Citation : ElGringo

Salut Coco d'azur :

Je ne pense pas être le plus représentatif de ceux qui ne pensent pas comme toi, et loin s'en faut, mais ton post m'amène à quelques réflexions personnelles.

Je crois que quand un tsunami arrive, une déferlante, une crise comme en 29, des changements radicaux, le seul et unique deal de ce qui nous gouvernent c'est d'éviter la panique, la chienlit, le désastre.

D'où le silence radio, l'évitement, les belles promesses et l'on te rassure à bon compte.

Alors ouverture du capital, c'est acté : regarde les LABM et les 100%. Le pourcentage en définitive importe peu, car avant que ton emprunt soit remboursé, les 100% seront arrivés, et la boutique dont tu devras forcément te séparer un jour sera dans ce nouvel environnement.

De l'OTC en GMS, ce sera le cas, quand ? personne ne saurait le déterminer, mais bien avant la fin de ton prêt on peu le parier ! alors là idem, ta boutique dans ce nouveau paysage tu revendras.

La fin du quorum peut être arrivera, mais en définitive à quel puissant profiterait ?

Alors à toi qui vas te lancer, qui seras endetté pendant 12 à 15 ans, la seule chose qui est acquise c'est que tout va changer d'ici avant la fin de ton prêt ! alors prêt pour te jeter dans l'inconnu ?

Et sur les bases, les ruines, d'un système qui ne perdurera pas ? C'est vous qui voyez !

Alors réfléchis avant c'est toujours préférable, observe que depuis bientôt 1 an (déjà ! ) les officines ne se vendent plus aux tarif préconisé, sauf les très petits CA < 800 K€ que l'on sait désormais condamnés et dont les prix baissent, et les gros CA > 2000 K€ que les SEL s'arrachent à des prix impossibles pour les titulaires classiques pour constituer les futurs réseaux.

Entre les 2 c'est bloqué car les titulaires gardent par peur de l'au delà (de leur comptoir) et les potentiels acquéreurs ne peuvent plus les financer comme des grosses, mais ne peuvent les acquérir qu'au tarif des petites. Moralité pas de ventes.

Dans ces conditions et perspectives, dans l'immédiat ne te reste que des tous petits CA où tu seras verrouillé pour toute ta vie, reste à inventer la vie qui va avec et surtout oublier toute progression en cession réinstallation, les belles étant prises par les SEL ou en voie de l'être, oublier toute progression de ton activité car CA et marges au mieux seront stables dans l'avenir, imagine tes 800K€ dans 15 ans ! toujours à 800K€ avec celle de la galerie de MEL qui en 15 ans aura doublé de 2-3 M€ à 4-6 M€ !

Accroissement des "inégalités" entre officines. Les conséquences d'exercices, de conditions commercilaes, de référencement, d'accès aux services de ton grossiste ... tu peux les imaginer facilement.

Le futur de l'officine s'est en 2-3 ans redéfini, les CA ont commencé à chuter, les marges poursuivent leur dégringolade, les flux financiers externes ont fait leur apparition, les conditions du monopole vont sauter à court moyen terme, ce dont on parlait depuis 20 ans ..., le numerus clausus des étudiants est reparti à la hausse (3090 versus 2250 !!).

Tout se met en place pour réformer l'officine en France.

Seul les cédants restent rivés à leur image d'épinal de la pharmacie qui progressait inexorablement, nourrissait grassement son titulaire.

Ces mêmes cédant aujourd'hui encaissent grosso modo 10% de leur CA en revenus ! donc entre 100K€ et 200K€ pour la plupart.

Céder avec de nouvelles conditions proches de la réalité économique ne se fera que lorsqu'ils commenceront à perdre de l'argent !

Tant que la baisse de rentabilité et/ou de prix de vente n'est pas supérieure annuellement à leur rentabilité de 10%, il n'y a pas le feu au lac, et ils poursuivront leur activité et ils ne vendront pas !

N'oublie pas qu'en restant 5 ans de plus à la tête de leur boutique ils ramassent 50% du CA, par les temps qui courent ...

Message édité par : ElGringo / 03-05-2008 13:32