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Forum » » Les inclassables » » Démographie pharmaceutique au 1er janvier 2012


Posté : 15-06-2012 16:22 icone du post

Plus d'un nouveau docteur en pharmacie sur quatre renonce à exercer le métier de... pharmacien. Environ 140 officines ont fermé en 2011, le plus souvent faute de successeur.

Pour la présidente de l'ordre des pharmaciens, la situation est inquiétante. «Plus d'un jeune qui finit ses études de pharmacie sur quatre renonce à exercer le métier de pharmacien», s'alarme Isabelle Adenot. La tendance se renforce puisqu'en 2012, 26 % des nouveaux diplômés ne se sont pas inscrits à l'ordre des pharmaciens, contre 20 % en 2011. «Après six années de formation, au minimum, en pharmacie, ils optent pour une carrière tout à fait différente: marketing, contrôle de gestion, industrie agro-alimentaire, etc... des secteurs ou le diplôme de docteur en pharmacie est particulièrement recherché par les recruteurs», souligne-t-elle. La hausse du numerus clausus - le quota d'étudiants autorisés à suivre la formation pour devenir pharmacien - ne suffit pas à compenser cette désaffection. La relève n'est plus assurée.

«Une pharmacie ferme tous les trois jours»
Si le recul global des effectifs de pharmaciens n'est que de 0,2 % l'an dernier, il affecte très diversement les différents métiers. Le secteur hospitalier est le seul à avoir la cote, avec une hausse de ses effectifs égale à 4,4 %, essentiellement féminine. Les biologistes du secteur privé reculent de 3,7 %, en raison notamment de la réforme et de la concentration du secteur induite par le changement de réglementation. Enfin, les effectifs de pharmaciens d'officines, titulaires et adjoints, reculent de près de 0,35 %.


L'ordre des pharmaciens s'inquiète aussi de la disparition des points de vente. «141 pharmacies ont disparu l'an dernier, sur près de 23.000 officines. Une pharmacie ferme donc tous les trois jours», explique Isabelle Adenot. Des fermetures rarement dues aux regroupements d'officines, qui restent exceptionnels, avec seulement 18 fusions en 2011. La disparition des officines est plutôt liée à la fragilité économique des pharmaciens et à l'incapacité de trouver un repreneur. «C'est le cas, même dans des villes de plusieurs milliers d'habitants de la région nantaise», s'étonne la présidente de l'ordre. Or, la problématique des successions ne fait que commencer. Près de 70 % des pharmaciens titulaires d'officines ont plus 48 ans et un tiers d'entre eux a plus de 55 ans.

Contrairement à d'autres professions médicales, le secteur ne semble d'ailleurs pas particulièrement attirer les pharmaciens étrangers. Originaires d'Afrique, d'Europe, et depuis peu, d'Asie, ils ne représentent que 1,49 % des effectifs. Mais, si le nombre d'officines a, de nouveau, reculé de 0,5 % en 2011, la France reste, avec une pharmacie pour 2 900 habitants, tout à fait dans la moyenne européenne. Curieusement, les zones les moins favorisées de l'Hexagone ne sont d'ailleurs pas toujours les campagnes reculées. Les XIXe et XXe arrondissements de Paris comptent respectivement une pharmacie pour 3500 et 4200 habitants. Et beaucoup d'officines ferment dans ces deux arrondissements, souligne l'ordre des pharmaciens. Pour autant, «il n'y a pas encore de désert ­pharmaceutique», estime Isabelle Adenot.

Du côté des médecins, la situation est plus tendue. Le président de la conférence des doyens des facultés de médecine, Dominique Perrotin, a proposé jeudi un «service public» de deux à trois ans pour les jeunes médecins afin de remédier au problème des déserts médicaux. Cette proposition a suscité le même tollé parmi les jeunes professionnels que le Conseil de l'ordre des médecins, qui a proposé une piste similaire il y a quelques semaines.

Cet article provient de Pharmechange
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