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Posté : 30-12-2016 09:34
Un article dans Hospimédia ce matin. Et bien pour une fois que la pharmacie hospitalière fait du bruit...
La révision du décret d'exercice en pharmacie à usage intérieur suscite toujours une vive opposition
Publié le 29/12/16 - 17h59 - HOSPIMEDIA
Pharmaciens et internes ont rappelé leur opposition aux mesures modificatives proposées par la DGOS concernant l'exercice et les modalités de remplacement en pharmacie à usage intérieur. Mi-décembre, fruit de la concertation, de nouvelles propositions leur ont été faites. Et la dernière mouture ne convainc toujours pas...
Le Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers et pharmaciens hospitaliers (SNPHPU) s'oppose à toute modification du décret relatif aux conditions d'exercice et de remplacement au sein des pharmacies à usage intérieur (PUI). Le syndicat a réaffirmé sa position, par la voix de son président, après avoir eu connaissance, mi-décembre, d'un nouveau projet de décret rédigé par la DGOS. "Les propositions faites aujourd'hui bafouent les principes fondamentaux du fonctionnement des PUI et nous ne pouvons les accepter", a indiqué à Hospimedia Michel Guizard.
Le précédent décret, publié le 9 janvier 2015, prévoit que seuls les pharmaciens titulaires du diplôme d'études spécialisés (DES) de pharmacie pourront exercer en PUI, à compter du 1er janvier prochain. Cet été, constatant des difficultés et l'émergence d'inquiétudes dans la profession, la DGOS avait annoncé une modification du texte actuel (lire ci-contre). L'objectif ? "Éviter que des professionnels se retrouvent sans emploi et certaines pharmacies sans pharmaciens pour assurer la continuité du service", expliquait-elle alors. Une nouvelle période de concertation s'est ainsi ouverte avec les professionnels concernés. Le texte proposé mi-décembre est le fruit de cette concertation.
Report d'application de quelques jours
Ce nouveau texte prévoit le report de la date d'application du décret au 9 janvier 2017. Il notifie le maintien de l'exigence de deux années d'exercice en PUI au cours des dix dernières années pour obtenir une autorisation d'exercice sans DES. "S'il remplit ces conditions, [le professionnel] conserve la possibilité d'exercer en PUI jusqu'à la fin de sa carrière", note la DGOS. Mais le texte introduit aussi une mention donnant la possibilité de prise en compte des périodes d'exercice sous un statut d'associé. Une manière d'inclure dans la démarche les praticiens à diplôme hors Union européenne ayant exercé sous ces différents statuts. Possibilité est également donnée aux internes d'assurer le remplacement de pharmaciens gérants de PUI, de manière encadrée : à la fois par la signature d'une convention d'assistance pour que l'interne puisse faire appel à un pharmacien de plein exercice dans la PUI en cas de difficulté ; mais aussi par la limitation de la durée maximale de remplacement par un interne. Il est en outre proposé la création d'une commission permettant l'examen des situations qui ne remplissent pas les critères automatiques d'autorisation d'exercice mais qui en seraient proches. Cette dernière version, dont Hospimedia s'est procuré copie, ne convainc toujours pas, ni les professionnels en exercice, ni les étudiants en pharmacie.
"Le décret de 2015 avait fait l'objet d'une large concertation entre toutes les parties prenantes et avait abouti à un accord", relate Michel Guizard. Et le président du SNPUPH de rappeler qu'il convient de considérer l'ensemble des pharmaciens et non seulement le "stock" en exercice. "Certains pharmaciens remplissent les critères et sont pourtant au chômage. Il faut considérer la profession dans sa globalité", précise t-il. Le SNPUPH s'était déjà "étonné" des mesures contenues dans l'instruction transitoire.
Les internes opposés à la commission
Même étonnement du côté des internes. Le 16 décembre, la Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et biologie médicale (FNSIP-BM) se prononçait en faveur d'un décalage de l'application du texte. Mais il s'opposait clairement à la mise en place d'une commission dérogatoire. "Des mesures dérogatoires pour les non titulaires de DES sont déjà prévues dans le texte initial. [...] Cette commission ne résoudra pas les problèmes de remplacement des pharmaciens gérants mis en exergue ces dernières semaines", explique la fédération. Elle propose en revanche l'accès au remplacement de pharmaciens gérants par les internes en pharmacie — un point qui est donc retenu pour l'heure par la DGOS —, la revalorisation du salaire des pharmaciens hospitaliers, particulièrement pendant les remplacements et, enfin, l'augmentation du nombre de postes de pharmaciens hospitaliers. "Les exigences actuelles de santé publique en termes de sécurisation du circuit du médicament font qu'un hôpital, quelle que soit sa taille, ne peut fonctionner avec une PUI fermée et une PUI ne peut rester ouverte sans présence effective d'un pharmacien", conclut-elle.
Cet article provient de Pharmechange
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