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Forum » » L'avenir des salariés de l'officine » » Pharmacien en parapharmacie


Posté : 27-02-2013 17:03 icone du post

La filière pharmacie est dans tous les pays du monde une filière qui attire les meilleurs et les plus brillants étudiants, parce qu'elle présente de nombreux atouts : polyvalence des carrières, métier à la pointe de la science, bien rémunéré, au service d'une noble cause, et sans le stress et la pression des soignants (médecin, dentiste ...).

La faculté de Chatenay-Malabry va déménager pour se regrouper avec Central Paris, Supelec, une grande école de chimie dont le nom m'échappe... C'était un projet de Sarkozy qu'il avait surnommé la "Silicon Valley à la française", pôle d'élite de formation française dont l'idée a été appréciée et reprise par Hollande.

Vous croyez que la fac de pharma aurait été intégrée à ce projet si on estimait que les pharmaciens ne sont bons qu'à vendre des bas de contention, après avoir accompli l'acte incroyablement complexe de prendre les mesures du patient ?

Ce qui est certain, c'est qu'au jour d'aujourd'hui, une pharmacie, pour être rentable, ne peut se passer des activités annexes au médicament : pour pouvoir s'en passer, il faudrait que le médicament soit mieux rémunéré, et ça, ça ne dépend pas de nous.

En revanche, créer une hiérarchie au sein de l'entreprise officinale, c'est d'une simplicité enfantine et ça ne dépend que de nous : On a en moyenne 8 professionnels dans une pharmacie dont 5,5 qui ne sont pas pharmaciens. Tu donnes les taches non pharmaceutiques aux non-pharmaciens, ce qui libère le temps des pharmaciens pour les taches pharmaceutiques. En sachant que pour de la para ou autre, même si ce n'est pas directement assuré par un pharmacien, il y en a toujours un dans les parages pour apporter une "caution médicale" en cas de problème.

Cette ré-organisation simple n'apporte que des avantages :
- Pour les patients : validation pharmaceutique de chaque ordonnance qui améliore la qualifie de la dispensation.

- Pour les pharmaciens : ils seront payés à faire le boulot qu'on leur a enseigné à la fac.

- Pour le titulaire : Une entreprise ou les rôles de chacun sont bien définis tourne mieux : Si on demande à un informaticien dans une boite de laisser ses ordis pour s'occuper du self service, si c'est régulier, il va vite y avoir de la frustration, de la concurrence, de la jalousie... Et en officine c'est pareil. Tout ça c'est bien improductif....

- Pour l'image du pharmacien auprès du grand public : au jour d'aujourd'hui, les gens sont incapable de savoir si les médicaments leur ont été délivrés par un docteur en pharmacie, un préparateur, ou un vendeur... C'est pitoyable. Standardiser une procédure ou un pharmacien doit signer par exemple sur chaque prescription "ordonnance validée par le Dr Dupont, pharmacien", ça en jetterais et l'opinion des patients changerait très vite : on ne serait plus considéré comme ceux qui veulent leur refourguer des crèmes et des capotes mais comme ceux qui contrôlent leurs ordonnances. Les capotes et les crèmes sont toujours dans l'officine mais gérées par d'autres professionnels.

- Pour l'attractivité de nos études : Au Canada, non seulement pharmacie est la filière préférée des étudiants mais en plus c'est l'équivalent de l'officine en France qui est la spécialité préférée des pharmas. En France, malgré la dévalorisation du métier, la filière attire encore un minimum (en PACES taux de réussite plus faible en pharma qu'en médecine l'année dernière à Rouen)... Vu tous les avantages que peut offrir notre profession, il ne manque pas grand chose pour que la filière fasse de nouveau rêver. Il suffit juste d'arrêter de considérer le pharmacien comme un bouche trou à l'officine.

- Dans nos négociations avec les payeurs : Quand on arrivera devant le directeur général de l'UNCAM, on pourra montrer à quel point notre système est de qualité, que cette qualité permet des économies à la sécu et que ça mérite une rémunération décente. En se rendant indispensable, on se met en position de force devant la sécu. On pourrait même négocier avec les complémentaires une prise en charge de l'OTC, qui permettrait d'économiser le remboursements de consultations inutiles.

Voila ! C'est tout pour aujourd'hui ! Et on est tous concerné : adjoints comme titulaires, mais aussi les préparateurs qui ont une place à prendre. Et c'est pas compliqué, il faut juste un peu de motivation : si vous avez fait pharmacie parce que vous aimiez cette science, la motivation vous devriez la trouver facilement.
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Cet article provient de Pharmechange
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