Bonjour,

Peut-on acheter une pharmacie sans apport personnel?
J'ai entendu dire qu'il faut apporter 20% du chiffre d'affaire de l'officine pour l'obtenir. Mais certaines personnes m'ont dit que je pouvais faire un emprunt dans une autre banque pour fournier "l'apport personnel".
Est-ce vrai?
J'aimerai bien acheter un jour, mais je n'ai aucune idée de comment ça se passe...

la vraie question, ce n'est pas comment tu trouves la somme voulue mais surtout comment tu vis pendant les 12 à 15 ans de remboursements, avec quel salaire? Pour combien d'heures par semaine? En sous-effectif constant? Tu prévois de prendre des vacances? et à quel prix tu achètes?
Si tu fais un prévisionnel, pour une pharmacie d'un prix raisonnable, ôte du bilan qu'on te donne, un ou deux salariés (+ la sécrétaire et femme de ménage s'il y a), ton salaire, et ça doit surement passé, mais pour quelle qualité de vie?
Il ne te faut pas forcément un apport énorme pour une petite pharmacie, mais il faut surtout que tu puisses te rémunérer pour ton travail et que les conditions d'exercice te conviennent.
Si la solution que tu proposes te laisse zéro revenu c nul. Et je n'y crois pas. En plus ça ne fait pas très sérieux d'emprunter son apport...

Message édité par : Pharma13 / 29-01-2011 23:37

Oui, la réponse à ta question n'est en fait qu'un problème de bon sens (pas loin d'une lapalissade d'ailleurs) ;-) : tu peux t'installer avec peu ou pas d'apport si ton officine te le permet.
Super hein ? Pour être plus précis, ça dépend du prix d'achat (et donc de l'endettement que tu vas devoir concéder) et de l'argent que l'officine peut générer, de façon à pouvoir payer tes dettes, tes impôts et te permettre d'assurer ton train de vie. finalement, c'est pas loin de se résumer à ça.

Ainsi si on voulait schématiser, une officine avec très peu de charges te permet d'encaisser un plus fort endettement et donc de réduire ton apport.
Une officine avec des taux de charges standard mais achetée peu chère te permet elle-aussi la même chose.
S'il y a les deux, c'est le Pérou (généralement, ça se fait en échange de contreparties qu'il faut pouvoir accepter).
S'il n'y a rien de tout ça, dans ta situation : oublie.

Message édité par : Whoops / 30-01-2011 11:37

tu peux aussi trouver un "sponsor" pharmacien deja titulaire qui s'associera avec toi à 51/49...tu n'amènes aucun apport, juste ton diplôme, mais tu bosses pour deux et tu reverses la moitié de tes dividendes, et à la revente tu n'as que la moitié aussi...de nombreux pharmaciens investisseurs passent des annonces dans ce sens, afin de réaliser un placement....

Oui autre solution, mais comme le dit PharmaFC, je te déconseille vivement aussi...

Il n'y a pas vraiment de recette type pour acheter une Pharmacie, chaque dossier à ses spécificités et cela dépend aussi de toi et de ton "niveau de vie". Mais bien souvent l'apport reste un gage de sécurité minimum pour mener a bien ton projet.

Prend le temps de te renseigner, tous les avis sont bon à prendre. Tu trouveras aussi quelques livres, assez théoriques, sur l'installation (l'Anepf en distribue dans toutes les assos étudiantes). Et surtout attention aux requins et autres transactionnaires qui tournent autour de ce petit monde...

oui à hauteur de tes parts dans la selarl dont tu es le gérant majoritaire (51%min...actuellement) le pharmacien investisseur amène l'apport... et toi l'huile de coude....

c'est un peu le pb en effet, tu vas racheter les fruits de ton travail....tu peux aussi fixer à l'avance le prix de rachat des parts avec ton associé...de manière à ce que ce soit gagnant-gagnant pour les deux....prends conseils auprés d'expert-comptable et ou avocats...

C'est possible!
Je me suis installé il y a deux ans sans aucun apport. Un pharmacien senior cherchait un associé pour reprendre une officine, j'ai donc racheté la moitié des parts de sa société (une coquille vide à l'époque), juste avant le rachat de l'officine. Ces parts ont été financées par une banque extérieur, j'ai donc en quelque sorte "emprunté mon apport".
Aujourd'hui je suis un jeune titulaire épanoui et confiant (et oui ça existe!) mais j'admet que j'ai eu beaucoup de chance (officine à fort potentiel dont la progression s'est confirmée).
Tout ça pour dire que oui c'est possible de s'installer sans apport, dans une boite d'une taille plus que correct et sans associé extérieur.
Et je précise que mes revenus sont confortables et que je suis loin de faire 60 heures par semaine.

En effet il y a différents points de vue... l'idée d'acheter commence seulement à me traverser l'esprit donc j'aimerai me renseigner sur les différentes possibilités mais je ne sais pas par ou commencer. J'ai eu connaissance de quelques chiffres concernant la pharmacie ou je travaille. Et je me suis dit qu'étant donné son bénéfice à l'année et en soustrayant les impôts sur le revenus, même en mettant la moitié des bénéfices dans le crédit j'ai encore largement de quoi vivre. je sais que c'est très simplifié comme calcul mais y-a-il d'autres frais à ajouter?

ursaf perso, cavp, ram etc...

Mais est-est ce que seulement la moitié des bénéfices suffirai à rembourser l'emprunt?
Pour ça il faut une forte rentabilité et/ou un pv raisonnable.

Et on en revient toujours au même point, la variable d'ajustement n°1, c'est le prix de vente, soit il est suffisamment bas pour autofinancer l'officine(très rare!), soit on a de quoi allonger derrière(rare...pour les jeunes, d'où les nombreux montages en sel)

Enfin dernière possibilité, une boite a fort potentiel de progression, elles ne sont pas si rare que ça, mais il faut les débusquer (se faire un maximum de contact, en parler avec les grossistes, questionner la population, ), et surtout le plus dur (et j'en sait quelque chose) convaincre un banquier de nous financer!
Pour nous ça a était un coup de poker, il fallait un minimum de + 16% d'évolution les deux premières année pour que ça passe sur le prévisionnel!!
Et tout ça je précise sans l'aide d'un transfert ni d'un réagencement.
Finalement une seule banque a accepté de nous suivre (une banque voisine de l'officine en question (elle connaissait bien la boutique, c'est la seule banque qui a cru a son potentiel), et nous avons largement dépassé nos objectifs à savoir + 27% d'évolution sur 2ans.

Le poids de mes remboursements actuels équivaut à un prix d'achat à 60% du CA soit 5,6 x EBE.

Tout ça ne s'est pas fait sans stress, longue inertie les 6 premiers mois, trésorerie ultra-tendu les 2 premières année... Et puis évidement revoir toute l'organisation de l'officine. Mes nerfs ont été mis à rude épreuve!

Mais aujourd'hui, un peu plus de 2 ans après mon installation je suis très serein et je ne regrette rien.

Message édité par : Clapsule / 31-01-2011 01:28

Message édité par : Clapsule / 31-01-2011 02:00

Pour rebondir sur les sel, je pense que ce système peut réellement permettre à de nombreux jeunes de s'installer dignement et sans apport.
A condition de trouver le bonne associer investisseur (ils ne sont pas tous exploiteurs profiteurs sans humanité...)

En tout cas c'est le seul moyen de viser une office dans une tranche haute de CA quand on a pas de ronds.
A choisir je préfère largement la moitié grosse, qu'une petite pour moi tout seul!
Pour moi la qualité de vie est meilleur à partir d'un certain ca (adjoints,planning plus souple, diversité des collaborateurs, pas obligé d'être au comptoir non-stop, négociation labos plus facile...)
Après je ne parle pas de gros paquebots à 5-6 M€ (pour le coup, pas trop possible sans apport...) ou là on est vraiment chef d'entreprise avec très grosse équipe à gérer, des soucis X10, et tout ça pour pas gagner forcement plus à la fin, et beaucoup moins si on fait du discount

Message édité par : Clapsule / 31-01-2011 02:31

Message édité par : Clapsule / 31-01-2011 02:35

salut clapsule, content que ton projet se passe si bien pour toi...est-ce que tu as prevu un rachat de parts dans qq années, si oui comment , à quels prix (fixé d'avance, à débattre?)

Tout dépend de ce que capsule appelle bénéfices, mais tout ceci est déjà décompté quand tu arrives au bout du compte de résultat. Cela dit, il faut effectivement bien veiller à éviter le piège des régulations en pensant à s'en mettre suffisamment de côté pour les encaisser sans que ça fasse trop mal, c'est vrai.

Pour l'instant rien n'a été fixé, il faut dire qu'au début j'envisageai de quitter l'officine en même temps que mon associé afin de me réinstaller dans ma région d'origine. Je me rends compte aujourd'hui avec le recul que finalement je ne suis pas mal loti, et je ne souhaiterai pas risquer de me casser les dents sur une autre officine (les prix dans ma région d'origine sont encore demeusurés, et pour retrouver l'équivalent de mon officine actuelle, il me faudrait allonger un sacré pactole et tout reprendre à zéro).
Il est donc urgent ( pour l'instant relations toujours au beau fixe avec mon associé, mais on ne sait jamais!) que l'on définisse un éventuel rachat des parts dans un pacte d'associé, a voir avec notre expert comptable. D'ailleurs si quelqu'un à des conseils à me donner je suis preneur.