Forum » » L'avenir des salariés de l'officine » » La bulle pharmacie
Posté : 27-05-2017 23:45
Citation : bultus
Il faut de la psychologie, de la patience et de l'écoute, mais c'est plus que faisable.
Choisis le patient que tu vas conseiller ... et choisis le patient que tu vas fidéliser !
Combien de fois j'ai été remerciée pour les conseils "ailleurs on ne dit pas tout ça !"
Il faut le faire avec les patients qui ont le temps, qui sont en demande, ou bien y habituer petit à petit les autres types de patients.
Certains patients fermés et pressés au premier abord peuvent être intéressés par des conseils.
Ils ne sont pas pressés, mais fatalistes.
Quand on les interroge (avec de pincettes) au sujet de leurs pathologies, ils finissent par dire que c'est de la faute à pas de chance, que c'est de famille, qu'ils n'ont pas le choix…
Pour eux la seule solution qui s'offre à eux c'est le médicament.
Ils ont du cholestérol : ils prennent une statine même si ils subissent les effets secondaires.
Quand on les interroge sur l'alimentation ils sont persuadés qu'ils mangent comme il faut.
C'est comme pour les surcharges pondérales, 99 fois sur 100 ils répondront ainsi aux 2 questions :
- Mangez vous équilibré ? : évidemment.
- Pratiquez vous une activité physique : évidemment.
Ca ne loupe jamais…
Le fidéliser en modifiant complètement son mode de vie, mais cela doit prendre des dizaines et dizaines d'heures ?!
Et il faut être nombreux dans l'officine pour pouvoir se le permettre.
Si après tout ce temps un médecin lui raconte qu'il est préférable qu'il prenne la dernière statine à la mode non génériquable, tout ton travail de titan s'effondre.
Exemple tout simple : une patiente en surpoids angoissait à l'idée de se faire opérer son genou droit pour une prothèse.
Je lui explique qu'effectivement quand l'articulation est os contre os, il n'y a plus le choix.
Je tente de la rassurer concernant l'issue de l'opération.
Quelques mois après l'opération, elle angoissait au sujet de l'autre genou moins endommagé. Elle craignait une autre opération et je lui explique qu'il est possible de se passer de prothèse en adoptant certaines mesures hygièno-diététiques.
Et c'est précisément à ce moment que l'on perçoit chez l'interlocuteur une incompréhension mêlée d'un agacement.
Même en discutant pendant des heures, je ne vois pas comment il est possible de changer le comportement à ce point.
En fait ça ne sert à rien. C'est la nature humaine : ces personnes mourront un jours ou deviendront dépendantes plus rapidement que les autres et ils resteront persuadés que c'est la fatalité.
Allez, trinquons au trou de la sècu et de ceux qui le creusent ! En attendant on cotise
Cet article provient de Pharmechange
https://www.pharmechange.com/viewtopic.php?topic=17409&forum=11