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Whoops

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Posté : 21-02-2008 14:15 icone du post

>>Mais si c'est l'ouverture du capital seule, cela serait profondément injuste pour les non titulaires et trop le jackpot pour les pharmaciens près de la retraite. Ça me semble un peu gros.

D'une part, il faut savoir que l'injustice vis-à-vis des pharmaciens adjoints est quelque chose qui touche malheureusement très peu la Commission européenne, il faut en convenir et d'une manière générale, à peu près tout le monde en dehors de la profession. Il ne faut pas compter sur une quelconque clémence à ce niveau (pas plus que pour les titulaires).

D'autre part, il n'y aurait pas tant d'injustice que cela, dans la mesure où, quoi qu'il arrive, s'il devait y avoir ouverture du capital, c'en serait fini des rêves de belles et grosses pharmacies pour les adjoints et, à moyen terme, pour l'ensemble des pharmaciens.

1er cas : ouverture du capital sans suppression du numerus clausus.

Les grands groupes rachètent petit à petit les officines les plus attirantes des titulaires décidant de partir à la retraite ou de passer la main. Les prix des belles officines grimpent. Mise à part quelques exceptions (isolement,...) les autres officines encore tenues par des pharmaciens et dont les grands groupes ne veulent pas vont commencer à péricliter.

2ème cas : ouverture du capital avec suppression du numerus.

C'est la jungle. On sait quelle en est la loi. Les très belles pharmacies seront, à priori, toujours très attractives pour les grands groupes, qui y mettront les moyens. Mieux vaut les acheter que de risquer de perdre des plumes en s'attaquant à leur clientèle. Pas mal d'autres ne présenteront plus un grand attrait. Si à côté de ça, les officines se multiplient, il va y avoir un ensemble de petites officines qui se partageront les miettes que leur laisseront les plus grandes. Travailler beaucoup, pour quel rapport ?... à côté de ça, il ne faut pas oublier que d'autres boutiques sont prêtes à saisir l'opportunité. Il en existe déjà beaucoup, bien placées, avec une clientèle déjà constituée. Les para... ? Dès lors, on peut discerner les motivations des uns et des autres, pas vrai ?

Autrement dit, s'il y a ouverture du capital, les pharmaciens ne pèseront rien. La suppression du numerus clausus n'y changera rien. C'est de la poudre aux yeux.

A côté de cela, le numerus clausus a beaucoup d'avantages, qui plaident en faveur de son maintien :

- Répartition homogène sur l'ensemble du territoire, contrairement à ce qu'on voit avec les autres professions.
- Volonté affichée de favoriser une diminution du nombre d'officines, dans l'espoir que les grandes structures qu'elles sont sensées former en se regroupant seront plus aptes à absorber la baisse de marge annoncée.
- Enfin, et c'est loin d'être négligeable pour ceux qui ne s'intéresserait qu'à l'aspect économique de la question, en ces temps de disette clamée sur tous les toits : ce mécanisme qui fonctionne est en plus gratuit, tandis qu'on en est à devoir payer d'autres professionnels de santé pour qu'ils reviennent dans les zones géographiques délaissées (pour ce que c'est efficace...).

La suppression du numerus clausus ne profiterait donc ni aux pharmaciens désargentés, ni à la collectivité, mais seulement aux personnes actuellement à l'écart du marché de la pharmacie. En faire miroiter d'éventuels bénéfices pour les pharmaciens, aussi bien titulaires qu'adjoints, n'est qu'un leurre.

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