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poussin_arverne

Forum » » Etre titulaire » » Protocole signé concernant notre nouvelle marge !!!


Posté : 19-01-2014 21:03 icone du post

Citation : parmentier 

Citation : poussin_arverne 

Nous je sommes clairement pas d'accord sur ce point.

La santé doit rester un domaine protège, pour différents raisons. Médecins, pharmaciens, infirmières ... Bénéficient et subissent des protections et des obligations. Nous sommes loin d'une rente de situation justement parce que tout le monde peut y avoir accès.

Les prix de cession ne sont pas entretenus artificiellement, ils répondent aux lois de l'offre et de la demande, de la rentabilité des entreprises et de la bêtise ou de l'incompétence des acheteurs.  


Parmi toutes les professions de santé citées, seule l'installation des pharmaciens n'est pas libre...C'est incontestablement un facteur qui favorise et survalorise la valeur des fonds (comme pour les études de notaire ou les licences de taxi) et qui contribue, au moins partiellement, à la rente de situation évoquée par les médias et le grand public. Ce système bénéficie bien sur aux aux pharmaciens titulaires séniors et éventuellement à leurs enfants pharmaciens (et tant mieux pour eux), mais il a de réels inconvénients pour les jeunes pharmaciens désargentés, et au delà pour la profession toute entière: mauvaise image auprès du grand public et des médias ("rente de situation": regardez les posts des internautes) et survalorisation en pharmacie d'officine de la rémunération liée au capital au détriment de celle liée à l'exercice professionnelle (contrairement à ce qui se passe dans les autres professions de santé...). Il s'agit de plus d'une spécificité française mise en place par l'état français en 1941. Bien sur, abolir aujourd'hui le numérus clausus à l'installation est impossible à cause des conséquences financières qui seraient désastreuses pour les pharmaciens en place, mais avoir une réflexion globale intégrant les jeunes et les adjoints aurait été intéressante. Le numérus clausus à l'installation (qui permet de prévoir exactement les besoins en pharmaciens d'officine) devrait être couplé avec un numérus clausus (réduit) correspondant pour le flux de formation. Or ce n'est pas le cas, le NC à l'installation (qui protége les pharmaciens installés) a conduit au contraire à une inflation du nombre de pharmaciens formés (ce qui augmente le nombre de pharmaciens acheteurs et donc survalorise les fonds...).
Enfin, je crois que ce débat sur le NC à l'installation est au final quelque peu dépassé: la réduction du nombre d'officine, voulue par le gouvernement, a aussi été actée par la profession et est en marche et c'est la solution pour permettre aux pharmaciens en place de compenser la baisse des CA... (avec le développement de nouvelles missions); moins de pharmaciens titulaires pour permettre à ceux qui resteront en place de vivre aussi bien, voir mieux (et accessoirement diminuer ou stabiliser le gâteau officinal pour l'état et la sécurité sociale, les convives, moins nombreux, conservant au final la même part de gâteau).

Quant aux lois de l'offre et de la demande évoquées par Poussin Arvene, elles s'appliquent lors des transactions, mais dans un cadre complètement biaisé et réglementé par l'état tant en ce qui concerne l'offre d'installation (contingenté par l'état) que la demande (aussi contingenté par l'état via le numérus de formation).


Complètement d'accord avec ton analyse fine, Parmentier (comme toujours), elle n'est d'ailleurs pas contradictoire à ce que j'ai dit plus haut. Je parlais de "protections" accordées aux prof. de santé en général, et je suis d'accord avec tous les détails que tu apportes.

A 1 près peut-être : le contingentement ne protège pas de façon universelle toutes les pharmacies : nombreux sont les secteurs de France où des pharmacies à vendre, moins coûteuse qu'une création et déjà assorties d'un CA, ne trouvent pas preneur ... Preuve que s'il y avait liberté d'installation, les prix de vente ne s'en trouveraient pas dévalués pour un grand nombre de cas.

Le quorum à l'installation ne protège que certaines zones, et pas forcément les plus grosses officines : prenons l'exemple de Paris, si demain le quorum saute, elle ne s'en trouverons pas affectées d'un pouce et leur valeur resteront identiques. Idem en zone de sur-représentation où les créations ne sont pas envisageables. Idem en zone rurales, ou nous a ont déjà du mal à maintenir l'existant et trouver des successeurs ... Quelle proportion du territoire cela représente-t-il ? Dans les 80 ?

Quand on n'est pas installé, il serait une erreur de croire qu'on pourrait le faire sans quorum n'importe où et réussir. Cela coûte aussi de l'argent ...

Cet article provient de Pharmechange
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