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JM_Refalo

Forum » » Les inclassables » » legislation et code 5213


Posté : 30-12-2007 10:05 icone du post

Citation : rutuFoN 
Si tu sens que les stup sont pour un usage autre que paliatif soit le plus tatillon possible, par contre si c'est pour une fin de vie ne prend pas trop la tete au gens

Oui, mais les choses ne sont pas toujours aussi simples.
Un cas que j'ai vécu dans ma pharmacie, il y a donc une quinzaine d'années voire plus :

Un patient +50 ans, amputé d'un bras, me présente un bon de stupéfiants (obligatoire à l'époque)
prescrivant plus de 100 comprimés de Palfium pour une semaine (à l'époque il n'existait que la règle des 7 jours)
c'est un de mes prescripteurs habituels dont je reconnais l'écriture, pas de ratures, pas de surcharges, bien impeccable le bon de stup
Vu la posologie j'appelle quand même le prescripteur qui me dit :
"amputation du bras (mal) faite dans des conditions précaires pendant la guerre d'algérie
douleurs du membre fantome traité par morphiniques
depuis le temps, accoutumance aux morphiniques,
donc augmentation posologies pour conserver un effet
et on en arrive à cette poso énorme"
Donc je délivre à cette posologie.

Puis pendant quelques temps, tous les 7 jours il revient avec son bon de stup impec. à cette posologie, et je délivre.
Quelques temps après, j'ai la visite de l'inspecteur des pharmacies, qui voit ces bons de stup, je lui explique le cas,
il ne trouve rien à redire.

Jusqu'au jour où j'ai un choc : vient me voir une jeune femme médecin qui me demande si c'est chez moi que sont délivrés les bons de stup qu'elle fait à ce même malade, à cette même posologie, toutes les semaines !
Et pourtant je n'ai jamais délivré les bons de stup de ce médecin là...
Il avait donc ses couples médecin - pharmacien
il devait certainement revendre et donc avait transformé son bras de moins en Jackpot !
Bien sur à partir de ce jour j'ai refusé de lui délivrer les bons de stup suivants.

Pour revenir à la question posés par Antoine :
je pense qu'il faut calculer vu l'ancienne poso et la précédente délivrance combien il lui reste de comprimés
et les déduire de la nouvelle délivrance faite à la nouvelle posologie.
C'est ce qui me semble le plus rationnel, mais c'est vrai que les textes sont peu explicites sur ce point.
Jean-Michel Refalo

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