... ;-)

Il existe bel et bien une similitude paradoxale entre ces deux marchés ! :#

Pour Potarde 17 et les autres :

Les taux d'intérêts après une hausse rapide ont de forte chance de devoir revenir à des niveaux moins prohibitifs et plus en correlation avec l'activité économique, recession voire plus certainement dépression pour 3 à 10 ans.

Il y a 3 ans environ, des pharmaciens ont obtenus des taux fixes autour de 2.5%, aujourd'hui l'on est actuellement proche de 5%, cela représente une évolution importante en peu de temps !

On dit communément que 1% de hausse de taux doit se compenser par 10% de baisse du prix du fonds des officines, donc en 3 ans on en est à -25% pour ce ratio ! (en théorie ;-) )

On table habituellement aussi sur une corrélation de 1 entre le taux d'intérêt et la progression de l'activité, donc avec 5% de taux, l'activité doit progresser de 5% par an ! (encore un ratio théorique mis à mal par le contexte actuel ;-) )

Des taux d'intérêts bas favorisent une réevaluation des fonds, des taux hauts une révision à la baisse du prix.

Seul une durable hausse des taux sera à même d'être un levier efficace de baisse des valorisations des fonds (il y a bien sur d'autres paramètres connexes qui entrent en jeu à cette fin )

En définitive, c'est surtout les retournements de situation, les exagérations que nous observons qui sont de nature à gripper le système.

Quoiqu'il en soit, après les 30 glorieuses, puis les 30 "merdiques" (la bourse japonaise est revenue à sa valeur de 1982) nous sommes entrés dans les 30 dramatiques !

Ce n'est pas pour cela que la terre va s'arrêter de tourner,

Mais si dans les 30 glorieuses le pharmacien, puisque c'est notre sujet, a vécu et bien vécu de son art (emprunts remboursés en 4 ans, croissance continue et soutenue, inflation très favorable à l'endettement),

Puis dans les 30 "merdiques" il a changé son fusil d"épaule, privilégiant la capitalisation, optant pour des cessions réinstallations à effet de levier puissant, spéculant sur la valeur de son outil de travail, renforçant la puissance du numerus clausus,

La seule vrai question aussi bien pour les installés que pour les futurs acquéreurs est :

Comment va se déterminer les 30 dramatiques qui s'engagent. La réponse à cette question conditionne les choix à valider.

Les trois piliers capital, quorum et périmêtre médicaments en sont shématiquement des éléments, la remise en cause du système de prise en charge sécu et/ou mutuelles en est un autre

Message édité par : ElGringo / 27-10-2008 19:41

La Banque centrale d'Islande a annoncé mardi le relèvement de six points de pourcentage de son principal taux directeur, à 18%, afin de faire face à la crise, ce qui en fait le taux d'intérêt le plus élevé d'Europe.

Frappée de plein fouet par la crise financière qui a terrassé son système bancaire, l'Islande a vu sa devise, la couronne, s'écrouler d'environ 40% depuis le début de l'année,

ce qui renchérit fortement le coût de ses importations.

En octobre, l'inflation sur l'île s'est encore accélérée pour atteindre le taux record de 15,9% en glissement annuel contre 14,0% en septembre.

Cette inflation galopante risque de priver les 320.000 Islandais des biens de consommation courante, en très grande partie importés.

La déprime s'est emparée des consommateurs américains, qui s'inquiètent pour leur emploi et leur pouvoir d'achat, et dont le moral est tombé en octobre à un plus bas depuis plus de vingt ans.

La confiance des consommateurs américains s'est effondrée en octobre à 38,0 points, après 61,4 points en septembre, un niveau jamais vu depuis la création en 1985 de cet indice,

a annoncé mardi le Conference Board, l'institut de conjoncture privé qui le compile.

Il y a exactement un an, peu après le début de la crise sur le marché des crédits hypothécaires, l'indice était à 80 points.

"Il n'y a pas de doute, ces chiffres sont extraordinairement mauvais", a commenté Ian Shepherdson, économiste de High Frequency Economics.

Merci El gringo pour tes explications, c'est vraiment plus clair pour moi (et d'autres...probablement).
:=!

:=!

4 000 officines en grande difficulté

En ces temps difficiles de crise financière, les pharmaciens d’officine ne sont pas les mieux lotis. C’est le douloureux constat de l’UNPF qui, chiffres à l’appui (délais de paiement auprès des fournisseurs, découvert bancaire, baisse de marge), clame qu’au 1er janvier 2009, au moins 4 000 officines vont se trouver en grand péril.


En ces temps difficiles de crise financière, les pharmaciens d'officine ne sont pas les mieux lotis. :#

C'est le douloureux constat de l'UNPF qui, chiffres à l'appui (délais de paiement auprès des fournisseurs, découvert bancaire, baisse de marge), clame qu'au 1er janvier 2009, au moins 4 000 officines vont se trouver en grand péril.

L'asphyxie économique du réseau prônée par la Cour des Comptes est donc en marche.

Problème : cette dynamique d'élimination répond d'abord à une logique économique et financière propre aux officines (endettement, emplacement, potentiel de développement...) qui risque, entre autres, de créer des trous dans le maillage précisément dans ses zones de faiblesse, c'est-à-dire de sous-densité.

Que révèlent les chiffres d'exploitation ? Qu'au 31 décembre 2007, 40,9% des officines disposent de délais de paiement compris entre 50 et 80 jours et plus (dont 16,6% entre 60 et 80 jours et plus).

Des données inquiétantes au regard de la Loi de Modernisation Economique (LME) qui instaurera, pour toutes les PME, à l'échéance 1er janvier 2012, des délais limités au maximum à 60 jours fin de mois.

De même, 27% des officines disposent d'un découvert bancaire compris entre de 1 500 euros et 45 500 euros.

Et coté marge, le bilan n'est guère plus encourageant puisqu'à fin août 2008, la MDL chutait à 21% (quand elle frôlait encore les 24% en 2002) -15% ! :-?

et la perte de marge sur les produits vendus plus de 400 euros devrait coûter plus de 60 millions d'euros à l'officine à fin 2008.

Ceux qui en cherchent 7 000 en ont bientôt 4 000 à porté de main ...

en fais ou n'en fais je pas partie ?
telle est la question...

Mais voyons, au Grand Jeu de la Vie, tout le monde joue, bon gré mal gré ! :-D

Selon le quotidien Nikkei et la télévision publique NHK, le gouverneur de la BoJ Masaaki Shirakawa envisage de proposer une baisse du loyer de l'argent d'un quart de point, à 0,25%, lors de la réunion de politique monétaire de vendredi.

Ce serait la première baisse de taux au Japon depuis mars 2001, quand ils avaient été ramenés à zéro pour combattre la déflation qui sévissait alors.

Le 8 octobre, quand les principales banques centrales mondiales avaient annoncé un assouplissement concerté de leurs politiques monétaires, la Banque du Japon était restée à l'écart, arguant du niveau déjà extrêmement faible de son propre taux directeur fixé à 0,50% depuis février 2007.

Sur ce que le coup d'après sera le dernier et de 0.25 seulement ! ;-)

Qui a propulsé l’action Volkswagen à 1000 euros lors de la séance du 28 octobre à la Bourse de Francfort ? Cette journée folle a fait un instant du numéro européen de l’automobile la plus grosse capitalisation mondiale.

Une folie qui s’explique par des achats de panique de fonds d’investissement qui ont parié sur le cours à la baisse et ont dû couvrir d’urgence et n’importe quel prix leurs positions.

Mais certaines banques sont aussi pointées du doigt dans cette affaire. Les banques Morgan Stanley, Goldman Sachs et la Société Générale ont ainsi trébuché en Bourse le 28 octobre, les marchés redoutant qu’elles enregistrent des pertes supplémentaires en ayant pris de mauvaises positions sur l’action du constructeur.

La Société Générale a ainsi perdu 12,3% en séance, Morgan Stanley, 13,1% et Goldman Sachs, 6%. Pour l’instant, ces banques n’ont pas fait de commentaires sur l’affaire

Mais les marchés restent très nerveux, car l’extrême volatilité des cours fait craindre que les établissements financiers aient tenté « d’arrondir leurs fins de mois » par des opérations qui pourraient se révéler désastreuses.

Le cours du cuivre a été mis à mal suite à l'explosion de la bulle des matières premières. Le prix de la tonne de cuivre a ainsi perdu plus de 60% depuis l'inscription de records historiques en mai dernier à près de 9000 dollars la tonne il retrouve ses niveaux de mi 2005 !

Forte et rapide flambée mais de très courte durée ! Tout comme le Pétrole ...

Je me demandais ce que tu faisais dans la vie, tu serais pas consultant chez Bloomberg ?