website logo
Auteur
avatar
damien-en-mer

Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » AVENIR DES JEUNES PHARMACIENS : LE DEBAT !


Posté : 07-10-2009 19:00 icone du post

Tu as lancé un débat qui me tient à coeur et qui dépasse largement le cadre de notre profession : le fossé entre les générations.
Comment une génération a pu acheter, grâce à l'inflation des années 80, des logements qui ne leur ont rien coûté, puis les revendre à des prix délirants 30 ans plus tard à leurs enfants pour s'acheter des résidences secondaires.
(la transposition à la pharmacie se passe de commentaire)

Témoignage perso : La maison que j'ai achetée en 2006 a été construite en 1993 sur un terrain acheté 90 000 FF en 1992.
Sur le contrat de vente, il était spécifié que le terrain, en 2006, était évalué à 105 000... EUROS !!! Et pour ce prix, il n'était ni plus grand, ni mieux placé. Il avait juste perdu sa vue sur la mer...
Si j'avais été pharmacien 15 ans plus tôt, je tenais là mon apport pour acheter une officine... Manque de perspicacité de ma part.

Je vous jette en vrac : les SEL qui n'existaient pas il y a 20 ans, les créations par dérogation qui elles existaient bel et bien, le "travailler moins et gagner plus" remplacé par "travailler plus pour gagner..." vous savez quoi. J'entends déjà tous ceux qui monteront sur leurs grands chevaux en me disant que ce n'est plus la même époque. Ils ont raison. On est bien d'accord. Le trou de la sécu, les retraites, etc... On n'en finit plus d'essayer de faire baisser le coût du travail pour rester concurrentiels par rapport aux pays émergents. Mais c'est peine perdue. L'alignement des niveaux de vie aura bien lieu. On y assiste. Mais il ne se fera pas vers le haut. Juste vers un improbable juste milieu. Le confort social de toute une génération sacrifié sur le sacro-saint autel du libre-échange.

Un peu d'histoire :
Il y a 20 ans, le grand méchant ogre communiste à nos portes faisait encore rêver de belles tranches d'électorat. Il fallait bien leur lâcher un peu de social pour éviter la révolution. En 1990, on a tous cru que le bonheur international était pour demain, avec la chute des dictatures soviétiques. On a gentiment confondu liberté et cupidité et ouvert en grand les frontières avec les ennemis d'hier, Chine en tête, au nom de la liberté du commerce international et du progrès social de ces pays. On a laissé d'éminents occidentaux faire travailler des enfants dans des conditions inhumaines en toute impunité et aujourd'hui, on condamne les salariés licenciés qui crient leur rage, parfois un peu trop fort, dans des sous-préfectures, pour obtenir le droit d'être... écoutés par leurs élus. Rien de plus.

Qui s'enrichit sur le libre-échange ? Qui s'enrichit quand Dassault obtient un contrat pour vendre une trentaine de Rafale au Brésil dont la plupart seront construits par sa filiale locale ? On entend des cocoricos, mais c'est à pleurer ! M. Serge Dassault, lui, peut chanter. Les Etats qui achèteront des Rafale made in Brasil aussi. Qui d'autre ?

Bienvenue dans une société d'héritiers.


Cet article provient de Pharmechange
https://www.pharmechange.com/viewtopic.php?topic=6665&forum=12