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Posté : 26-11-2007 15:41
Histoire de situer la position d'au moins un syndicat de titulaires (FSPF) sur la question de l'ouverture du capital, voici cet extrait tiré du supplément n°1 du Pharmacien de France n°1193. Je pense que s'il ne vous apprendra sans doute rien, puisqu'il énonce des arguments, des stratégies et des prévisions finalement rapportées sur Pharmechange depuis déjà pas mal de temps, il peut servir à remettre les pendules à l'heure, montrer que les discussions que nous échangeons ne sont pas que des divagations et que nos idées sont partagées par d'autres...
"L'Europe, ce "grand machin", comme disait le général de Gaulle, a été l'objet de débats intenses en séance plénière comme dans les ateliers de travail. L'impression générale est celle d'une menace mal comprise mais réelle. En d'autres termes, les voies de la Commission européenne sont parfois impénétrables mais ses conséquences bien palpables : la France a été attaquée sur l'ouverture du capital de ses officines en mars dernier, par la voix du fameux Charlie McCreevy, Commissaire européen au Marché intérieur et à la protection des consommateurs. [...] La majorité des observateurs voit le capital des pharmacies françaises s'ouvrir d'ici 2009 et le réseau se contracter violemment de 5000 pharmacies. Le scénario est bien rodé et la plupart des pharmaciens l'ont intégré malgré eux. Dès le capital ouvert, les "holdings étrangers", selon les termes de Roselyne Bachelot, se jetteraient sur les meilleurs emplacements : coupées d'une partie de leur CA, les officines les plus fragiles péricliteraient, les autres faisant au contraire florès. Comme peut en témoigner Christian Elsen, secrétaire général de l'Association pharmaceutique belge, "en Belgique [où le capital des officines a été ouvert aux personnes morales, NDLR], plus aucune officine importante ne peut être acquise par des jeunes titulaires, seuls les grands groupes sont intéressés financièrement."
Que faire ? Se tourner vers l'Etat, peut-être.
Mais si le soutien gouvernemental était acquis avant l'élection de Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, rien n'est moins sûr. Les "rentes de situation" et la Commission Attali sont passées par là.
Pourtant, comme l'a déclaré la député européenne Françoise Grossetête par vidéo interposée : "Quand un système fonctionne bien, je ne vois pas pourquoi il ne servirait pas d'exemple au niveau européen." Les luttes de pouvoir entre Parlement et Commission européenne pourraient faire le jeu des pharmaciens français : échapper aux griffes de la seconde en se réfugiant dans les bras du premier, qui va édicter d'ici un ou deux ans une directive sur les services de santé, propre à encadrer la profession. L'idée maîtresse est donc de gagner du temps, d'autant que la France va prendre la présidence européenne mi-2008. D'où l'idée de la motion instituant un moratoire sur les injonctions européennes, votée en plénière [de la FSPF] à une écrasante majorité."
Article de Laurent Simon.
Message édité par : Whoops / 26-11-2007 15:42
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