Manager: Je n’ai pas dit de faire autre chose, j’ai juste l’impression que les gens ont oublié la valeur de l’observation silencieuse… Sans tuto youtube le monde est perdu... Sinon oui, totalement aigri et révolté! Je ne m'en cache pas! Mon esprit est ouvert contrairement à ce que tu peux penser, ouvert à la culture, l’Histoire, le cinéma… Le boulot non, je suis définitivement fermé à cause d’individus qui ne respectent personne, se croient tout permis et n’admettent jamais le moindre tort. Et qui se plaignent sans arrêt. Je ne fais pas de généralités, mais je n’aime pas les cons. Et je n’ai plus envie d’y mettre les formes. Tu vas comprendre en lisant la suite. Et si tu ne comprenais toujours pas en lisant la suite, tu me donnerais raison quand je pense que la pharmacie est un microcosme coupé de certaines réalités, de par une non représentation syndicale des salariés et l’absence totale d’opposition hiérarchique dans ces entreprises. La politique du panurgisme dans toute sa splendeur. Un monde d’hypocrites, employeurs comme employés. Je me mets dans le lot ! La fin de mon hypocrisie a sonné le glas de ma carrière.
Lilith: les formes avaient été employés avant d'en arriver au "n'importe quoi", mais quand tu vois qu'avec un sourire on se fiche de ce que tu racontes... Bah ça énerve encore plus! Et puis j’estime qu’un employeur de par son rôle et son statut a un devoir d’exemplarité. Si l’employé parle mal (ce qui n’était pas le cas, le fond de ma pensée était bien plus critique que celui exprimé et surtout sans agressivité contrairement à sa réaction) l’employeur n’a pas à se rabaisser au même niveau, mais plutôt s’élever au dessus de la mêlée. Le bon management, ce n’est pas la violence sociale. Une critique d’organisation aussi virulente soit-elle ne mérite pas une réponse aussi dédaigneuse et irrespectueuse pour le travail du salarié et le salarié lui-même (= je n’ai pas besoin de vous, vous ne servez à rien). Un employeur a plus de responsabilités envers les individus, a plus de devoirs envers eux, mais n’a pas plus de droits sur eux ! Si on va dans ton sens de l ‘escalade justifiée, peut-être aurais-je dû le gifler pour avoir le dernier mot ? (je ne cautionne pas la violence physique, c’est pour moi la preuve d’absence totale d’arguments...) « cassez-vous » est une expression indigne d’un titulaire de doctorat chef d’entreprise. Moi pauvre petit employé sous-diplômé n’emploie jamais ce terme. Mais tu as l’air de préférer la méthode qui consiste à jouer au domestique qui viendrait exposer ses doléances à son seigneur. Peut être n’es tu jamais sorti de ce petit milieu feutré, mais ta règle est inapplicable dans tout le monde du travail… Quand tu vois comment les gens se parlent dans le BTP… ce que je ne cautionne pas du tout. Tu peux critiquer une organisation, un travail, une idée sans mépriser l’individu qui en est à l’origine… Un parti extrémiste usait de ce slogan : « la France, tu l’aimes ou tu la quittes »… Que penser du même slogan appliqué à une entreprise ? (pour en revenir à l’expression citée dans le titre…) Et 2ème point : soit le titulaire n’avait pas remarqué qu’on bossait à un rythme de cinglés depuis 4 semaines, ce qui signifierait qu’il se la coulait douce sinon il aurait compris, soit il avait vu et dans ce cas il ferait partie de ces enflures pour qui rien n’est jamais assez, les larbins sont là pour ça. Dans les deux cas ça mérite de remettre les points sur les i… C’était un individu très scolaire qui ne comprend rien sans un cours ou une formation (tu comprends Manager pourquoi ce profil m’exaspère maintenant?). Et j’estimais que si moi simple employé avait pensé à décaler cette commande de 2 jours ouvrés pour faciliter la vie de chacun tout en prenant en compte l’absence de perte de profits, le bac +8 chef d’entreprise aurait dû y penser avant moi…
Tu signes tous tes posts ainsi: "Je préfère mourir debout que vivre à genoux!", d'autres ne le disent pas mais le mettent en application.
Calipharma: J'ai été aidé: médecine du travail, psychologue du travail, psychologue tout court... Mais ça ne fait pas tout oublier.
Je vais faire un résumé:
J'ai fait un burn-out après une augmentation de mes tâches de travail de + 30% sur 3 mois par rapport à l'année précédente... année où j’étais déjà le plus productif de l’entreprise, chiffres à l’appui… (Pour bien préciser : les +30 %, c’est sur ma base de travail qui était déjà la plus importante de l’officine… La 2éme meilleure progression étant de +17 % sur une base moins importante) J'ai alerté, alerté et encore alerté avec le sourire... Puis un jour, j'ai pleuré tout le long du trajet vers mon entreprise, pris de panique à l'idée de ne pas pouvoir affronter ma journée. J'ai sombré sur place, tremblé, pleuré… chaque pas demandait un effort physique incroyable, chaque tâche un effort intellectuel disproportionné… Consultation directe au cabinet voisin. 15 jours d'arrêt, une première en 11 ans de travail. 2 jours plus tard, je faisais une TS. Arrêt prolongé, mais j'ai refusé... Tombé dans l'addiction du travail comme tous ces gens qui finissent par se cramer. Je suis donc revenu au bout de 15 jours. Je vous passe les détails sur la difficulté de la situation, mais bon je voulais m'en sortir... Par le travail comme un abruti… Typique de la personne trop investie comme je l’apprendrai plus tard de professionnels de santé... J’ai été ostensiblement ignoré lors de ma reprise. J’ai réagi comme quelqu’un qui a de nouveau envie de mourir debout et pas de continuer à vivre à genoux (dédicace à lilith) et j’ai sorti les statistiques du logiciel. Les ai mis sous le nez du titulaire (qui osera malgré ça me dire ensuite en entretien que je n’en faisais pas plus que quiconque… hallucinant de mauvaise foi, et ridicule face aux chiffres!) Scandale, j’avais raison, l’activité était en forte hausse, et c’est moi qui en avait le plus subi les conséquences et largement. La semaine suivante, on m’annonce que je devais signer une rupture conventionnelle ou sinon c’était la guerre pour employer les termes exacts. J’ai eu envie de me battre, mais là franchement j’étais coulé… Je pouvais opposé une faible résistance, mais pas lutter… J’ai fini par signer. On m’a pourri auprès d’autres entreprises, j’ai su qu’on m’aurait empêché de trouver du travail si un potentiel employeur avait appelé pour renseignements, j’ai été pourri auprès de mes collègues (les mêmes qui m’avaient été copieusement critiqués par mon employeur à mon embauche pour leur inefficacité et d’autres défauts qu’il fallait leur corriger… il disait faire du « social » en les gardant comme employés… ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille quant à sa réelle nature… Mais je suis vite devenu le chouchou et suis tombé dans le panneau...) et j’ai été pourri aussi dans la petite ville où se situait la pharmacie. Plus de choix, bouger loin géographiquement ou changer de boulot. J’ai changé de boulot, découvert un autre univers, j’allais mieux. J’ai appris que les emplois du temps avaient été réaménagés après mon éviction pour améliorer l’absorption de la surcharge de travail… J’avais définitivement raison. J’ai alors décidé 6 mois après avoir été viré d’obtenir justice (preuves irréfutables de harcèlement, rupture conventionnelle contrainte, preuves des brimades et vexations, et convocations de déstabilisation dans le bureau…) et l’ai annoncé à mon ex employeur. J’ai alors été agressé physiquement et menacé verbalement. Et j’ai subi ce chantage : si tu fais ça, on porte plainte contre toi pour harcèlement et tes ex collègues témoigneront contre toi. Fin de l’histoire, justice n’a pas été rendue. Et j’ai la haine.
Je vais effacer ce message dans quelques jours, vous l’aurez lu et moi je ne voudrai pas le relire. J’arrive à parler de certaines situations avec humour et détachement, mais pas la fin de l’histoire…
James-Patagueul : Non effectivement, mais ça détruit aussi.
Bultus : en réponse à ton post sur un autre sujet : voici la source intarissable de mon pessimisme !