Forum » » L'avenir du métier de pharmacien adjoint » » Nouvelle mission, piège a cons ?
Posté : 01-08-2013 14:48 
Citation : pharma-espoir
C'est la même chose dans le système de santé : le médecin initie la chaine (et ne donne pas d'ordre), le pharmacien intervient en aval du médecin avec un pouvoir décisionnel, l'infirmier intervient également à la suite du médecin, mais sans pouvoir décisionnel (ou très faible). Là est la grosse différence pour moi.
Après, en pratique, le problème est que certains confrères n'exploitent pas leur pouvoir décisionnel, ce qui fait que certains patients sortent des officines avec des traitements non pertinents (cf Médiat*r, Dia*e 35...), et ça c'est vraiment dommage.
La nature exacte de l'intervention du pharmacien en aval de la prescription du médecin peut sans doute faire débat; elle comporte obligatoirement une validation technique (posologie, interactions médicamenteuses et aussi formes/modalités administratives de l'ordonnance) et cet aspect sécuritaire pour le patient est important. Par contre, je ne suis pas sur qu'il puisse y avoir une validation de la décision thérapeutique en tant que telle: c'est en dehors du rôle ou des possibilités du pharmacien, qui, sans accès au dossier médical du patient (pathologies...), ne peux pas juger de la pertinence de la prescription (d'ou le fait que des médicaments prescrits hors AMM ont pu être délivrés sans problème en pharmacie, puisque le pharmacien ne connait pas formellement la pathologie et donc l'indication thérapeutique).
Le rôle capital et essentiel du pharmacien permet de rattraper les erreurs techniques de prescription du médecin qu'il a pu commetre par négligence ou étourderie/fatigue; mais pas de jouer un rôle pro-actif dans la thérapeutique. Le découplage diagnostic pour le médecin et thérapeutique pour le pharmacien n'est pas à l'ordre du jour. Les nouvelles missions, c'est en fait participer au suivi des patients (mais sous l'égide du médecin) et prendre en charge la petite pathologie. Paradoxalement, ce sont peut être ces nouvelles missions qui vont clairement positionner le pharmacien sous l'influence du médecin (ou le faire apparaitre avec la prise en charge des petites pathologies comme un "sous-médecin")?
En fait, les pharmaciens, notamment quand ils sortent de la faculté, savent tout sur le médicament, mais ils n'ont pas la possibilité de l'utiliser ou de le prescrire (rôle actif), ni de valider cliniquement les résultats obtenus...Ils doivent se contenter d'un rôle de contrôle des ordonnances (rôle important, mais passif). C'est parfois assez frustant?
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