Francis Liaigre, préparateur à La Roche sur Foron (74),
créateur du site www.pharmechange.com :
« Il faut clarifier la responsabilité du préparateur
délivrant une ordonnance »
«Le moment est venu de faire évoluer le diplôme et le
statut de préparateur, celui défini dans
le Code de la santé publique ne correspond plus à la réalité
du métier. Selon les textes, le préparateur délivre des médicaments sous le
contrôle effectif du pharmacien. Sans remettre en cause la responsabilité de ce
dernier, le préparateur doit pouvoir dispenser le médicament sans son contrôle
systématique. Dans le cas où il ne le sollicite pas, le préparateur assume
alors l'entière responsabilité sur le plan pénal de son acte de délivrance.
Sur les débouchés professionnels, la situation n'est plus
tolérable. Si vous ne voulez plus être préparateur en pharmacie, vous êtes
obligé de changer de métier. La réforme de nos études doit s'inspirer de
concepts plus modernes des métiers, comme il en existe déjà chez les
professions paramédicales et en Europe. Notre formation doit s'intégrer dans un
tronc commun avec d'autres professions de santé et pouvoir créer des
passerelles entre les diplômes, tout en tenant compte des spécialisations
propres à celui de préparateur.
Le repositionnement métier du préparateur ne doit pas se
faire au détriment du pharmacien adjoint dont la place dans l'officine doit
également être clarifiée. Peut-être pourrait-il s'occuper de tâches telles que
l'assurance qualité. ... le titulaire restant davantage dans un rôle de
gestionnaire. Je ne vois pas l'utilité de créer un Ordre des préparateurs tant
que l'on n'a pas obtenu une émancipation du métier. La création de cette
instance n'est pas indispensable pour pouvoir entrer dans le capital des
officines, la décision ne pourra être que politique. Enfin, la meilleure façon
de défendre le monopole est de rester des préparateurs qualifiés qui continuent
de se former. Plus qu'une obligation, la formation pharmaceutique continue est un
droit qui n'est pas toujours correctement utilisé, soit parce que le titulaire
traîne les pieds, soit parce que les préparateurs sont peu motivés par la
formation»
François POUZEAUD