website logo
Auteur
avatar
parmentier

Forum » » L'installation » » Ali Baba et les 40 vendeurs.


Posté : 06-04-2008 11:01 icone du post

Tout à fait d'accord...et les SEL couplées à l'ouverture du capital vont permettre une derniere fois de valoriser au mieux la valeur des officines...C'est la raison pour laquelle je pense que les prix de vente des officines ne baisseront pas à court terme. Ce probleme de baisse potentielle des fonds va même hater le developpement des SEL selon moi et l'ouverture du capital.
Depuis longtemps, la compétence pharmaceutique (liée au diplôme) s'est effacée devant l'officine en tant que fond de commerce. Les discours des instances sont le plus souvent centrés sur le réseau et l'officine et non sur la compétence des pharmaciens d'officine. Par contre, les médecins parlent de leur activité médicale, pas de leurs cabinets médicaux... Un pharmacien de chez MEL est à priori aussi compétent qu'un pharmacien d'officine pour vendre des médicaments car il a la même formation et les mêmes compétences: il ne faut pas l'oublier. Le fait d'être propriétaire d'une officine ne signifie pas forcément être supercompétent.
Défendre avant tout et en premier l'officine, et non le pharmacien qui y exerce, est au final très réducteur et dangereux à terme, mais aussi très révélateur de la profession qui s'enferme dans la défense d'un fond de commerce qui devient la justification et le but ultime d'une activité professionnelle alors qu'elle ne devrait en être que l'outil au service de l'activité. Ainsi l'ordre parle de l'officine en tant que poste avancé de santé publique, pas du diplôme de pharmacien et de la compétence qui lui est associée. Cette confusion finira sur le long terme par se payer cher pour l'activité du pharmacien d'officine.
Historiquement, le numerus à l'installation avait pour but de favoriser un exercice serein de la profession en évitant toute concurrence sauvage et effrenée compromettant cet exercice serein. Le corollaire de ce numerus était bien logiquement l'exercice personnel et l'interdiction de posséder plusieurs officines qui par définition ne permet pas d'exercice personnel. Les SEL ont fait voler en éclats cette logique sans faire de bruit. A quand la remise en cause par conséquent du numerus (sauvé pour l'instant par les problèmes démographiques des médecins et le lobbying tres puissant de nos chers titulaires séniors)? Défendront-ils toujours autant le numerus au nom de la santé publique quand il servira les intérêts des chaines de pharmacie, voir de MEL? Enfin, last but not least, il y a un point commun saisissant entre MEL et les pharmaciens titulaires: ils ont tous des professions soumises de fait à un numerus clausus et ils bénéficient donc tous d'une rente de situation liée à ce numerus clausus qui les a considérablement renforcés ces dernieres années (la loi raffarin a mis beaucoup de GMS en position de monopole local tandis que le numerus renforcé des pharmacies a contribué à la spéculation et à la survalorisation des fonds. Alors, qui va remporter la bataille entre ces 2 groupes protégés (GMS d'uin coté et pharmaciens titulaires de l'autre)?

Cet article provient de Pharmechange
https://www.pharmechange.com/viewtopic.php?topic=6016&forum=16