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Constitution d'une sel et apport#7898

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canari66ramses2Lysadamien-en-merERNAMMarinelanichlo
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ManagerWhoopsBixente64bultus
canari66 canari66icon_post
Cherchant à m'installer je me retrouve avec des questions pour lesquelles je n'ai pas trouvé les réponses.

L'apport pour s'installer semblant trop lourd pour un projet viable (1 à 1,5 ME de CA) je cherche à me tourner vers la SEL avec un pharmacien investisseur. Ce pharmacien investisseur peut il entrer dans le capital d'une SEL en restant en nom propre, EURl ou SNC, ou doit-il absolument se constiuer une SEL avec la pharmacie qu'il détient déjà?

Ma 2ème question concerne l'apport. En effet, les projets montés en SEL, qui ont une plus grande capacité d'endettement) semblent nécessités beaucoup moins d'apport au près des banques. Même si tous les projets sont différents, à combien s'élève environ le pourcentage d'apport sachant qu'en nom propre il faut compter 20% du prix de vente.

Dans ce contexte de SEL, il semble exister des projets soutenus par les banques, pour lesquels l'apport de l'associé gérant est nul. L'apport est constitué par l'investisseur et le prêt de la banque au futur gérant pour constituer son apport, est-ce vrai?

Merci par avance pour vos éclaircissements.
ramses2 ramses2icon_post
Seule la SEL permet d'engager son diplome dans plusieurs structures. Donc pour répondre à la question, un pharmacien en SNC ou exploitation individuelle doit effectivement créer une SEL à la place.
Lysa Lysaicon_post
La SEL ne permet pas d'engager son diplome dans plusieurs structures.

Seul le gérant engage son diplome. Le pharmacien investisseur peut conserver sa propore officine quelque soit sa forme juridique et investire dans une SEL externe. Ou bien, il peut engager son diplome dans ton officine, mais dans ce cas, il ne pourra pas exercer ailleurs.

Pour la seconde question, je pense que c'est au cas par cas.... puisque certains dossiers sont financés totalement par les banques.... mais il faut que se soit béton!

Je suis un peu dans le même cas que toi, canari, bon courage dans tes démarches!
ramses2 ramses2icon_post
Citation : Lysa 



Le pharmacien investisseur peut conserver sa propore officine quelque soit sa forme juridique et investire dans une SEL externe. Ou bien, il peut engager son diplome dans ton officine, mais dans ce cas, il ne pourra pas exercer ailleurs.




Tu es vraiment sure de ça? :#
canari66 canari66icon_post
Merci Lysa. Je pense aussi d'après ce que j'ai lu que l'investisseur pouvait conserver la structure juridique de sa propre officine mais ce n'est pas clairement dit.

Quant à l'apport, il serait intéressant d'avoir l'avis de personnes qui ont eu recours à ce type de montage. Il semble qu'avec moins de10% pour 1.5 mE de PV ça passe. Sachant que l'investisseur peut apporter la moitié ou plus ce qui fait un investissement "relativement" limité pour s'installer. Avec mes calculs, 50 kE peuvent suffire pour une officine de 1.5mE de CA acheté à 100% ce qui me semble très intéressant quand on les compare avec un investissement en nom propre ou EURL avec le même budget de 50kE. De plsu, on peut profiter, et c'est à mon sens le but, de l'expérience de l'investisseur ainsi que des commandes communes pour proposer des prix attractifs. Mais je me trompe peut être...
ramses2 ramses2icon_post
Citation : canari66 

Merci Lysa. Je pense aussi d'après ce que j'ai lu que l'investisseur pouvait conserver la structure juridique de sa propre officine mais ce n'est pas clairement dit.




Oui, ce qu'on peut lire n'est pas très clair et les discours des comptables pas toujours non plus...
J'ai connaissance de pharmaciens ayant des parts dans 2 SEL et qui travaillent pourtant des 2 cotés... :#
Désolée si j'ai donné une fausse info... :-(
damien-en-mer damien-en-mericon_post
Je vous fais part d'un exemple à méditer, dont on m'a fait part au mois de mai.

Je me suis entretenu avec un pharmacien dont l'épouse, pharmacienne elle aussi, a investi 45k€ dans une officine qui réalisait 1,7 M€ vendue 1,5M€. Un jeune pharmacien a complété par 46k€. La rémuération du gérant a été bloquée à 30k€ par an (charges comprises, dcon salaire net inférieur à un coeff 400) et l'investisseur renonce à toucher personnellement des dividendes. Tout le bénéfice est donc affecté au compte d'associé (trésorerie). Quand ce compte atteint 850k€, soit plus de 50% du prix d'achat) l'investisseur cède ses parts pour ce montant. Sur le papier, ça peut sembler honnête.
Mais regardons-y d'un peu plus prêt : il semble illusoire de mettre 850k€ de côté pendant la période de remboursement de l'officine. Autrement dit, au terme des 12 années de remboursement, le gérant en aura encore vraisemblablement pour 4 à 6 ans à garder son salaire pour pouvoir épargner de quoi rembourser l'investisseur. Ca laisse songeur... En fait, tout se passe comme si l'investisseur prêtait 50k€, à rembourser 850k€ après 15-20 ans. Je vous laisse calculer le taux du prêt ! Mieux vaut encore trouver n'importe quel requin, lui emprunter 50k€ et lui en proposer 200 ou 300 après 20 ans. Ca ne devrait pas être trop dur de trouver des personnes intéressées.
ERNAM ERNAMicon_post
Les SEL c'est super pour les titulaires en place dont l'outil de travail est remboursé et qui ont la fleme de revendre et de reprendre une boite, ça les obligerait à "tout" recommencer: réacquérir la clientèle, le personnel, conditions labos....
Du coup, ils cherchent la croissance à l'extérieur via les SEL, en promettant monts et merveilles à leur jeune confrère.
Le pharmacien "junior" devient alors titulaire à moindre frais, fait des horaires de folie, gagne moins que lorsqu'il était adjoint. En fait, il bosse une première fois pour payer son emprunt, puis s'il décide de racheter au pharmacien "senior" les parts qu'il aura valorisées à la sueur de son front, il devra les repayer une deuxième fois! (bon j'exagère un peu)
Bon ça doit pas toujours se passer comme ça, je le souhaite à mes jeunes confrères! Mais j'ai jamais entendu des histoires heureuses de SEL au long terme!
Lysa Lysaicon_post
" un pharmacien ne peut detenir de participation que dans 2 SEL de pharmacie, en dehors de la pharmacie dans laquelle il exerce personnellement. Il a été précisé qu'il n'était pas nécessaire pour un pharmacien d'exercer déjà en SEL pour pouvoir accéder au capital d'1 ou de 2 officines exploitées en SEL "

L'exercice en officine : seul ou en SEL
les essentiels du pharmacien
O.Delétoile; JJ Zambrowski
4e edition, Le Moniteur des phies

Je pense que de toute façon, on paye toujours un montage financier hasardeux, quelque soit la forme jurudique de la boutique!
canari66 canari66icon_post
Attention la premiere chose dans les SEL pour le géant junior c'est d'avoir une rémunération nette correcte qui doit être d'au moins 3000 E nets sinon ça ne vaut pas le coup de se lancer, autant rester assistant sinon.

damien-en-mer damien-en-mericon_post
Lysa, n'oublie pas que chaque SEL peut elle même détenir des parts d'une autre SEL, ce qui permet aux pharmaciens de posséder des SEL "en cascade. Il suffit de prendre des parts dans 2 SEL qui ont elles-mêmes des parts dans 2 SEL chacune et ainsi de suite. C'est ainsi que des pans entiers du capital global des officines deviennent petit à petit indisponibles pour les nouvelles générations.
De toute façon, si on y réfléchit bien, pourquoi a-t-on imposé une telle limitation ? C'est bien pour éviter que le capital des officines ne se concentre entre les mains de quelques confrères, non ? Dans ce cas, la meilleure façon d'empêcher cette concentration n'est-elle pas encore d'empêcher purement et simplement le recours à cet outil ? Le pouvoir d'achat des jeunes pharmaciens n'en souffrirait pas, puisque les vendeurs seraient bien obligés de s'aligner sur leur capacité financière.

Pour moi, c'est donc le principe lui-même qui est discutable. Il crée 2 catégories de pharmaciens :

- ceux qui ont eu le mérite de naître à la bonne époque pour acquérir des officines entières puis créer un système leur permettant de faire de la croissance externe en investissant dans des officines qui autrement auraient été intégralement vendues à de jeunes pharmaciens, à un prix inférieur en rapport avec les moyens des acheteurs, loi du marché oblige.

- ceux qui n'ont pas eu la présence d'esprit de naître à la bonne époque et devront limiter leurs revenus pour pouvoir payer les dividendes de l'investisseur, que ce soit sous forme de capital ou de rémunération.

3000 euros par mois, soit ! Mais pourquoi reverser le reste à un confrère qui n'exerce pas dans l'officine ? Encore une fois, un banquier ou un oncle un brin aisé trouveraient leur compte avec des intérêts bien moins élevés

Pour en revenir au sujet initial : oui, il est possible de s'installer avec peu ou pas d'apport en tant que gérant. Il suffit pour cela que l'apport de l'investisseur soit placé sur un compte d'associé et que les parts sociales soient financées par l'emprunt.
damien-en-mer damien-en-mericon_post
Candidats aux SEL, dépêchez-vous ! A la fin de l'année votre rêve pourrait rejoindre celui de celles et ceux qui un jour ont eu l'espoir de créer une officine.

Le CGPO (Collectif des Groupements de Pharmaciens d'Officine) a approché des élus pour faire passer dès la rentrée prochaine un texte autorisant les succursales (pharmacies mère-filles). Ainsi, les titulaires pourront devenir pleinement propriétaires de plusieurs officines et n'auront plus à s'encombrer d'un associé (que dis-je ? d'un diplôme) pour leur croissance externe.

Alors, adjoints et étudiants, si vous voulez préserver vos chances d'installation au-delà de Noël, il vous faudra être plus convainquants que le CGPO auprès de nos élus. Et cela peut difficilement se faire en restant chacun seul dans son coin.

Le lien vers le site et le projet du CGPO : http://www.collectif-groupements-pharmaciens.fr/cad.asp
http://apab.asso-web.com
Marinela Marinelaicon_post
L'initiative du CGPO a le mérite de la clarté. Aussitôt écarté le risque d'ouverture du capital aux non-diplomés, ils prennent les devants et proposent une solution avec succursales pour facilliter la restructuration du réseau. C'est habile dans la mesure ou cela va trouver un echo favorable auprès des autorités de tutelle qui cherchent depuis une dizaine d'années une porte de sortie au sur-nombre de pharmacie.

Évidemment cela ne fait pas l'affaire d'une fraction de (jeunes) diplômés qui n'ont pas les moyens financiers d'entrer dans cette partie et qui vont devoir se résoudre à rester salariés à vie.

Ne nous voilons pas la face : cette disparité s'est mise en place voici plus de vingt ans et il suffit pour s'en convaincre d'analyser les taux relatifs titulaires/salariés pour s'en rendre compte. Alors que le statut d'assistant n'était qu'une étape auparavant, il est devenu une carrière pour beaucoup d'entre eux.

Existe-t-il une alternative en2009 ?

Tout d'abord il subsistera toujours des officines "à l'ancienne" , isolées , sans réelle concurrence et qui pourront se vendre à des prix plus raisonnables et donc convenir à des investisseurs moins "affutés".

Ensuite, on peut imaginer que certains titulaires proches de la retraite seront sensibles à un lobbying acharné de la part de jeunes diplomés qui leur proposeront des montages adaptés en SEL . C'est a mon avis cette voie qu'il faut privilégier mais en en connaissant les limites : chacun doit faire un pas vers l'autre. Je pense que l'exemple ci dessus est présenté de manière tendancieuse ( et inexacte - confusion sur le CC d'associé) et me semble beaucoup plus équilbré. Pour acheter une officine de 1,7 Meuros avec 46 ke , il faut bien vingt ans !

Maintenant, il restera toujours vrai que l'héritage , en France, est le meilleur moyen d'acquérir un statut social , que ce soit pour les pharmaciens titulaires ou d'autres professions ... Mais c'est un autre débat !
Marinela Marinelaicon_post
Citation : canari66 
L'apport pour s'installer semblant trop lourd pour un projet viable (1 à 1,5 ME de CA) je cherche à me tourner vers la SEL avec un pharmacien investisseur. Ce pharmacien investisseur peut il entrer dans le capital d'une SEL en restant en nom propre, EURl ou SNC, ou doit-il absolument se constiuer une SEL avec la pharmacie qu'il détient déjà?


A condition de ne pas avoir la majorité ( 49%), un pharmacien investisseur reste libre d'engager son diplôme sous n'importe quelle autre forme. IL faut bien distinguer différents scénarios :

- l'achat en SEL d'une pharmacie en complément de sa première officine
- la transformation en SEL de sa propre officine pour accueillir un jeune associé
- la variante ou le "vieux" pharmacien prend sa retraite ( maxii 40 % pendant 10 ans)

avec les combinaisons possibles , et les cessions progressives de parts

Citation : canari66
Ma 2ème question concerne l'apport. En effet, les projets montés en SEL, qui ont une plus grande capacité d'endettement) semblent nécessités beaucoup moins d'apport au près des banques. Même si tous les projets sont différents, à combien s'élève environ le pourcentage d'apport sachant qu'en nom propre il faut compter 20% du prix de vente.

ce qui diminue l'apport c'est le fait d'etre deux investisseurs d'une part , et d'autre part de ne pas "charger" la rémunération des associés pour la fraction correspondant aux remboursements de l'emprunt principal ; avec le bonus de la tranche à 15 % de l'IS plus favorable dans la majeure partie des cas que le taux marginal de l'IRPP.

... sauf si le vendeur en profite pour augmenter le prix au motif que c'est une SEL qui rachète !

Donc tu prends ton tableur préféré, tu remplis tout cela et tu vois in fine la différence d'apport initial . Mais il n'y a pas de réponse toute faite. Ce qui est certain, c'est qu'il faut beaucoup moins !


Citation : canari66
Dans ce contexte de SEL, il semble exister des projets soutenus par les banques, pour lesquels l'apport de l'associé gérant est nul. L'apport est constitué par l'investisseur et le prêt de la banque au futur gérant pour constituer son apport, est-ce vrai?


oulah , "projet soutenu par les banques" c'est quasiment un oxymore !non un banquier examine le risque d'une part, et d'autre part la capacité de remboursement avec au final la curieuse manie de faire des taux plus élevés pour les moins bons dossiers !

L'époque est extrèmement favorable à de bonnes négociations ( sous le 3%). Il faut en profier dans les 18 mois qui viennent !
damien-en-mer damien-en-mericon_post
Marinela a dit



Tout d'abord il subsistera toujours des officines "à l'ancienne" , isolées , sans réelle concurrence et qui pourront se vendre à des prix plus raisonnables



Reformulation plus appropriée : "Tout d'abord il restera toujours MOINS d'officines "à l'ancienne" (formule tendancieuse - un cabinet médical est-il à l'ancienne sous prétexte qu'il est indépendant ?)

Marinela a ajouté



Maintenant, il restera toujours vrai que l'héritage , en France, est le meilleur moyen d'acquérir un statut social , que ce soit pour les pharmaciens titulaires ou d'autres professions ... Mais c'est un autre débat !



C'est au contraire en plein dans le débat proposé par Canari66 qui pose la question de l'installation sans apport...
http://apab.asso-web.com
Marinela Marinelaicon_post
Citation : damien-en-mer 
C'est au contraire en plein dans le débat proposé par Canari66 qui pose la question de l'installation sans apport...
 

je dois être idiot mais ce n'est pas ce que j'ai compris.D'ailleurs "l'installation sans apport" c'est un non-sens et une chimère. Le vrai débat c'est comment utiliser une SEL pour acquérir avec un apport moindre.
damien-en-mer damien-en-mericon_post
Discours convenu et résigné, qui ne crée rien de nouveau. Pardonne-moi de ne pas m'en satisfaire et tant mieux pour toi si tu es né du bon côté. Et si ce n'est pas le cas, tant mieux pour toi si ça ne te dérange pas.

En attendant, il y en a qui agissent. Et si leurs espoirs restent vains, ils auront au moins eu le mérite et la satisfaction d'avoir essayé.

Confraternellement.
Damien.
http://apab.asso-web.com
Marinela Marinelaicon_post
ce n'est pas parceque le réel ne te convient pas qu'il faut le nier et de surcroit faire un procès d'intention en résignation ....

.. surtout que tu ignores de quel coté je me trouve ni comment si j'y suis parvenu !

mais dans une économie libérale comme la notre, toute officine à céder se retrouve de facto dans un rapport offre/demande dominée par les questions financières. Il faut donc encourager les jeunes à ajuster leur demande. je persiste à penser qu'il y a matière à s'installer mais evidemment pas les plus grosses, pas dans les villes universitaires, pas dans le sud, pas sur l'atlantique, bref pas les plus convoitées .

Agir dis-tu ! bien sur, mais avec un espoir raisonnable de réussir ;-)
damien-en-mer damien-en-mericon_post
OK. Je vais moi aussi m'atteler à être un peu plus constructif.

On est d'accord sur plusieurs points, comme tu t'en rendras compte au fil de ma réponse.

De mon côté, je choisis de lever le masque, afin qu'il soit plus aisé de se comprendre.
Je suis depuis plusieurs mois en quête d'une officine à acheter, près avoir dû renoncer comme tant d'autres à mes projets de création.
J'ai la chance d'avoir deux jeunes parents, mais cela exclut toute perspective d'héritage. J'ai 3 frères et soeur et donc aucune grosse donation à attendre. De toute façon, même si j'étais fils unique, ça ne changerait pas grand chose. Ca peut sembler un désavantage majeur dans notre profession, mais j'y puise l'énergie d'essayer de parvenir par moi-même à mes fins.
Tu as entièrement raison quand tu dis que dans ces conditions, il ne faut pas chercher une première installation dans un lieu trop attractif. J'ai donc orienté ma recherche "campagne profonde, pas d'adjoint, CA entre 500 et 1200 k€". Or, même sur ce créneau, je n'ai pas encore pu trouver ma place. J'y travaille néanmoins.

Voilà pour ma situation personnelle.

Par ailleurs, loin de moi l'idée de nier la réalité. Je la constate, c'est tout. Et je propose quelques évolutions.

Après tout, l'arrivée des investisseurs sur le marché des transactions n'a pas été imposée par Dame Nature. Elle s'est faite parce que des confrères ont oeuvré à ce que le législateur le permette. Si elle n'avait pas eu lieu, les confrères les plus âgés seraient quand même partis en retraite. Ils auraient vendu leurs fonds à qui aurait pu les acheter. Sans doute moins cher qu'aujourd'hui, mais vendu quand même. (cf les calculs dans mes précédents posts). Cette réforme n'était donc pas incontournable ; elle a été choisie. Et comme je l'ai montré plus haut, elle fait très mal aujourd'hui à de nombreux confrères qui comme moi rêvaient d'un exercice libéral et indépendant.
L'arrivée éventuelle des succursales n'a rien d'un phénomène naturel non plus. elle est demandée par le Collectif des Groupements qui y voit certainement un intérêt. Je n'ai pas besoin, je pense, d'expliquer lequel. Ce faisant, ils ne nient pas une réalité qui interdit les succursales ; ils proposent simplement de la changer.

Alors dis-moi, Marinela, pourquoi cette "fraction de jeunes adjoints qui n'ont pas les moyens financiers" dont tu parles n'aurait-elle pas le droit, elle aussi, d'essayer de peser sur les règles du jeu ? Ce n'est pas nier la réalité, ça ! C'est juste essayer de rééquilibrer le débat, de redonner la parole à ceux qu'on n'entend jamais, et d'infléchir un peu la politique de la profession. Les rapports de force sont ce qu'ils sont et les chances d'aboutir bien maigres, tu as raison. Mais si personne ne fait rien, ces chances tombent à zéro.

Une question, cependant : crois-tu vraiment qu'on puisse qualifier de libéral un marché des transactions qui impose artificiellement une pénurie de l'offre par le resserrement continu d'un quorum à l'installation sans rapport avec le nombre de candidats à cette installation ? Qu'on libéralise ce marché, pourquoi pas. Mais dans ce cas, qu'on le libéralise jusqu'au bout. Je ne dis pas que ce serait plus simple pour les jeunes pharmaciens, mais au moins il leur serait permis d'espérer. Or, c'est cet espoir qu'on tue à feu doux depuis des années. Et, contrairement à ce que tu disais, cela ne concerne pas toutes les professions. Nos amis médecins, vétérinaires, kinés et tant d'autres peuvent en témoigner.

Damien.
http://apab.asso-web.com
Marinela Marinelaicon_post
juste quelques éléments à verser au débat ( pas trop de temps aujourd'hui)

1. l'activité du pharmacien d'officine est très différente de celle d'un médecin : l'un est un commerce, l'autre un métier de service. cela induit au final qu'il faille réglementer l'installation d'une officine alors que l'installation d'un médecin n'a pas cette necessité. L'effet pervers c'est qu'on se retrouve avec des valeurs de fonds qui augmentent correlativement à l'absence de créations . Nous ne sommes plus dans les trente glorieuses et l'expansion à tout va du réseau officinal .

2. je ne crois pas qu'on revienne pour l'instant sur ce quorum pour plusieurs raisons: d'abord les médecins ongt abusé de cette liberté d'installation et il y a de grandes disparités dans le maillage national. Ils donnent donc le (mauvais) exemple sur lequel les pharmaciens titulaires s'appuient pour justifier , à contrario, le leur auprès de la tutelle. Ensuite, le réseau officinal doit se restructurer car il y a grosso modo 5000 officines en trop. Ce n'est pas en ouvrant les vannes de l'installation que l'on va régler ce problème, bien au contraire .

3. le soucis majeur de la tutelle, ce n'est pas d'assurer l'égalité des chances entre jeunes diplomés désargenttés et fils de famille. C'est de réduire le cout de la distribution du médicament en France, qui est significativement supérieure à celui de nos voisins comparables ( Allemagne, Grande-Bretagne). Alors il faut tout à lafois réduire la marge ( ca c'est une variable qu'ils maitrisent) et faire baisser le prix des fonds ( ça c'est une variable qu'ils ne maitrisent pas). Nous sommes très exactement dans la zone de contrainte ou la baisse des prix des fonds a commencé mais n'est pas encore économiquement sensible ( voir touts les débats sur le ratio prix/EBE) . Mais on y arrivera et le modèle économique se restabilisera. Il faut malheureusement quelques faillites de jeunes installés inconscients (et les banquiers qui vont avec) pour faire prendre conscience aux vendeurs papyboomers de la surestimation de leurs espérances !

4. Ce que la profession toute entière a raté, c'est l'ouverture minoritaire du capital systématique aux assistants , sous certaines conditions, dans l'esprit stock options pour permettre d'une part à certains de se constituer un premier apport, et pour d'autres de démarrer un processus d'association/cession . Il existe le dispositif de parts en industrie . Est-il seulement utilisé dans les sociétés de pharmacie pour les adjoints ?

5. tu surestimes le marché des officines "disponibles". Je suis frappé de voir parmi les nouvelles générations le nombre d'enfants de titulaires qui arrivent. C'est une statistique inconnue mais qui serait pourtant très facile de constituer. Avant l'arrivée des pharmaciens investisseurs, c'est le premier facteur de raréfaction de l'offre donc de montée des prix.

6. les propos très récents du Président de la Section A appellant à l'augmentation du numerus clausus sont proprement scandaleux car avec la raréfaction de l'offre d'achat on va assister à une augmentation du nombre des jeunes diplomés. IL est actuellement difficile de trouver un poste d'adoint engrande ville universitaire, que dire si ce NC augmente ! En fait on perennise et on amplifie le phénoméne de ces trente dernières années : d'un coté des titualires et de l'autre une population de salariés à vie ( aux conditions que l'on connait)

Donc j'incite tous les jeunes dans ton cas à prendre conscience du tableau actuel qui est très difficile et pas encourageant du tout pour rechercher les "bons" coups et s'installer dans la tranche dage 30 /35 ans sur une première officine en ayant un premier apport constitué par un lent travail de salarié dans des coins perdus ( de toute façon c'est dans la France profonde qu'on apprend le mieux le métier !) à bon coeff + Heure supp et un conjoint patient, travailleur et économe ( mais si ça existe !) . Bref le projet d'une vie pour acquérir son autonomie proffessionnelle.

POur les autres c'est la salariat ad vitam, il faut qu'ils le sachent.

dura lex sed lex

a +
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