Je reste persuadée qu'un "box" c est utile mais pas en continu ni au quotidien.
La plupart de nos clients aiment discuter tous ensemble.
Ceux qui veulent plus de confidentialité savent nous le faire savoir et en ce cas, on s éloigne un peu du "groupe" voire on va dans le local (box).
Quant au robot, si vous avez déjà lu mes interventions vous savez ce que j en pense! Gain de place ok. Zone clientèle aggrandie ok. Gain de temps: dans vos rêves...

Mais préparateur, toi qui a connu beaucoup de pharmacies, tu n'as jamais senti ce besoin de confidentialité pour certains patients ? Personne ne t'a jamais dit que c'était un problème ?

Ta solution pose 2 problèmes pour moi : déjà le patient doit demander à aller dans l'espace de confidentialité : pas évident pour un patient timide. Ensuite, tu emmènes le patient devant tout le monde vers le local : assez stigmatisant je trouve non ?

J'ai remarqué aussi que ce manque de confidentialité était le principal point de blocage pour les nouvelles missions : quand on parle de vaccination et d'adaptation posologique, la première réponse que nous opposent les médecins c'est : "vous allez faire ça sur un bout de comptoir devant tout le monde ?"

On a un bureau. Un local ortho. On a un comptoir tout loin des autres.
Franchement, non, jamais vraiment eu de demande difficile. Certains clients disent simplement je peux vous parler? D autres viennent aux heures creuses. Certains téléphonent pour nous demander de préparer leur traitement avant (trithérapie généralement). On comprend rapidement le besoin de se mettre à l écart. A nous d être discrets.
Et de bouger de nos comptoirs. Genre : ha tien madame truc! J ai votre commande! Venez avec moi, je vais la chercher! Et hop on l accompagne au comptoir du fond. L air de rien!
Les dames qui veulent parler entre femme et bien on les emmène soit disant dans les rayons. Genre je vais vous montrer un truc et hop on s éloigne des indiscrets.
On ne s enferme que très rarement avec un client.

Quant à la plupart de nos mamies et papis, ils font exprès de parler de leurs petits problèmes devant tout le monde. Ils prennent a partie les autres clients, commentent et papotent entré eux. Ils ont souvent peu de choses a raconter en dehors de leurs petits bobos.
Et ça c est facile 80% de notre clientèle!

Et pourtant, certaines femmes préfèrent aller chercher une contraception d'urgence dans un planning familial plutôt qu'en pharmacie... Preuve que la confidentialité est un frein pour certains patients en officine...

Attends tu rigoles! Moi je les encourage a y aller. Je leur donne la pilule du lendemain et les y envoie.
Anonyme et gratuit d une part.
Ensuite elles peuvent avoir une consult pour avoir une pilule contraceptive.

Non non non préparateur !!! Tu m'as mal compris ! Je te parle de jeunes femmes qui ont déjà une contraception régulière mais qui ont par exemple un oubli de pilule. Elles veulent uniquement la conception d'urgence. Et bien certaines de ces jeunes femmes vont au planning pour avoir leur PDL plutôt qu'en pharmacie. Pourquoi ? Uniquement parce qu'en pratique, l'anonymat est assuré, alors que ce n'est pas le cas au comptoir d'une pharmacie.

Tu ne peux pas parler à un patient au comptoir de la même manière que dans un espace confidentiel.

J ai jamais dis qu il n en fallait pas 1!
Je dis que faire de la moitie des comptoirs des box fermés me parait inutile. 1 seul espace dédié occasionnellement me semble suffisant.
Je vois pas l utilité de plus. Combien ca represente de clients par jour?
Je parle de ceux pour lesquels le comptoir du fond et les heures creuses ne suffiraient pas?

L'utilité ? Cela revalorise notre rôle de professionnel de santé déjà je trouve. S'installer dans un local derrière un bureau ça met le patient dans un rapport professionnel de santé/patient. Derrière un comptoir on est plus dans un rôle commerçant/client.

enfermé dans un box , tu vas voir disparaitre ta marchandise!!!! beaucoup de vol à l'étalage en perspective!!! laisse des comptoirs ou chacun peut surveiller les rayons en libre acces !!!
on n'est pas des curés , on n'a pas besoin de confessionnal!!! d'accord il y a quelques cas qui veulent parler en apparté , ce qui est possible en général entre deux rayons ou dans un bureau......n'oublie pas que 99% sont des malades "normaux"et si tu as de la place , met à terre un trait devant un poteau avec écrit " limite de confidencialité comme dans mon bureau de poste !! ça coute pas cher et te les range en rangs....

Après avoir discuter avec beaucoup de monde je crois qu'il faut adapter pour un truc un peu moins ambitieux. Un local à l'écart des comptoirs dédié à l'orthopédie et aux entretiens, non utilisé pour la délivrance.

Au niveau des comptoirs, 3 ou 4 comptoirs classiques, et 1 comptoir fermé et assis : les patients choisissent librement si ils veulent les comptoirs classiques ou le comptoir confidentiel (2 queues distinctes).

Je n'avais pas vu ton sujet pharma-espoir, mais c'est intéressant.

Mon avis : Il est vrai qu'il existe plusieurs types de patients (ceux que tu décris), je pense que tout le monde ici en est conscient, cependant, le nombre de patients ayant besoin d'un "box" ne représente pas du tout la moitié (à moins d'être dans un village ou tout le monde se connait).

Donc bloquer la moitié de ces comptoirs pour ces patients risque de te mettre en difficulté auprès de tous les autres patients qui eux veulent rapidité et efficacité (ils ont déjà passé 1heure chez le médecin, pas envie de passer 1/2 heure chez toi)

De plus, les patients que tu prendrais dans le box, pour certains, risquent d'être beaucoup beaucoup plus bavards et si je me fie à mes propres patients qui pour certains passent déjà entre 30 min et 1h dans la pharmacie alors qu'on a des comptoirs normaux et qu'au bout d'un moment on essaye de leur faire sentir qu'on a du travail à faire, j'ai vraiment peur pour la rentabilité de la personne que tu mettras dans le box. Les 7 minutes que tu espères sont vraiment sous-estimées.

C'est sûr que c'est un modèle idéal pour bien servir le patient, mais ça n'est pas du tout un bon modèle pour faire tourner une pharmacie. Tu ne pourras pas progresser avec un système pareil.

Message édité par : bultus / 22-10-2015 10:36

Deuxième point : le planning familial
Est-tu déjà allé dans un planning pharma-espoir ?
J'y suis allée pour la première fois au mois de juillet (car ma gynéco était en vacances et je ne voulais pas attendre pour poser mon stérilet si vous voulez tout savoir...).

Eh bien c'était très très loin de ce que j'imaginais :
J'ai été accueillie dans une salle avec 7 ou 8 autres jeunes femmes, une "éducatrice" et une "infirmière" qui se sont tout de suite positionnées comme des copines-confidentes avec qui on a discuté pendant 2h, chacune d'entre nous a dit pourquoi elle était là (la plupart pour un stérilet, les autres pour des infos sur la contraception).

On a parlé de tout, de l'implication des mecs dans le choix de la contraception, des soucis que nous avons eu face à tel ou tel type de contraception, de la coupe menstruelle (fortement plébiscitée par les 2 intervenantes) etc etc...

Et on a aussi parlé de la pilule du lendemain : Qui en avait pris? Ou on l'avait eue? Quel était le comportement du pharmacien ou du médecin?

La réponse unanime : Le pharmacien est un vieux con prétentieux qui regarde la patiente de haut avec un regard réprobateur et qui en plus donne de fausses informations à la patiente en lui disant que si elle en prend, elle aura un cancer ou une phlébite.

Et ce sont les patientes qui ont dit ça !! Soutenues par les intervenantes qui ne se sont pas privées d'en rajouter.

C'est ça le problème avec la pilule du lendemain. Pas le manque d'intimité, car on peut emmener la patiente à l'écart et on le fait!

Le souci c'est le jugement que certains pharmaciens portent et le fait qu'on les effraie avec les EI etc... (cependant, leur dire qu'elles peuvent en prendre à volonté comme le fait le planning n'est pas terrible non plus).

L'idéal (selon moi) est de leur dire que ça n'est pas fiable à 100% et qu'elles risquent quand même de tomber enceintes. Plus dissuasif que les EI et moins flippant à mon sens (j'aurais au moins appris ça durant cette matinée). Et ensuite je les oriente vers le Planning pour se faire prescrire une pilule quotidienne.

Le gros atout qu'ils ont au Planning c'est qu'ils mettent la patiente à l'aise et qu'il n'y a pas de rapport de force, ils se mettent à leur niveau et parlent de leurs propres expériences.
Le problème c'est que même en sachant ça, je ne peux pas le faire dans ma pharma car il est impossible de lier une relation comme ça pour une délivrance de 10-15 minute. C'est la période que la patiente prend pour se sentir en confiance. Il faudrait au moins 20 ou 25 minutes et malheureusement on ne les a pas.

Désolée pour la longueur de mes 2 posts ;-)

Merci Bultus !!!!

Ma reflexion a évolué et je suis globalement d'accord avec ton analyse. Et que penses-tu par exemple d'un "box" pour 4 comptoirs classiques ? Ca ne pénaliserait personne non ?

Pour le planning familial, je trouve ça intéressant, mais justement c'est le rôle d'une éducatrice de se positionner dans le rôle de "copine confidente", pas le nôtre. Je pense que dans notre métier (comme pour celui de médecin) on se doit d'être à l'écoute des patients mais il faut garder une certaine distance affective. Moi on m'a toujours appris à la fac qu'un bon pharmacien devait être emphatique et non sympathique.

Le problème est que certains pharmaciens se permettent de juger et c'est ça qui déplait fortement je pense...

Un box pour 4 comptoirs me paraît un bon ratio effectivement.

Je suis d'accord avec toi sur le relationnel pharmacien-patient, cependant cette différence entre l'image du pharmacien qui porte un jugement et l'éducatrice copine est, je pense l'explication principale de la fuite des patientes vers les Plannings. Pas la confidentialité ou le prix.