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poussin_arverne

Forum » » L'installation » » spécialiste des SEL !


Posté : 21-05-2007 14:46 icone du post

Bon allé, comme personne ne se lance, je vais m'éfforcer de t'apporter des réponses aussi justes que possibles (mais à valider avec ton expert-comptable, plus professionnel que moi) :

1. Le capital d'une société représente le montant qu'apportent les actionnaires lors de la création de la dite société. Dans les SARL (capital minimum = 1 euro), la responsabilité financière des actionnaires est limitée à ce capital. Il correspond donc au maximum des valeurs engagées dans la société par les actionnaires. Le montant minimum du capital est fixé par la loi et est variable selon le type de société. Il est à noter que le capital doit être cohérent avec les exigence économiques du projet. (Une pharmacie avec un capital de 1 euro n'a aucune chance de trouver un banquier enthousiasme)

2. Le fait que les intérets d'emprunt soient non-déductibles représentent un point faible car ça te fait payer plus d'impôts. Leur poids (des impôts) étant le plus souvent le facteur limitant au rachat d'une pharmacie, il s'agit de LA Question majeure à prendre en compte lors d'une installation. Mais tu te fais, semble-t-il des idées fausses sur ce point :
- rien à voir avec le fait d'être en SEL ou non : tu peux toujours déduire les intérêt d'un emprunt contracté lors de la constitution d'une société (quelque-soit sa forme).
- ce que tu ne peux pas déduire, ce sont les intérêts d'un emprunt contracté dans le cadre d'un rachat de parts de société (quelquesoit sa forme). Et encore, je me demande si la législation n'a pas changé depuis mon installation (à en lire certains expert-comptables).

3. Comment revendre ? Ca c'est La véritable Difficulté du système ! Car il faut trouver un repreneur, et en dehors de la question de la déductibilité des intérêts, revendre des parts de SEL relève souvent de l'exploit. Tout le monde est partant pour "faire un coup" avec un vieux au départ, mais quelques années plus tard, quand "le coup est fait", plus personne n'est intéressé pour continuer ...
Donc on se retrouve devant le choix suivant :
- soit on tente désespérément de vendre des parts de SEL que personne ne veut (= décote importante)
- soit on "dissout" la société (en fait on la vide de sa substance avant de la laisser mourir de sa mort naturelle). Mais là il faut passer à la caisse (car le fisc ne fait jamais de cadeau) et payer l'impôt sur les plus-values. Toutes les économies réalisées pendant ses années partent en fumée dans cet impôt.
Dans les 2 cas, il ne restera plus grand chose du fameux "capital" que tout pharmacien tente de se constituer : il a servi (sans qu'on s'en soit rendu compte) à maintenir artificiellement un salaire trop largement supérieur à ce que pouvait permettre la structure en plus de la constition d'un capital. il faut repartir à zéro.


NB : Tu sembles, comme de nombreux confrères, mélanger les avantages des SEL et les avantages à "être à l'IS" ! (dont les économies sur le poste "cotisations gérant" ... est là le seul véritable intérêt économique).

Je te rappèle simplement que la forme SEL est un atout incomensurable pour les titulaires "séniors" ou "dynastiques", car ça leur permet :
- d'entrer dans le capital de plusieurs pharmacies (ce qui n'était pas autorisé avant),
- de continuer à "s'engraisser" sur le dos d'une pharmacie, tout en étant à la retraite (ce qui était beaucoup plus difficile et illégal avant) ou au golf,
- de faire travailler des plus jeunes qu'eux à leur place en leur faisant croire qu'ils n'auraient pas pu s'installer sans leur vénérable bienfaisance ...

Mais pour les jeunes, elles représentent un dangeureux fil à la patte, sans intérêt économique, dont il est extrêmement difiicile de se défaire.

Poussin

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