Forum » » Cas de comptoirs » » Deux morts a cause des génériques que devons nous faire ?????
Posté : 19-12-2008 23:07
Bonjour
Depuis la loi générique contre tiers payant, j’ai décidé en mon âme et conscience de pas ne pas donner les de génériques dans les cas suivants :
- Les épileptiques « retissant » (même s’ils ne protestent pas ouvertement) à accepter les génériques. Car dans l’épilepsie, l’état psychologique du patient est lui-même « générateur » de crise. Ce n’est pas « effet placebo », mais l’équilibre du patient épileptique « reste précaire ». J’ai un membre de la famille qui est épileptique et le stress ou la contrariété ont induit chez lui des crises. A fortiori, si le patient « a un doute » sur l’efficacité du traitement qu’on lui propose. S’il lui arrive d’oublier de prendre son comprimé du matin, ce jour là dans tout au long du trajet qui même au lieu de travail, il ne pense qu’à une chose : arriver sain et sauf (sans faire de crise), il a ses médicaments dans toutes ses affaires : dans le vestiaire au travail, dans ses sacs, poches et bien sur dans son armoire à pharmacie. Il est vrai que, quand on connaît quelqu’un qui a eu la malchance d’être ramassé à plusieurs reprises par les le SAMU ou les pompiers, la tète ensanglantée sur un le trottoir, évacué du lieu du travail ou de chez-soi le soir et « se réveiller » aux urgences, on regarde plus « ses semblables » des mêmes manières. Pour un épileptique toute crise est « une petite mort ». Il est vrai que toute crise pourrait est fatale.
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- Les épileptiques qui ont été difficiles à équilibrer dans le passer (multiples changement de traitement), sachant que la marge d’efficacité des épileptiques est parfois étroite (une différence pharmacodynamique ou pharmacocinétique entre le générique et le princeps peut être préjudiciable au patient).
- Les personnes âgées vivant seules et qui « apparaissent manquer de discernement », surtout pour celles qui ont des maladies chroniques nécessitant une poly thérapie, car une erreur de posologie sur un médicament à marge thérapeutique étroite comme les cardiotoniques, les anti-arythmiques, les anticoagulants … pourrait être fatale !
Les personnes âgées qui se rappellent plus de la couleur de « leurs boites » qu’aux noms des médicaments correspondants, voir l’indication thérapeutique de ces derniers. Ils ont tellement pris l’habitude de prendre depuis plusieurs années : un comprimé de la boite blanche et bleue matin midi et soir, le petit comprimé de la petite boite carrée le soir pour dormir (le Temesta par exemple : comparer la boite du princeps avec celle du générique MERCK , ce qui fait de lui un médicament difficile à « generiquer » : l’argument étant : le génerique ne me fait pas dormir !, alors que pour le Stilnox et Imovane les generiques dont les boites sont presque identiques à celles des princeps ne posent presque pas de problème)
- Les personnes atteintes d’Alzheimer (surtout celles qui apparaissent « non atteintes » et « se veulent autonomes » et que seul le traitement indique qu’elles en sont atteintes). Car celles dont la pathologie est « avancée » sont en générale assistées par un tiers.
- Les personnes qui ne paraissent pas comprendre le sens du geste de substitution (qui pensent que le générique est un nouveau médicament), cela est du soit à leur état intellectuel ou à un manque d’éducation. Il il y a aussi les personnes « analphabètes » qui ne sauront pas lire, une fois chez-eux le nom inscrit sur la boite de générique indiquant le nom du médicament de référence …
L’équipe officinale m’a sauté dessus pour critiquer mon attitude, avec comme argument : la secu va nous sauter dessus, on va avoir des problèmes !
J’ai pris le téléphone et j’ai contacté la secu du département, j’ai parcouru presque, toute la pyramide hiérarchique (au moins 5 personnes, l’une me passant à l’autre …) et à chaque fois j’ai présenté les cas que je viens de citer la réponse fut au début de l’échelle : ils « n’ont qu’à payer s’il ne veulent pas de générique » ! Cependant, avec mon argument implacable : ce n’est pas qu’ils n’en veulent pas « qu’il n’est pas approprié » voir dangereux pour eux et leur donner un generique serait une faute professionnelle, car contraire à notre déontologie et au CSP ! La dernière responsable a été de mon avis. Depuis ce jour mes collègues ne me font plus ce reproche.
Cela dit, il est vrai que dans presque 98% des cas les études randomisées ont pas montré une différence significative sur le plan pharmacodynamique entre le generique et princeps (on peut dire qu’ils sont théoriquement identiques, sans se tromper). Cependant, pharmacologie n’est pas le seul facteur, nous ne sommes pas devant des souris auxquelles ont administre un médicament … nous sommes en face d’être humains dont la psychologie, l’état intellectuel, physique et éducationnel différents. Ces facteurs « subjectifs » (au sens noble du terme : se rapportant au sujet (l’etre humain) et non à l’objet (le médicament), sont tout aussi essentiels que les propriétés pharmacologiques du médicament.
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