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damien-en-mer

Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » qu'est ce qu'un bon pharmacien ?


Posté : 08-10-2009 00:06 icone du post

Un bon pharmacien...

Cela suppose de se poser la question de l'utilité sociale du pharmacien. Pourquoi la société française est-elle prête à rémunérer des professionnels de santé pour leur délivrer des boîtes prescrites par les médecins ?

Elle n'a pas choisi, par exemple, de rémunérer d'une part des spécialistes du diagnostic des pannes automobiles et d'autre part des spécialistes de la réparation...

Pourtant, le médecin, sait à la fois poser le diagnostic et mettre en place le traitement correspondant. Finalement, aujourd'hui, les compétences du pharmacien sont sensées faire partie de celles du médecin. Un médecin est bien sensé connaître les interactions, les contre-indications, les posologies et même ce qui est remboursable ou pas, non ?
Si on se place sur un plan historique, la compétence spécifique du pharmacien est évidente : c'est la recherche, la conception et la mise en forme de médicaments. Ca, ça n'avait rien à voir avec les compétences du médecin et cela justifiait pleinement une rémunération et un statut social confortables.

On pourrait donc considérer aujourd'hui qu'un bon pharmacien est un pharmacien qui décharge efficacement le médecin d'une partie de son travail : délivrance des médicaments, conseils sur le bon usage, paperasserie et tiers-payant, traitement des affections les plus bénignes, etc... Il évite en même temps le conflit d'intérêt d'un prescripteur-vendeur décomplexé par le fait que son client n'a pas à payer le produit.
Le bon pharmacien délivrera donc avec attention tous les conseils que le médecin n'a peut-être pas donnés, se préoccupera de savoir comment son patient supporte son traitement, etc... Il lui fera aussi remarquer, à l'occasion, que le Nurofen et l'aspirine sont incompatibles. J'en oublie, mais vous saurez compléter cela.

En fait, si on veut que la profession retrouve ses lettres de noblesse, il faut lui redonner des compétences SPECIFIQUES. Par exemple, il ne serait pas absurde, au vu de nos études, de considérer que nous sommes les spécialistes incontestés du médicament. Prenons donc exemple sur les kinés. Depuis quelques années, ces derniers reçoivent des prescriptions mentionnant la pathologie de leur patient. A charge pour eux de déterminer la façon dont ils vont la prendre en charge : type de soins, nombre et fréquence des séances (dans la limite d'un cadre fixé par les médecins conseils de la S.S., faut pas pousser non plus !).
Ne serait-il pas dans l'ordre des choses que les pharmaciens se chargent du traitement médicamenteux, laissant les médecins se consacrer au coeur de leur métier : le diagnostic ? Cela demanderait sans doute à ce qu'un certain nombre de confrères se "remettent à niveau". Donnons-en leur le temps et les moyens.

Damien.


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