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damien-en-mer

Forum » » L'installation » » Constitution d'une sel et apport


Posté : 06-06-2009 23:18 icone du post

OK. Je vais moi aussi m'atteler à être un peu plus constructif.

On est d'accord sur plusieurs points, comme tu t'en rendras compte au fil de ma réponse.

De mon côté, je choisis de lever le masque, afin qu'il soit plus aisé de se comprendre.
Je suis depuis plusieurs mois en quête d'une officine à acheter, près avoir dû renoncer comme tant d'autres à mes projets de création.
J'ai la chance d'avoir deux jeunes parents, mais cela exclut toute perspective d'héritage. J'ai 3 frères et soeur et donc aucune grosse donation à attendre. De toute façon, même si j'étais fils unique, ça ne changerait pas grand chose. Ca peut sembler un désavantage majeur dans notre profession, mais j'y puise l'énergie d'essayer de parvenir par moi-même à mes fins.
Tu as entièrement raison quand tu dis que dans ces conditions, il ne faut pas chercher une première installation dans un lieu trop attractif. J'ai donc orienté ma recherche "campagne profonde, pas d'adjoint, CA entre 500 et 1200 k€". Or, même sur ce créneau, je n'ai pas encore pu trouver ma place. J'y travaille néanmoins.

Voilà pour ma situation personnelle.

Par ailleurs, loin de moi l'idée de nier la réalité. Je la constate, c'est tout. Et je propose quelques évolutions.

Après tout, l'arrivée des investisseurs sur le marché des transactions n'a pas été imposée par Dame Nature. Elle s'est faite parce que des confrères ont oeuvré à ce que le législateur le permette. Si elle n'avait pas eu lieu, les confrères les plus âgés seraient quand même partis en retraite. Ils auraient vendu leurs fonds à qui aurait pu les acheter. Sans doute moins cher qu'aujourd'hui, mais vendu quand même. (cf les calculs dans mes précédents posts). Cette réforme n'était donc pas incontournable ; elle a été choisie. Et comme je l'ai montré plus haut, elle fait très mal aujourd'hui à de nombreux confrères qui comme moi rêvaient d'un exercice libéral et indépendant.
L'arrivée éventuelle des succursales n'a rien d'un phénomène naturel non plus. elle est demandée par le Collectif des Groupements qui y voit certainement un intérêt. Je n'ai pas besoin, je pense, d'expliquer lequel. Ce faisant, ils ne nient pas une réalité qui interdit les succursales ; ils proposent simplement de la changer.

Alors dis-moi, Marinela, pourquoi cette "fraction de jeunes adjoints qui n'ont pas les moyens financiers" dont tu parles n'aurait-elle pas le droit, elle aussi, d'essayer de peser sur les règles du jeu ? Ce n'est pas nier la réalité, ça ! C'est juste essayer de rééquilibrer le débat, de redonner la parole à ceux qu'on n'entend jamais, et d'infléchir un peu la politique de la profession. Les rapports de force sont ce qu'ils sont et les chances d'aboutir bien maigres, tu as raison. Mais si personne ne fait rien, ces chances tombent à zéro.

Une question, cependant : crois-tu vraiment qu'on puisse qualifier de libéral un marché des transactions qui impose artificiellement une pénurie de l'offre par le resserrement continu d'un quorum à l'installation sans rapport avec le nombre de candidats à cette installation ? Qu'on libéralise ce marché, pourquoi pas. Mais dans ce cas, qu'on le libéralise jusqu'au bout. Je ne dis pas que ce serait plus simple pour les jeunes pharmaciens, mais au moins il leur serait permis d'espérer. Or, c'est cet espoir qu'on tue à feu doux depuis des années. Et, contrairement à ce que tu disais, cela ne concerne pas toutes les professions. Nos amis médecins, vétérinaires, kinés et tant d'autres peuvent en témoigner.

Damien.
http://apab.asso-web.com

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