Forum » » L'avenir des salariés de l'officine » » reconversion!
Posté : 30-01-2015 00:43
Des points importants à corriger :
- L'ordre : il y a des vieux croûtons, il y en a qui magouillent, c'est sur. Mais faut vraiment être fermé d'esprit pour généraliser à l'ensemble de l'institution. Il y a également plein de conseillers ordinaux qui se bougent au niveau département pour faire avancer la profession, j'ai pu m'en rendre compte lors d'une réunion organisée par l'ordre de mon secteur, ouverte à tous les pharmaciens. Ces gens là, au niveau local, ne sont pas dédommagés complètement à la hauteur de leur investissement, c'est vraiment par passion, un peu comme les étudiants corporatistes. Et la présidente Mme Adenot, pour l'avoir déjà rencontrée à plusieurs reprise, n'est pas du tout dans la mentalité "vieux croûton" : ses deux priorités ce sont les jeunes et l'éthique professionnelle. Elle a permis l'organisation des états généraux des adjoints il y a 2 semaines, et permettre l'indépendance professionnelle des adjoints est un de ses objectifs pour 2015. Elle va à la rencontre des étudiants et a déjà fait des propositions. Elle est à l'origine du nouveau programme qualité avec le site web d'accompagnement du patient sans ordonnance, celui de l'auto-évalution des pharmaciens pour leur permettre de se perfectionner... Sans compter le DP, la dossier argumenté de 80 pages qui a fortement contribué à faire plier le gouvernement pour l'ouverture de brèches dans le monopole... Maintenant des choses ont aussi été raté : la campagne "pharma c'est pour moi", la campagne "il ne suffit pas d'être docteur en pharmacie pour être pharmacien" sont de beaux échecs... Il ne s'agit pas de lécher les bottes de l'ordre, il y a eu des ratés, mais ne retenir que les choses négatives, et surtout généraliser sur la mentalité de tous les conseillers, c'est vraiment pas malin.
- Le Numérus Clausus : vous oubliez un point fondamental, le NC (comme le monopole d'ailleurs), il n'est pas là pour protéger les pharmaciens, mais pour protéger les patients. Un pays développé comme la France ne peut pas se permettre de ne pas manquer de pharmaciens, et aujourd'hui, le problème ne c'est pas le nombre, mais la répartition, les experts en économie qui se sont penchés sur la question le disent. Alors oui c'est sur, créer sa propre pénurie en fermant les vannes, c'est tout bénef pour les pharmaciens : on peut se permettre d'être mauvais, de toute façon, pas de risque de concurrence. Et on peut se permettre de n'aller que dans les zones attractives... Par contre pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre que les grands perdants dans un système comme ça, ce sont les patients... Et d'ici quelques années, tous les NC seront supprimés : avec l'Europe, ils ne servent plus à grand chose. Un dentiste sur trois qui s'installe a eu son diplôme à l'étranger. En médecine, les vannes sont ouvertes au maximum (8000 étudiants par an formés, depuis 5 ans), donc de toute façon, quelque soit le métier, le diplôme ne suffira pas, il faudra se montrer compétent.
- Le chômage :
D'après pôle emploi, 2900 chômeurs dans le secteur de la pharmacie (pharmaciens, préparateurs, ingénieurs...).
D'après les syndicats 4000 pharmaciens au chômage (soit 5% de chômage).
En France, le taux de chômage de la population est de 11,2%.
Un chiffre ne veut rien dire sans comparaison. Or on se rend compte que le chômage des pharmacien, bien qu'élevé, est moins important que dans les autres secteurs d'activité. Ce qui fait que les médias (Europe 1, Nouvels Obs...) nous citent régulièrement dans les diplômes "anti-chomage', et l'année dernière c'est même une jeune pharmacien qui avait son CDI avant la sortie de la fac qui a été interviewée, pour illustrer leur reportage sur les bons diplômes. Pourquoi ? Non pas parce que la situation de l'emploi est bonne en pharmacie, mais parce qu'elle est moins pire qu'ailleurs, ce qui est une nuance de taille. Et là, la phrase "ne pas croire que l'herbe est plus verte ailleurs" prend tout son sens.
Les taux d'insertion de nos jeunes diplômés sont meilleurs que dans 99% des autres formations, et j'ai eu les chiffres de toutes les filières sous mes yeux plus d'une fois quand j'étais élu au conseil d'administration de mon université.
Moi j'ai jamais dit à personne (y compris les étudiants) que le diplôme de pharmacien permettait d'avoir un job facile et de devenir millionnaire. Je dis simplement qu'il donne les clés pour ouvrir les portes de la réussite professionnelle, mais après il faut les ouvrir les portes, c'est à dire se donner les moyens. Moi je vois certains étudiants, dès la 3ème année d'études, ils s'intéressent aux moyens d'acheter une officine, ils rencontrent des comptables, de potentiels investisseurs, bossent tout le temps en officine.
C'est clair que quand t'arrives en 6ème année avec un projet d'installation déjà ficelé, t'as deux longueurs d'avance sur celui qui débarque pour la première fois dans une pharmacie pendant le stage d'application. Et après, ça donne des pharmaciens jaloux de la réussite de leurs confrères : réflexions du style "ces vieux croutons de pharmacien bourrés de pognon" (comme si c'était mal de bien gagner sa vie), "les lèches bottes du premier rang en cours", "les fils à papa".
Mais bon, ces pharmaciens là, ils ont fait autre chose que de déverser leurs bouses sur un forum...
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