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parmentier

Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » BOUGEZ VOUS LES FESSES !!!


Posté : 03-11-2005 18:14 icone du post

La marge brute/EBE relatifs en % diminuera peut être, mais pas forcément la marge nette/EBE en valeur absolue. En effet, si la marge en % diminue, mais le CA augmente à un rythme assez soutenu comme actuellement, le bilan net ne diminue pas forcément. Il peut même continuer à progresser si l'augmentation du CA est supérieure à la perte de marge relative. Je crois qu'il faut raison garder et envisager l'avenir avec plus de sérénité. La pharmacie a encore beaucoup d'atouts et je suis assez perplexe devant les réactions extrèmement pessimistes concernant les mesures actuelles (qui en fait ne sont pas encore prises: cà négocie dur en ce moment!).
Je ferai un commentaire sur les conséquences pour l'emploi et les salaires des salariés de l'officine. Je ne crois pas qu'il y aura en fait beaucoup de conséquences. En effet:
1) les mesures définitives ne seront pas aussi pénalisantes pour l'économie des officines
2) les salariés en officine ont une activité qui est en partie découplée de leur impact économique. Ils servent les clients et de la même façon quelque soit le montant de l'ordonnance. Or le nombre de clients va rester fixe dans les pharmacies (les mesures ne vont pas diminuer les clients). Une réduction de la masse salariale (et donc des emplois) ne peut se faire que si:
- on diminue parallèlement le nombre des clients à servir (ce n'est pas envisageable)
- on augmente la productivité des salariés (elle me semble déjà au taquet et de toute façon ne semble pas possible d'augmenter la productivité de l'acte pharmaceutique: cela irait à l'encontre du rôle du pharmacien)
3) les pharmaciens qui auront des difficultés (?) seront les (sans doute rares) installés récents qui ont n'auront pas les reins asssez solides. Or ils travaillent déjà très souvent en flux tendu et avec un personnel minimum(en général la reprise d'une pharmacie se traduit pas le licenciement de salariés pour dégager le plus de productivité). S'ils licencient, ils vont aggraver la situation de leur boite qui ne pourra plus fonctionner ...En fait ces pharmaciens auraient du en s'installant se ménager une réserve de sécurité car les arbres ne montent jamais au ciel...et donc acheter un peu moins cher leur fond...ou avoir des fonds propres plus importants.

Peut-être certains pharmaciens installés depuis longtemps et qui ont un excès relatif de personnel pour leur confort seront tentés de licencier. Mais ces pharmaciens séniors sont aussi les plus à l'aise financièrement...et ils doivent pouvoir faire face aux mesures.

Un point important enfin: la structuration actuelle de l'officine ne permet pas de lien direct entre l'économie de l'officine et les salaires du personnel. Les salaires depuis longtemps sont faibles (par rapport aux autres professions de santé) et ne sont pas améliorés avec l'embéllie économique récente de la profession. Ce surplus disponible a en fait profité à une augmentation de la valeur absolue des fonds (si vous gagnez + d'argent et dégager + de marge , vous pouvez acheter + cher: voir http://www.interfimo.fr/etudes/PLAQUETTE_Cession_2005.pdf) . Mais à contrario, une baisse de la rentabilité des officines se traduira surtout par une baisse (sans doute faible) de la valeur des fonds puisqu'il y a très peu de marge sur les salaires... Par le passé, la baisse autoritaire d'un point de la marge des pharmaciens à la fin des années 80 s'était déjà traduite surtout par une baisse des prix des pharmacies et la fin d'une certaine spéculation. Cette baisse de prix ne facilitera sans doute pas l'installation des jeunes qui ne seront pas gagnants dans ce système : l'évolution sera neutre pour eux (ils achéteront moins cher mais leur marge aura diminuée et leur endettement relatif restera identique, ils auront toujours au final un salaire apres remboursement identique ). Les seuls perdants peuvent être les pharmaciens séniors qui vont vendre dans le cadre d'une évolution baissière ... Mais là encore la perte sera relative (quelques dizaines de millier d'euros sur des prix qui atteignent facilement de 1 à 2 millions d'euros) et doit par décence être confrontés avec leur revenu et leur patrimoine actuel. N'oublions pas aussi la finalité de ces mesures d'économie: rétablir l'équilibre de la sécu pour préserver à long terme sa pérennité et ne pas augmenter sans arrêt les prélevements sociaux que nous payons tous.

Alors une mobilisation pour empécher une possible légère érosion du capital des pharmaciens séniors? Non merci!

Une aide spécifique réservée uniquement à ce qui en auront le plus besoin, les jeunes installés récemment, pour les aider à ne pas patir des mesures? Pourquoi pas? (cela s'était fait à la fin des années 80 lors de la baisse de la marge).

Une reflexion globale et constructive sur l'avenir de la pharmacie d'officine avec tous ses acteurs? Oui certainement!

Cet article provient de Pharmechange
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